EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Le modèle turc : Mythe ou réalité ?
actuel n°136, vendredi 6 avril 2012
| More

Le PJD ne cesse de revendiquer son cousinage avec l’AKP turc. Mais derrière les discours convenus, il y a des divergences abyssales entre les deux pays. Et le modèle turc est loin d’être un modèle de probité et de démocratie !


 

Une bien belle revanche que celle de Soliman Le Magnifique. Alors que le sultan turc s’était heurté à une résistance inattendue des monarques saadiens qui l’ont empêché par le passé d’ajouter le Royaume à un tableau de chasse déjà bien impressionnant, voilà que la saga de « la Sublime Porte », comme le surnommait ses ouailles, a colonisé les cœurs et les esprits des Marocains, et peut-être encore plus celui des Marocaines. La mise en scène des amours féminines et des conquêtes politiques de Soliman Le Magnifique cartonne sur les chaînes de télévision arabes, le Maroc ne faisant pas exception.

 

La Turquie est très à la mode. Pas seulement en raison de ces feuilletons qui ont botté en touche les telenovelas mexicaines, ou encore grâce à ces voyages discount qui permettent à des petites bourses de s’offrir un voyage de rêve à bas prix, mais surtout parce que le modèle turc séduit autant les politiques au pouvoir qu’une classe économique qui semble tentée de mettre ses pas dans ceux du dragon ottoman. Mais la Turquie est-elle vraiment ce modèle dont rêvent les Marocains ? Pour l’équipe de Benkirane au pouvoir, la réponse va de soi.

 

Intensifier les relations

Les allers-retours à Ankara, suivis de messages de congratulations de part et d’autre en disent long sur l’admiration sans bornes que portent les islamistes du cru à l’empire ottoman dans sa version moderne. La dernière visite de Saâd-Eddine El Othmani en Turquie en témoigne. Preuve que les deux partis au pouvoir tiennent à intensifier leurs relations, le chef de la diplomatie marocaine a été reçu par tout ce que compte la Turquie comme hautes autorités, à commencer par le président Abdullah Gül, son Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, ou encore Cemil çiçek, le président du Parlement.

 

Crise économique oblige, il fut beaucoup question d’échanges économiques, l’objectif étant de booster la machine pour parvenir à 3 milliards de dollars (environ 27 milliards de dirhams) d’échanges commerciaux, à l’horizon 2014. « Le gouvernement turc est prêt à aller très loin pour garantir la réussite du gouvernement Benkirane », explique l’un des collaborateurs d’El Othmani qui ajoute avec une pointe d’humour que « les responsables turcs, après les discussions officielles, ne résistaient pas à l’envie de poser des questions sur l’origine du nom de notre ministre des Affaires étrangères » ! (Othmani signifiant en arabe : d’origine ottomane).

 

Deux conceptions opposées

Si l’AKP et le PJD sont d’avis à redynamiser la diplomatie économique, c’est parce que sur le plan politique, la machine semble déjà bien huilée. La lune de miel entre les islamistes marocains et leurs homologues turcs remonte à plusieurs décennies. Pour l’anecdote, c’est le même El Othmani qui avait été mandaté par ses camarades pour demander officiellement à l’AKP si le parti islamiste marocain en gestation pouvait utiliser l’appellation turque « Parti de la justice et du développement ». Cela dit, l’équipe de Benkirane qui pensait triompher, sans péril, de la résistance des Marocains à se faire dicter un nouveau modèle de société, et qui se retrouve empêtrée dans ses contradictions subjectives, trouvera-elle dans l’expérience turque chaussure à son pied ? Rien n’est moins sûr.

 

Saïd Lakhal considère que le PJD marocain, qui a une interprétation fondamentaliste de l’islam, ne peut pas bénéficier de l’expérience turque dans ce qu’elle a de meilleur. « Contrairement à Erdogan qui n’hésite pas à partager la table avec des convives qui consomment de l’alcool, Benkirane s’y refuse même si cela ne l’engage pas à boire. Ceci n’est pas une anecdote, il s’agit bien de deux conceptions opposées du rapport à la religion et au pouvoir. Chez les Turcs, la référence doctrinale à la religion est absente alors que notre PJD à nous, fortement inspiré des écrits de Sayed Qotb, n’hésite pas à tenir un double discours. Quand un Benkirane glose sur les droits des femmes devant des patrons stupéfaits, une Hakkaoui n’hésite pas à défendre le mariage des mineures », martèle l’islamologue.

Dans l’histoire des deux partis, l’AKP est né d’abord comme une réponse des laissés-pour-compte.

 

Le parti a été porté au pouvoir en 2002 en raison d’une situation économique désastreuse. Ce qui n’empêche pas aujourd’hui des citadins et des bourgeois à la pointe de la modernité de cautionner à plusieurs reprises la prise de pouvoir par les islamistes turcs. C’est que leurs idées, méthodes, objectifs, intègrent le monde moderne et ses valeurs (d’où l’appel à intégrer l’Europe), et ils se montrent beaucoup plus disposés à apprendre de l’Occident que ne peuvent l’être nos islamistes. Autre tare, l’équipe de Benkirane, qui semble ne pas avoir compris que le fait d’être aux commandes impose une autre approche de l’exercice du pouvoir, continue à se complaire dans une posture « électorale », qui consiste à refuser toute critique de cette supposée supériorité morale des islamistes, dépositaires de l’idée du bien. En Turquie, il ne viendrait pas à l’idée d’un ministre de la Communication de jurer de « ne plus jamais autoriser la pub des jeux de hasard à la télé » !

