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Gouvernement : rentrĂ©e sur la corde raide 
actuel n°59, samedi 4 septembre 2010
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La machine Ă©conomique tourne au ralenti, les dĂ©lais de paiement s’allongent et les banques manquent de liquiditĂ©s. La marge de manƓuvre du gouvernement paraĂźt Ă©troite. Analyse.


***

La rentrĂ©e gouvernementale s’annonce chaude. La conjoncture Ă©conomique n’est pas au beau fixe alors que la marge de manƓuvre des dĂ©cideurs politiques se rĂ©duit comme peau de chagrin : baisse des recettes fiscales et envolĂ©e des dĂ©penses de la Caisse de compensation face Ă  la dĂ©gradation alarmante des dĂ©ficits de la balance commerciale et de la balance des paiements
 Les rumeurs de remaniement ministĂ©riel se font persistantes ces derniĂšres semaines, avec en ligne de mire des portefeuilles clĂ©s comme l’Habitat, les Finances ou encore le Commerce extĂ©rieur.

A deux ans des Ă©lections lĂ©gislatives, l’équipe gouvernementale est prise en tenaille entre la nĂ©cessitĂ© d’avancer sur les chantiers de rĂ©formes structurelles, et celle d’apporter des rĂ©ponses concrĂštes et immĂ©diates aux problĂšmes conjoncturels, comme l’explosion de la dette intĂ©rieure et l’assĂšchement des liquiditĂ©s bancaires. La premiĂšre est liĂ©e au report par le TrĂ©sor de sa sortie sur le marchĂ© international des capitaux et Ă  la nĂ©cessitĂ© de lever des fonds sur le marchĂ© domestique pour faire face aux dĂ©penses ordinaires, comme le rĂšglement des salaires des fonctionnaires et des dĂ©penses de la Caisse de compensation. Celles-ci caracolent dĂ©jĂ  Ă  12 milliards de dirhams contre 14 milliards prĂ©vus pour l’annĂ©e par la loi de Finances 2010. La seconde est due Ă  l’explosion des crĂ©dits distribuĂ©s par les banques ces derniĂšres annĂ©es, de maniĂšre plus ou moins prudente. « Cette carence en liquiditĂ©s bancaires s’explique Ă©galement par le ralentissement de l’activitĂ© observĂ© depuis quelques mois dans divers secteurs, en particulier l’immobilier dont le cycle des ventes et les dĂ©lais de rĂ©cupĂ©ration des recettes s’est nettement allongé », souligne Rachid Smidi de l’association des Centraliens. D’ailleurs, l’une des sources majeures de prĂ©occupation des opĂ©rateurs pour cette rentrĂ©e a trait Ă  l’allongement excessif des dĂ©lais de paiement, Ă  la fois dans les secteurs public et privĂ©. Autant dire que l’instauration des intĂ©rĂȘts moratoires pour sanctionner les retards de paiements de l’administration n’a pas produit l’effet dissuasif escomptĂ©.

Asphyxie financiĂšre

En fait, le goulot d’étranglement se situe davantage au niveau de la rĂ©ception des prestations que de celui du rĂšglement. Aussi, pour fluidifier le circuit et amĂ©liorer les dĂ©lais, le gouvernement devra-t-il clarifier les rĂšgles. Quant au secteur privĂ©, il continue Ă  se livrer allĂšgrement au « sport national », portant les dĂ©lais de paiement bien au-delĂ  de 90 jours. D’oĂč le nombre croissant d’entreprises prestataires au bord de l’asphyxie financiĂšre et la mise en pĂ©ril de filiĂšres entiĂšres. Pour tenter d’enrayer cette dĂ©rive, un projet de loi vient d’ĂȘtre Ă©laborĂ© pour imposer un dĂ©lai maximum de 60 jours et instaurer des pĂ©nalitĂ©s de retard. Le gouvernement devra activer son adoption au risque de rĂ©duire Ă  nĂ©ant les efforts engagĂ©s ces derniers mois pour relancer la machine Ă©conomique.

Mais ce texte a, avant tout, pour objectif de sensibiliser les opĂ©rateurs sur l’urgence de la situation. En revanche, il convient de privilĂ©gier la mĂ©diation car l’entreprise a tout intĂ©rĂȘt Ă  recouvrer ses crĂ©ances et Ă  entretenir son portefeuille clients, plutĂŽt qu’à recourir Ă  la justice. « Quoi qu’il en soit, la reprise ne peut Ă©maner, du moins Ă  court terme, du secteur privĂ©, compte tenu de sa fragilitĂ© et du ralentissement de l’activitĂ© qui perdure », reconnaĂźt Mehdi Lahlou, Ă©conomiste et enseignant-chercheur.

C’est donc au secteur public de continuer Ă  jouer le rĂŽle moteur qu’il a assumĂ© jusque-lĂ  avec plus ou moins de succĂšs. Et pour amĂ©liorer l’efficacitĂ© de son action, le gouvernement doit se pencher sur le processus de passation de la commande publique pour en rĂ©former et en fluidifier le circuit. « DĂ©sormais, il faut veiller Ă  ce que la commande publique ne profite plus quasi exclusivement aux soumissionnaires Ă©trangers comme ce fut le cas jusqu’à prĂ©sent », soulĂšve Smidi qui cite le projet de tramway de Rabat : un marchĂ© de 150 millions de dirhams en Ă©tudes d’ingĂ©nierie dont 80 % attribuĂ©s aux bureaux Ă©trangers. Idem pour le projet de tramway de Casablanca qui totalise un marchĂ© de 280 millions de dirhams dont 90 % remportĂ©s par les bureaux Ă©trangers. Le gouvernement aura-t-il le courage politique de mettre en place des garde-fous qui permettraient Ă  l’ingĂ©nierie locale de s’émanciper en profitant d’une partie de cette manne ? En cette rentrĂ©e, ce dĂ©bat est plus que jamais d’actualitĂ© du fait du lancement de plusieurs projets structurants et de la raretĂ© des ressources budgĂ©taires. Reste Ă  espĂ©rer que ce dĂ©bat dĂ©bouche sur des mesures concrĂštes, contrairement Ă  celui qui oppose les cabinets de conseil locaux et Ă©trangers sur le marchĂ© juteux des Ă©tudes stratĂ©giques.

M.K.

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