La rentrée démarre sur les chapeaux de roue pour Yassir Zenagui. Outre les marchés européens, ciblés par une vaste campagne de promotion, le ministre veut arrimer le Maroc au continent africain, nouvelle destination phare des investissements étrangers.

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Yassir Zenagui est sur tous les fronts. Après l’Europe, qui sera ciblée, entre octobre et décembre, par une vaste campagne de promotion, le ministre du Tourisme, épaulé par son bras armé, la Société marocaine d’ingénierie du tourisme (Smit), cherche de nouveaux relais de croissance.

Objectif : démarrer la prochaine campagne sous de bons auspices, mais surtout optimiser les chances de réussite de la Vision 2020. Pour cela, il se lance un nouveau défi : faire du Maroc un hub vers le continent africain, cette nouvelle destination de choix des investissements étrangers.

Une récente étude de Mc Kinsey Global Institute révèle que le continent affiche un des taux de croissance les plus élevés de ces dernières années. Au cours de la dernière décennie, son PIB réel a progressé, en moyenne, de près de 5% par an.

Et le taux de rentabilité des investissements étrangers a dépassé celui d’autres zones en voie de développement. Une tendance également observée dans le domaine de l’investissement hôtelier auprès de grands ténors comme Accor, Rezidor, Hilton, Marriott… Ainsi, 190 projets hôteliers sont dans le pipe en Afrique, avec plus de 37 000 chambres.

Avec l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria, le Maroc arrive en tête des destinations de prédilection des majors de l’hôtellerie. Cependant, le continent pâtit encore d’un déficit d’image lié au risque d’instabilité politique dans certaines zones et au manque d’infrastructures.

A cela s’ajoute un manque flagrant d’information sur le potentiel réel des pays de la région. Le tout explique l’hésitation de certains investisseurs internationaux à choisir l’Afrique. D’où le grand intérêt suscité par la première conférence sur les investissements hôteliers en Afrique (HICA) tenue les 26 et 27 septembre à Casablanca.

Un événement qui a nécessité deux ans de préparation à la Smit, et qui a réuni les plus grands noms de l’hôtellerie mondiale et les acteurs clés du tourisme en Afrique en quête de nouvelles opportunités.

Vision 2020, la clé de la réussite

L’idée, selon Tarik Senhaji, président du directoire de la Smit, est de « démystifier l’Afrique en analysant son risque réel comparé à d’autres marchés en développement, et de réfléchir à la meilleure démarche pour sécuriser et y réussir un investissement hôtelier ».

Au vu du regain d’intérêt pour la région, le Royaume est bien décidé à décrocher sa part du gâteau. Avec la Vision 2020, il dispose d’une carte maîtresse, pour attirer des investisseurs intéressés par le marché marocain et ayant des visées en Afrique. « Les opérateurs pourraient réfléchir à un produit touristique africain alliant à la fois les dimensions découvertes et aventures, culture et loisirs.

Un tel produit servirait de moteur de croissance à l’ensemble de la région », préconise le ministre du Tourisme soutenu par une bonne partie du gouvernement RNIste, à savoir Salaheddine Mezouar, la ministre de l’Energie, Amina Benkhadra, et l’incontournable Moncef Belkhayat. Une occasion de plus pour présenter aux investisseurs et opérateurs hôteliers, le potentiel du Royaume dans le tourisme, et bien plus. Pourvu que leur plaidoyer en faveur du potentiel du Maroc soit entendu par les investisseurs hôteliers.

Khadija El Hassani