 

Les limites du modèle turc

De plus, la turcomania qui tourne la tête à nos islamistes ne devrait pas occulter les réalités du modèle. Il suffit de gratter un peu pour découvrir, sous le vernis des analystes émerveillés par le dragon ottoman, que la patrie d’Atatürk n’est pas l’eldorado des affaires ni le pays des lumières que l’on se complaît à vouloir dupliquer. Sur le plan des affaires, la corruption qui fait rage a déjà fait fuir de nombreux candidats marocains. « En Turquie, c’est du lourd. Les commissions sont à la mesure de l’épaisseur des contrats, grosses et impératives. Et ceux qui refusent de marcher dans la combine n’ont qu’à faire leur valise », explique un homme d’affaires qui a même été menacé dans son intégrité physique pour le forcer à se plier au diktat de ses vis-à-vis turcs.

 

Quant à la démocratie, le Maroc n’a rien à envier à un pays où plus de soixante journalistes sont actuellement en prison sous prétexte de complot contre l’Etat, avec une liberté de la presse classée au 138e rang, où les intellectuels sont pourchassés dès qu’ils critiquent le régime. Sans oublier l’infiltration par les islamistes de toutes les institutions du pays, l’enseignement en particulier, mais aussi l’armée et les services secrets. En conclusion, tout le populisme, la démagogie et la célébration, à grand renfort de communication sur un modèle turc censé sauver le Royaume des incertitudes du Printemps arabe, ne peuvent servir à masquer l’image d’un PJD aux commandes qui apparaît désormais comme un gouvernement d’un autre âge.

Abdellatif El Azizi

***

Le Maroc attaqué mais jamais soumis

« Le Maroc est le seul pays à ne pas avoir été colonisé par les Ottomans » ! Cette phrase magique qui revient souvent dans les forums de discussion maghrébins est utilisée fréquemment par les internautes du cru dans leurs joutes online avec leurs voisins algériens qui « ont dû boire jusqu’à la lie l’humiliation de l’occupation ottomane ». L’histoire remonte au XVIe siècle. Les Saadiens venaient juste d’étendre leur influence sur une grande partie du Maroc, soutenus par les tribus sahariennes et celles du Souss, en boutant notamment les Portugais hors du pays à l’exception de Mazagan, Tanger et Sebta (qui passent sous domination espagnole en 1580).

 

En 1552, les armées saadiennes équipées d’arquebuses poussent jusqu’à Tlemcen où elles disputent aux Ottomans la conquête de l’Oranais. Dès lors, les Turcs, maîtres d’un immense espace géopolitique qui part d’Alger jusqu’en Irak, n’ont plus qu’un seul objectif : soumettre le Maroc, mais sans jamais y parvenir.

 

En 1554, l’émir saadien Mohammed El Cheikh devient officiellement sultan du Maroc. Soliman le Magnifique envoie auprès du nouveau maître des lieux un émissaire qui est vivement humilié. Devant lui, El Cheikh qualifie Soliman du sobriquet de « sultan des barcasses » en raison de la manie qu’avait le maître de l’empire ottoman d’opérer ses razzias, armé d’une flotte impressionnante. Malgré son opposition aux Turcs, Mohammed El Cheikh va tomber dans le piège tendu par Soliman qui lui adresse des soldats turcs supposés avoir fait défection au sultan. Recrutés au sein de sa garde personnelle, ces janissaires turcs vont l’assassiner au cours d’une expédition dans l’Atlas en 1557. Les historiens rapportent que la tête d’El Cheikh aurait été rapportée à Istanbul dans un coffret d’argent, et Soliman l’aurait fait accrocher sur les remparts de la forteresse de Rumeli Hisari. Malgré cette relative victoire, les Turcs n’ont pas réussi à pénétrer le Royaume. Résultat, de tous les Etats musulmans actuels, le Maroc est le seul à avoir préservé son indépendance des Ottomans pendant plusieurs siècles.

Commerce

Une longueur d’avance pour les Turcs

Les Turcs dament le pion aux Marocains au niveau du commerce. En revanche, pour les investissements, ils préfèrent leur voisin égyptien. Pour tenter de changer la donne, le gouvernement Benkirane affûte ses armes.

 

Trois milliards de dollars, soit quelque 27 milliards de dirhams. C’est l’objectif commercial que se fixe le gouvernement Benkirane avec la Turquie à l’horizon 2014. En trois ans donc, il va falloir mettre tout en œuvre pour dynamiser les relations économiques entre les deux pays, booster les investissements croisés, tout en revivifiant l’accord d’association. Vaste programme.

Pour commencer, le Maroc et la Turquie ont signé un nouvel accord portant sur la promotion des petites et moyennes entreprises (PME). Par ailleurs, le déplacement en Turquie de Saâd-Eddine El Othmani intervient après une série d’échanges de visites entre opérateurs économiques des deux pays. Plus de cent entreprises marocaines ont ainsi fait le déplacement en janvier 2011, à Istanbul, pour rencontrer quelques deux cents patrons turcs, dans le cadre du « Pont de commerce Turquie-Maroc », initié par la Confédération des hommes d’affaires et des industriels turcs (TUSKON). Parallèlement, le Conseil d’affaires Turquie-Maroc a été réactivé et a tenu sa première réunion également en janvier dernier, à Istanbul. A son issue, une feuille de route a été élaborée pour guider les hommes d’affaires des deux pays dans leur recherche de marchés et d’opportunités d’investissement.

 

Quid des potentialités ?

Pour mémoire, le Maroc et la Turquie sont liés par un accord de libre-échange (ALE), depuis avril 2004, visant à promouvoir l’intégration régionale.
L’ALE, qui est entré en vigueur en janvier 2006, prévoit l’instauration progressive d’une zone de libre-échange industrielle sur une période de dix ans. Depuis, le volume des échanges a sensiblement augmenté, à l’exception de 2008, année de crise économique mondiale.

A fin 2011, les échanges commerciaux se sont ainsi établis à 11,3 milliards de dirhams, en hausse de 27% en une année. Mais, selon des analystes, ils restent en deçà des potentialités des deux pays. La part des échanges commerciaux avec la Turquie ne représente pas plus de 2% du total des transactions extérieures du Maroc, avec une balance commerciale constamment déficitaire au détriment du Maroc et en dépit de l’existence de l’ALE.

 

Pourtant, la Turquie n’est que le quatorzième client du Maroc et son onzième fournisseur. En 2010, la valeur des importations marocaines en provenance de la Turquie atteint 6,4 milliards de dirhams, alors que les exportations marocaines vers la Turquie peinent à franchir la barre de 3 milliards de dirhams. Normal, l’offre exportable marocaine reste très limitée et peu diversifiée. Elle se compose essentiellement de l’acide phosphorique, de véhicules industriels et de pâte à papier.

 

En revanche, la gamme de produits turcs importés est plus variée. Elle est composée de fournitures et d’équipements industriels dont l’acier et le fer, de véhicules et de tracteurs agricoles, en passant par l’électroménager et autres pièces de rechange. Sans oublier, des produits d’ameublement, d’habillement et de confiserie qui inondent les étals des grandes et petites surfaces et grignotent chaque jour de nouvelles parts de marché. Le Made in Morocco finira-t-il lui aussi par s’imposer de la même manière en Turquie ? C’est en tout cas le pari formulé par El Othmani. Et cela passe par une nouvelle dynamique de coopération entre les deux pays, mais aussi par plus de volontarisme des industriels marocains.

Khadija El Hassani

***

Un dynamisme conquérant

Jamais le « Made in Turkey » n’a été aussi visible dans les points de vente au Maroc. Dénotant d’une grande offensive commerciale, les produits turcs, que ce soit dans l’ameublement, l’habillement ou l’agroalimentaire, ont envahi les rayons de la grande distribution et de la petite épicerie de quartier. Parallèlement, la stratégie offensive déployée par les enseignes se poursuit sous l’œil passif des opérateurs locaux. Ainsi, le géant du hard discount, BIM, dont les magasins poussent comme des champignons, vient d’annoncer l’ouverture de 50 nouveaux points de vente. Ce qui devrait porter le réseau au Maroc à 126 magasins. De son côté, la célèbre enseigne Istikbal, spécialisée dans l’ameublement et la décoration d’intérieur, et présente au Maroc via une master franchise, a déjà su séduire les Casablancais et les Rbatis. Elle vient d’inaugurer un nouveau magasin au Morocco Mall portant le total de ses points de vente à quatre.

 

Au-delà du commerce et des services, les Turcs ont également investi les grands chantiers d’infrastructures. Parmi les 75 entreprises turques implantées au Maroc, sept d’entre elles opèrent dans les BTP. Elles ont réussi à décrocher plus de 25 projets pour un total de 1,3 milliard de dollars. Normal, la Turquie occupe le deuxième rang à l’échelle mondiale, derrière la Chine, dans le domaine de la construction. Parmi ces entreprises, le groupe très médiatisé Tekfen qui a remporté des marchés lancés par l’OCP, notamment celui de la construction du pipeline reliant Jorf Lasfar à Khouribga (240 km). Le même groupe est désigné pour la réalisation des deux usines de fertilisation d’une capacité de 850 000 tonnes chacune. Autres entreprises turques particulièrement dynamiques au Maroc : Makyol, qui a remporté un marché de 660 millions de dirhams pour le triplement de l’autoroute Casablanca-Rabat, et Yapi Merkazi, qui a été sélectionné par le Conseil de la ville de Casablanca pour réaliser la plateforme et la pose de la première tranche de 30 km de voie ferrée du tramway pour un montant de 467 millions de dirhams.


Les 7 raisons du succès des feuilletons turcs

La déferlante turque n’a pas fini de tout balayer sur son passage. Depuis quelques années déjà, nous avons adopté une part de sa culture à coups de feuilletons télévisés qui ne comptent pas que des ménagères parmi leurs addicts. L’effet miroir est assuré. Voici, à notre sens, les 7 clés de leur succès.

 

Leur « bogossitude »

A lui seul, Mohannad aurait été à l’origine de scènes de ménage, voire même de divorces au sein de certains couples moyen-orientaux, et surtout saoudiens. Les épouses réduites à vivre entre quatre murs, quelques kilomètres de jardin et deux ou trois bassins, auraient ainsi découvert un autre genre d’homme que le seul spécimen à leur portée en Arabie. Aux libidineux quidams à la peau bleuâtre et aux poils drus, elles auraient préféré ce blondinet aux yeux bleus dont la plastique se rapproche de près à celle d’un dieu grec. Mohannad aurait l’air de débarquer tout droit de ce paradis tant promis aux chastes femmes qu’elles sont. Dans une société où la plupart des plaisirs sont « haram », rêver de Mohannad relève de la projection vers l’au-delà.

 

Les hommes, quant à eux, ont eu leur part de rêve avec Lamiss, héroïne ingénue d’un autre feuilleton qui a donné libre cours aux miasmes concupiscents de tous les Marocains qui laissaient tomber boulot et obligations pour suivre cette série rien que pour les beaux yeux de la « petite ». Combien de filles qui, voulant remettre un dragueur à sa place, se sont entendu opposer : « Mais tu te prends pour qui ? Lamiss peut-être ? » D’ailleurs, les marques de shampooing grand public ont très vite compris qu’elles gagneraient à avoir Mohannad ou Lamiss comme égéries. Cette dernière a même été invitée par un fabricant de shampooing à venir faire la promotion du produit au Maroc. L’accueil qu’on lui a réservé était digne d’une princesse. Le public de fans s’est rué vers l’aéroport, bouquets de fleurs et peluches à la main, pour accueillir la fille à laquelle s’identifient beaucoup de Marocaines et dont rêvent bon nombre de Marocains.

 

Leurs intérieurs nous inspirent

Ce n’est pas pour rien que de gros promoteurs immobiliers ont été jusqu’à solliciter les héros de certaines de ces séries pour faire la publicité de leurs appartements. Après les Egyptiens aux intérieurs affriolants de dorures, reliques de l’époque du roi Farouk, ce sont désormais les Turcs qui inspirent les intérieurs de certaines familles marocaines. Et pour cause ! Entre Orient et Occident, les Stambouliotes (les plus filmés) ont tranché. C’est un savant mixage des deux cultures qu’ils nous offrent. Si leurs intérieurs louvoient entre luxe et modestie, jamais l’extravagance n’est de mise. Le parquet en bois n’est pas l’apanage des riches et les tapis turcs sont aussi beaux que les persans. Qu’ils tendent vers la modernité et le minimalisme y afférant ou penchent pour la tradition et son faste millénaire, le raffinement reste l’alpha et l’oméga des maisons turques.

 

Leurs extérieurs nous font rêver

La magnifique bâtisse, tel un morceau de marbre blanc aux innombrables nervures sorti tout droit du Bosphore est, chez nous, une référence en termes d’architecture. Normal ! Le premier feuilleton diffusé sur une chaîne marocaine en a fait un personnage principal et même ceux qui n’ont jamais eu l’idée de suivre l’histoire de Noor et Mohannad en ont entendu parler. Mieux encore, les agences de voyages proposant des séjours touristiques à Istanbul incluent dans leur package une visite de cette villa du quartier Bagdad, du côté asiatique de la ville. On y accède, au grand bonheur des touristes, par la mer, via un ferry. Hormis ce Dolma Bahçe (palais, vestige ottoman) en format miniature, l’architecture des villas turques nous renvoient à nos rêves de petites filles…

 

Nous avons tous besoin  d’un héros

Après les telenovelas qui ont divisé les téléspectateurs marocains, Medi1 TV a décidé de nous offrir un feuilleton mettant en scène une partie de la vie du sultan ottoman Soulaïmane Elquanouni (Soliman Le Magnifique). Première œuvre venant d’Anatolie à avoir uni la critique puisque de l’avis de tous, il s’agit d’une superproduction qui rappelle le faste de l’âge d’or hollywoodien. Nec plus ultra des moyens techniques, scénario des plus aboutis et interprétation très juste des acteurs… on ne peut que saluer un tel travail qui nous présente un personnage principal riche en paradoxes.

 

Dans le privé, Soliman Le Magnifique a tout d’un potentat arabe : roi dictateur capable de prendre comme épouse officielle une captive chrétienne et d’alterner les concubines, un Si Sayyed comme il y en a eu tellement dans notre histoire arabo-musulmane… Il est tout cela à la fois. Mais Soliman est aussi, sur le plan de ses rapports au pouvoir, un roi au panache et au courage hors normes. Il n’envoie personne à la guerre. Il la fait lui-même. Après le rituel des deux prières servant à implorer Dieu de lui accorder force et bravoure, il s’en va au front, en première ligne, devance son armée pour braver les Croisés, les ennemis. C’est le zaïm, le chef arabe. Le héros dont nous avons besoin, surtout en ce moment précis des révolutions arabes. Ce feuilleton arrive à point nommé pour offrir à notre inconscient collectif une image en contrepied de celle que nous renvoient ces chefs d’Etat qui se « couchent » devant l’Occident… d’après Nour-Eddine Lakhmari, cinéaste marocain, « les Turcs ont compris, à l’instar des Américains avant eux, qu’ils pouvaient régner sur le monde grâce à l’image ».

 

Leurs histoires ressemblent aux nôtres

Eux aussi souffrent d’énormes clivages entre les sociétés rurales et urbaines. Pis encore, Istanbul, la métropole aux mille et une facettes est à la Turquie ce que Casablanca est à notre pays. Elle est tentaculaire, moderne, débridée, paradoxale, folle… Les personnages balancent entre le bien et le mal pour que le bien triomphe à la fin. La famille reste l’épicentre de la société et l’image de la mère y est vénérable, sacrée… Eux aussi (ou du moins, une bonne partie d’entre eux) mesurent l’honneur d’une famille à la virginité de sa fille. Chez eux aussi le manichéisme bat son plein puisque le machisme des hommes n’a d’égal que l’infime poids que détient l’épouse au sein du ménage à l’heure même où les femmes règnent d’une main de fer sur de grandes firmes d’Istanbul. Chez eux aussi on rêve d’horizons lointains, et un bon pourcentage de jeunes ferait n’importe quoi pour immigrer en Allemagne, pays rassemblant la plus grande diaspora turque. En somme, nous partageons avec ce pays, à mi-chemin entre l’Europe et l’Asie, le même linge sale !

 

Ils nous ressemblent mais on ne leur ressemble pas

Ils sont comme nous mais en mieux. Ils nous ressemblent tant physiquement que dans leur façon de voir la vie, avec en prime, un civisme hors-norme et un nationalisme qui fait que, bien que bon nombre d’entre eux rêvent de vivre ailleurs, ils aiment profondément leur pays. Dans leurs feuilletons, ils ne manquent pas de rabâcher la noblesse de leur histoire. Autre point d’une extrême importance, ils sont musulmans (en majorité) mais laïques, donc libres.

 

On n’a jamais eu de problème avec eux !

Rappelons que les Ottomans, dans leur course pour coloniser le monde, sont arrivés jusqu’en Algérie et se sont arrêtés. Ils n’ont donc jamais réussi à nous coloniser bien que l’envie ne leur manquait pas. Par conséquent, notre mémoire collective ne garde aucune rancœur envers les Turcs comme elle tendrait à l’avoir vis-à-vis des Français, des Espagnols ou encore des Portugais.

Asmaâ Chaïdi Bahraoui

***

De l’importance  du soft power

A quoi reconnaît-on le pouvoir d’une nation ? A son PNB bien sûr, à la force de son armée et à la compétence de ses services secrets. Mais aussi à son soft power, un pouvoir plus doux mais aussi redoutable. Avec le soft power, une nation n‘exploite pas les autres et ne les attaque pas non plus, elle fait beaucoup mieux : elle les influence. Ses messages politiques passent plus facilement et ses produits sont plus favorablement accueillis. Et en prime, ça rapporte. L’industrie du cinéma représente 12% de l’excédent commercial américain. Le Japon est l’un des pays qui a le plus développé cette notion, passant d’un soft power classique (la cérémonie du thé, les estampes) à un soft power moderne qui va des mangas aux sushis en passant par les jeux vidéo. Toute une partie de la jeunesse mondiale est fascinée par le Japon et rêve d’y étudier ou d’y vivre, tsunami ou pas.

 

Avec sa musique et son cinéma, l’Egypte a longtemps tenu ce rôle dans le monde musulman. Mais son rayonnement est limité par ses nouvelles stars qui ne sont plus seulement des arab idols... mais aussi des prédicateurs salafistes. Dans ce contexte, la Turquie est parvenue en quelques années à imposer son soft power grâce à ses telenovelas. On y voit un pays à la fois proche et idéal. En exportant une centaine de feuilletons par an, en rassemblant 85 millions de spectateurs de la Syrie au Maroc pour un épisode de Noor, la Turquie impose ses valeurs en douceur. Et le déni du génocide arménien, le statut des Kurdes, les couacs d’une démocratie émergente ou le raidissement conservateur d’une grande partie du pays sont occultés par des histoires bien ficelées qui ignorent l’arrière-cour...

E.L.B.


Grâce à la Turquie, les agences de voyages bossent fort

Facile d’accès, pas cher et dépaysant mais pas trop, c’est la destination tendance des Marocains.

 

Pourquoi on y va...

Amine

« L’accueil et les nanas »

J’ai passé quatre jours en Turquie, à Istanbul, c’était très sympa. J’ai bien aimé la nourriture, la Mosquée bleue, l’accueil chaleureux en général… les nanas ! C’est pas cher, et pas besoin de visa… Si je prends une semaine de vacances, je repars là-bas. »

Asmâa

« Ils sont ouverts et modernes »

Je suis déjà partie là-bas quatre fois, et si je pouvais y retourner, j’irais volontiers ! Avant de découvrir la Turquie, je connaissais peu de choses. Des amis avaient besoin de deux personnes pour un voyage en groupe. Je suis restée à Istanbul une semaine, et je suis tombée amoureuse de la ville. J’ai d’abord adoré l’architecture, les maisons de toutes les couleurs. Ma visite préférée fut celle du palais Dolmabahçe, d’un raffinement incroyable ! Dans la partie européenne de la ville, les gens font la fête le plus possible. Les habitants me sont apparus ouverts, modernes, avec un grand sens des valeurs. Il ne leur viendrait pas à l’idée de jeter un mégot sur le sol ! »

 

Mehdi

« Un compromis entre l’Orient et l’Occident »

Pour moi, l’idée était avant tout de fuir le ramadan. Quand tu es en vacances pendant cette période, tu t’ennuies beaucoup au Maroc. Je suis parti en Turquie pour des raisons pratiques. La Turquie n’est pas très loin, pas besoin de visa… et je voulais voir un peu leur modèle. C’était la période du Printemps arabe et on parlait beaucoup du modèle turc, donc j’étais curieux de voir un peu tout ça. J’ai beaucoup aimé l’attitude des gens qui sont très chaleureux mais qui ne se jettent pas sur toi. C’est un bon compromis entre l’Orient et l’Occident ! »

Propos recueillis par Nicolas Salvi

***

Entretien avec...  Julien Berteault

Community manager et chargé du marketing web au sein de l’agence de voyages Exploroasis

 

« Les Marocains y trouvent plus de liberté »

 

actuel : La Turquie, ça représente quelle proportion en termes de vente pour vous ?

Julien Berteault. C’est de loin notre première destination, on va dire que ça dépasse facilement les 50% de ventes…

 

Comment expliquez-vous ce succès ?

Le grosse raison de la popularité de la Turquie au Maroc, c’est le fait que les Marocains n’aient pas besoin de visa. En plus de ça, tout simplement, c’est un pays occidental musulman. Il y a donc un phénomène d’attraction culturelle. Les Marocains y trouvent aussi plus de liberté.

 

Quelle est la formule qui plaît le plus dans vos offres ?

Ce qui plaît, surtout, c’est Istanbul. On propose une croisière sur le Bosphore qui marche très bien. Evidemment la Mosquée Bleue fait un carton. On organise des animations culturelles qui rencontrent aussi beaucoup de succès.

 

Quel est le profil type du touriste marocain en Turquie ?

Chez nous, c’est beaucoup de jeunes, qui partent tout seuls assez souvent, mais aussi des couples. La moyenne d’âge est de 24 à 28 ans. On arrive à proposer des voyages pas très chers avec des compagnies aériennes bon marché. En plus, on communique beaucoup sur facebook, ce qui attire mécaniquement plus de jeunes. Et quand on poste une actu sur la Turquie, le nombre de réactions augmente.

Propos recueillis par Nicolas Salvi

***

Les deux PJD

Ne vous fiez pas aux apparences. Il y a plus de différences que de similitudes entre les deux partis islamistes.

 

Référentiel religieux

Soufisme ottoman

Le parti AKP est un mouvement religieux inspiré du soufisme appelé « Gülen », du nom de son fondateur. Réformatrice de l’islam, cette mouvance néo-soufie a privilégié une approche où se mêlent la nostalgie d’un islam modéré de l’empire ottoman et une vision soufie « d’efforts pour le bien commun de l’humanité », totalement opposées au « jihad » violent de la guerre sainte du wahhabisme. L’AKP résiste à l’islam radical issu d’Arabie et à celui de l’Iran.

 

Crypto-salafistes

Les camarades de Benkirane ont usé leur fond de culotte à la même école, celle du wahhabisme combattant. En renouant avec la légalité en 1998 avec la création du PJD, Benkirane a mis de l’eau dans son vin mais il se réclame toujours d’une virulente opposition à l’occidentalisation des mœurs marocaines et d’une conception de l’identité nationale totalement salafiste. Le parti a fait profil bas après les attentats du 16 mai 2003 à Casablanca, perpétrés par la mouvance terroriste. Mais depuis, fort de ses succès électoraux, ce parti n’hésite pas, lorsque l’occasion se présente, à faire pression sur le palais pour que la liberté de conscience soit tout bonnement biffée de la nouvelle Constitution.

 

Laïcité

Laïques par nécessité

L’AKP réfute officiellement la référence islamiste et déclare respecter la laïcité inscrite dans la Constitution. Ce qui n’a pas empêché la cour constitutionnelle de lancer une procédure d’interdiction de l’AKP, qu’elle a déclarée recevable en mars 2008 pour « atteinte à la laïcité ». Les milieux laïques avaient déposé le recours, reprochant notamment à ce parti de « comploter contre la République kémaliste et la laïcité turque ».

 

Islamistes par calcul

Pour le PJD, la laïcité est incompatible avec la Commanderie des croyants. Par cette pirouette constitutionnelle, le PJD dit niet à la laïcité tout en renvoyant la patate chaude au palais. Ses détracteurs l’accusent de travailler selon un « agenda secret », qui vise à installer un islam hégémonique par la manière douce, grâce aux réseaux politiques des salafistes.

 

Les troupes

Classes aisées s’abstenir

L’AKP bénéficie d’un vaste réseau de soutiens économiques dans les milieux des confréries soufies. Un réseau de mécènes discrets qui financent essentiellement ses campagnes électorales. Depuis que l’AKP est au pouvoir, il a pris le parti de caresser dans le sens du poil une nouvelle classe moyenne, beaucoup plus rurale, anatolienne et conservatrice. Selon les analystes, il s’agit aujourd’hui du principal vivier électoral de ce parti.

 

L’internationale conservatrice

S’il est difficile d’évaluer avec précision les troupes de Benkirane, il est en revanche plus aisé de tracer le portrait robot du supporter PJD. Il serait plutôt citadin, de classe moyenne. Si le PJD a raflé aux dernières législatives 107 sièges sur les 395 que compte le Parlement, c’est en partie grâce à cet électorat, même si la représentativité de la base dans la réussite à ce scrutin n’est pas certifiée. La prochaine bataille des islamistes sera plutôt locale. Conscients de leur faiblesse au niveau rural, les islamistes cherchent à mieux repositionner leur parti au sein des conseils locaux. C’est justement au niveau local, et particulièrement en milieu rural, que les islamistes éprouvent certaines faiblesses. Lors des élections communales de juin 2009, le PJD avait péniblement réussi à se positionner en sixième position avec 1 513 sièges, soit 5,5% des voix, derrière le PAM, l’Istiqlal, le RNI, l’USFP et le MP.

Abdellatif El Azizi

 

| More
Archives Dossier
N°173 : Train de vie de l’Etat : Ces agences inutiles et budgétivores
N°172 : Hopital public : Grand corps malade en quete de soins 
N°171 : Les rendez-vous manqués de la démocratie 
N°170 : Royal Air Maroc : Champion du monde du redressement  
actuel N°169 : Fiscalité  du  tabac : Une réforme incomplète  
N°168 : Cannabis :  Une légalisation qui rapporterait 20 milliards...
N°167 : Chabat est-il fou 
N°166 : Les naufragés de Comarit 
N°164/165 : Justice et liberté : Détention préventive  
N°163 : Loi de Finances 2013 : Le  budget de  tous  les dangers  
N°162 : Sortir de l’hypocrisie 
N°161 : Abdelkrim : Genèse d’une interview historique 
N°160 : Ecoles privées : El Ouafa s'en va-t-en guerre  
N°159 : Ex-prisonniers du Polisario : Voyage au bout de l’enfer  
N°158 : Rentrée sociale :  Les syndicats pointent une concertation en trompe l'oeil
N°157 : Binationaux : J’ai deux amours...  
N°155 : Emigration : Entre rêve et désillusion 
N°154 : MRE : Ils sont rentrés, ils ont réussi  
N°153 : 50 Marocains à la conquête du monde 
N°152 : Mohammed VI : Stratégie gagnante 
N°151 : Economie 2000-2012 : le grand virage 
N°150 : Ramadan : Le péril jeûne  
N°149 : Où s’amuser cet été 
N°148 : Couples mixtes : Amours sans frontières  
N°147 : Pourquoi ne peut-on plus voir le nu en peinture ? 
N°146 : La déferlante des malls 
N°145 : Quand le Maroc était américain 
N°144 : L’université se privatise 
N°143 : Cheikh Maghraoui :  Cet homme est dangereux
N°142 : Affaire Benallou :  Une nouvelle bombe à retardement
N°141 : Etre Noir au Maroc 
N°140 : Faut-il abandonner le français ? 
N°139 : Entretien avec Hamid Benalfdil : DG du CRI du Grand Casablanca.
N°138 : Le sexe au temps du célibat 
N°137 : ONG: La face cachée de la société civile
N°136 : Le modèle turc : Mythe ou réalité ?
N°135 : Caisse marocaine des retraites : La bombe à retardement
N°134 : Qui a tué Amina ? 
N°133 : Moralisation de la vie publique : Le spectre de la campagne d’assainissement plane
N°132 : Délinquance :  Le Maroc a peur
N°131 : 14 femmes  pour Benkirane
N°130 : Le réveil des salafistes  Demain la charia ?
N°129 : Dilapidation des deniers publics:  Benallou et l'ONDA... pour commencer
N°128 : DSK   Le marocain
N°127 : Conservation foncière : pièges, magouilles, corruption
N°126 : Les enfants perdus  de Casablanca
N°125 : PJD  Les rois du marketing
N°124 : Le 20-Février s'essoufle...  mais le Maroc bouillonne
N°123 : Protectorat,   Cent ans sans solitude
N° 122 : Formation du gouvernement,  Ca coince et ca grince
N°121 : Portables, Internet, documents biométriques…  Flicage, mode d’emploi
N° 120 : Sondage exclusif :  Benkirane, Monsieur 82%
N°119 : Pourquoi le Maroc ne sera pas   islamiste
N°118 : Mohammed VI versus al-Assad,   Au nom du père
N°117 : Gouvernement :   Cabinets ministériels, de l’ombre à la lumière
N°116 : Plan social :  les sacrifiés de la RAM
N°115 : Coup d’Etat :   Skhirat, L’histoire du putsch revue et corrigée
N°114 : Politique fiction  Et le gagnant est ...
N°113 : Le dernier combat de   Mohamed Leftah
N°112 : Portrait Abdelbari Zemzmi
N°111 : Harcèlement sexuel et moral  Un sport national
N°110 : Bilan  Le code de la déroute
N° 109 : L’ONDA  Grosses tensions et petites combines
N°108 : Placements Comment sauvegarder son patrimoine  
N°107 : Impôt sur la fortune El Fassi lance un pavé dans la mare  
N° 106 : Interview 
N° 104/105 : Presse étrangère/Maroc Le grand malentendu  
N°103 : Le temps de l’amazigh  
actuel 102 : Référendum Ecrasante victoire du Oui  
actuel 101 : Fatéma Oufkir : Le roi et moi 
N°100 : 100 indignations et 100 solutions pour le Maroc 
N°99 : Projet constitutionnel Le roi et nous  
N° 98 : Pédophilie  : Tolerance zero 
N° 97 : Gad, Jamel & co Pourquoi les Marocains font rire le monde
N° 96 : L’horreur carcérale 
N° 95 : Enseignement privé : Le piège  
Actuel n°94 : Moi, Adil, 25 ans, marchand de chaussures et terroriste  
N°93 : Ces cliniques qui nous ruinent 
Actuel n°92 : Attentat : Le jeudi noir de la ville ocre  
Actuel n°92 : Révolutions et attentats Sale temps pour Zenagui 
Actuel n°92 : Mais que veulent les jeunes ? 
Actuel n°92 : Il n’y pas que le 20-Février…  
Actuel n°92 : Qui cherche à déstabiliser le pays ?  
Actuel n°92 : Â«â€‰Nos attentes sont plus grandes que le 20-Février »  
Actuel n°92 : Trois jeunesses 
Actuel n°91 : Le grand nettoyage 
Actuel n°90 : Le retour des adlistes 
Actuel n°89 : Ruby : sexe, mensonges et vidéo 
Actuel n°88 : Impôts : Halte à la fraude 
Actuel n°87 : Hassan II TV c’est fini 
Actuel n°86 : Marine Le Pen : L’islam, les Arabes et moi 
Actuel n°85 : Vive le Maroc libre 
Actuel n°84 : Rumeurs, intox : à qui profite le crime ? 
Actuel n°83 : ET MAINTENANT ? Une marche pour la démocratie
Actuel n°81 : Sale temps pour les tyrans 
Actuel N°72 : Aquablanca : La faillite d’un système  
Actuel n°69-70 : Benguerir sur les traces de Settat 
Actuel n°68 : Art, sexe et religion : le spectre de la censure 
Actuel n°67 : Dans les entrailles de Derb Ghallef 
Actuel n°66 : Ces FQIHS pour VIP 
Actuel n°65 : RNI, le grand politic show 
Actuel n°64 : Bourse de Casablanca, des raisons d’espérer 
Actuel n°63 : Ex-ministres :  y a-t-il une vie après le pouvoir ?
Actuel n°62 : Le code de la route expliqué par Ghellab
Actuel n°61 : La vie sexuelle des Saoudiennes… racontée par une Marocaine
Actuel n°60 : Chikhates, shit et chicha 
N°59 : Eric Gerets, la fin du suspense ?
N°58 : Onze ans, onze projets 
N°57 : Raid sur le kif 
N°56 : Sea, Sun & Ramadan 
N°55 : Casablanca, mais qui est responsable de cette pagaille ?
N°54 : Ces ex-gauchistes qui nous gouvernent 
N°53 : Au cÅ“ur de la prostitution marocaine en Espagne 
N°52 : Diplômés chômeurs : le gouvernement pris au piège
N°51 : 2M : Succès public, fiasco critique
N°50 : L’amérique et nous 
N°49 : Crise, le Maroc en danger ?
N°48 : Les 30 Rbatis qui comptent 
N°47 : Pourquoi El Fassi doit partir 
N°46 : Chirurgie esthétique :  plus belle, tu meurs
N°45 : McKinsey dans la ligne de mire  
N°44 : Trafic sur les biens des étrangers 
N°43 : Avec les évadés de Tindouf 
N°42 : GCM / Tamesna : Un scandale en béton !
N°41 : ONA - SNI: Ils ont osé
N°40 : Enseignement: Missions à tout prix
N°39 : Le Maroc, terre d'accueil des espions 
N°38 : Bleu Blanc Beurk 
N°37 : Boutchichis Les francs-maçons du Maroc
N°36 : Hamid Chabat réveille les vieux démons
N°35 : Vies brisées 
N°34 : Maires Ceux qui bossent et ceux qui bullent
N°33 : Botola Combien gagnent nos joueurs
N°32 : Sexe, alcool, haschich, jeux… Les 7 vices des Marocains
N°31 : Tanger Le dossier noir des inondations
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter