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Chikhates, shit et chicha 
Actuel n°60, jeudi 9 septembre 2010
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Le mois le plus halal… provoque les dérives les plus haram. Visite guidée des folles nuits du ramadan.


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Qui a dit que le ramadan était le mois de toutes les abstinences, de la méditation et des prières ? Quand on va faire un tour du côté de la corniche de Casablanca à partir de vingt-et-une heures, on a plutôt l’impression que c’est le mois de la fête et de la drague. Les jeunes femmes, sur leur trente-et-un, se promènent en se déhanchant. Et les hommes, le regard allumé, repus par un ftour riche et énergisant, les lorgnent, commentent leur allure, les approchent pour faire un bout de chemin avec elles sur la promenade casablancaise. Elles rient, s’esclaffent, consentantes. Résultat : la corniche grouille de monde, les terrasses affichent complet, l’ambiance est euphorique, agitée, excessive. La journée a été longue et la soif tenace par cette canicule estivale. Privés de nicotine pour les fumeurs, de nourriture pour les mangeurs, d’alcool pour les buveurs, la soirée est l’occasion de mettre les bouchées doubles. Le ramadan exige de ne pas boire de kouhoul, qu’à cela ne tienne, il y a des produits de substitution qui, eux, ne sont pas prohibés : shit, chicha et… chikhates. Tout le long de la côte, au bruit des vagues de l’océan, l’ambiance est à la fois bon enfant, conviviale et coquine. Pour Bernard Corbel, psychologue installé au Maroc : « Il y a pendant le ramadan un phénomène de compression et de décompression. La nuit, on se lâche, tout est autorisé. Dès que l’heure de la rupture du jeûne est déclenchée, les gens s’abandonnent à leurs désirs et tout devient permis. Le Marocain est pris entre une culture planétaire et une culture locale plus conservatrice. Mais le besoin de se lâcher est là. »

Les filles se pâment

Lumières tamisées, fumée bleutée, chansons paillardes et jolies filles qui ondulent du bassin, sensuelles et aguicheuses, on pourrait presque se croire en dehors du ramadan si on ne savait pas que l’alcool était prohibé en ce mois sacré pour les musulmans.

Autre différence : à la place des seaux à glace et de la traditionnelle bouteille, des narguilés ornent les tables et une odeur de pomme emplit l’air, entêtante. Sur la scène, les chikhates chantent leur blues ; des histoires de passion, de trahison et de liaisons dangereuses. Les filles se pâment, les hommes avalent goulument leur rasade de chicha. Cela ressemble à un film égyptien… on s’attendrait presque à voir surgir une mâalma, les mains sur les hanches, un foulard sur la tête, qui hurlerait avec l’accent : « 3aiz ih ? » En guise de mâalma cependant, il y a des prostituées, beaucoup de prostituées. Apprêtées différemment, certaines en djellabas, d’autres en robes longues moulantes, elles dansent, racolent, fument la chicha, chantent avec les chikhates.

Touria doit avoir tout juste vingt ans. Elle porte une robe bleue qui souligne la générosité orientale de son corps. Outrageusement maquillée, elle se lève de la table qu’elle partage avec sa copine et se déhanche d’un air provocant devant le regard allumé de son voisin qui tire de plus belle sur sa chicha. « J’ai davantage de clients pendant le mois de ramadan que le reste de l’année », explique-t-elle en riant. « Ils sont très excités, ça doit être l’abstinence de la journée », poursuit-elle. On la croit. Les hommes présents ont l’air boulimiques, de filles, de sexe, de chicha et de… shit.

 

Pétards et déca-danse

Un déca, c’est chic. A la place du verre de vodka. Et c’est sobre, sans caféine, ni toxines. Oui, mais, en ce mois de ramadan, si l’alcool est interdit par Dieu et la religion, le shit lui ne l’est pas. Cette année, pour l’occasion, et sachant que sa demande augmente considérablement, le prix du cannabis a triplé. C’est la loi du marché. Le morceau acheté 100 dirhams en temps normal est passé à 300 dirhams. Pour les fumeurs réguliers, c’est un scandale ; pour les autres, c’est un produit de substitution qui a l’avantage de procurer un état proche du nirvana. Ils sont donc prêts à payer le prix nécessaire, l’âme en paix et la conscience tranquille vis-à-vis de Dieu.

Dans les maisons, toutes catégories sociales confondues, on joue aux cartes entre hommes et on fume des pétards. Pour d’autres, c’est le maâjoune qui fait fonction de dérivatif à la morosité : une pâte sucrée à base de graines de kif qui vous envoie au septième ciel, et c’est… halal, vous explique une bourgeoise fassie qui le sert avec le thé et les petits gâteaux à ses copines. « On rit avec ça, c’est euphorisant, on passe une excellente soirée », explique-t-elle. Pendant que les maris jouent au touti, leurs femmes s’esclaffent de rire sous l’effet de cette substance à l’aspect inoffensif d’une friandise. La soirée prend alors un air de fête où se mêlent drogue, jeu et danse.

On sort de là déboussolés, le sourire aux lèvres et étourdis par toutes ces émotions factices. Décidément, les nuits du ramadan sont plus belles que ses jours.

Bahaa Trabelsi


Les nuits du ramadan avec Abdallah El Bidaoui

Majestueux dans sa ghandoura cousue de fils d’or, un sourire de star aux lèvres, il est le digne hĂ©ritier de son ami et maĂ®tre, BouchaĂŻb El Bidaoui, auprès duquel il a fait ses dĂ©buts dans les annĂ©es soixante. Dans un cabaret sur la corniche, son tour de chant est très attendu et met en liesse les clients. Avec une voix fĂ©minine, le cheikh chante le blues, la passion, la trahison et les lĂ©gendes urbaines. Quand on lui demande ce qu’il pense du public marocain pendant le mois de ramadan, il rĂ©pond : « Egal Ă  lui-mĂŞme, enthousiaste ! Les Marocains sont des fĂŞtards et notre pays vit dans la tolĂ©rance. Ce n’est pas parce qu’il y a le ramadan qu’ils ne vont pas danser et s’amuser. J’ai passĂ© 25 ans Ă  Paris et je suis revenu. Aujourd’hui le Maroc a Ă©voluĂ©. Et il fait bon y vivre. »   B. T.



United people of Sidi Moumen

Et si on profitait du ramadan pour célébrer les valeurs de tolérance et de partage de l’islam ? A Sidi Moumen, un certain gotha s’est émancipé des ghettos.

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Ce n’est pas une soirée mondaine. » Ahmed Ghayet, président de Marocains Pluriels, l’organisateur du ftour, est très clair à l’heure de la rupture du jeûne devant une assistance pourtant très people. La preuve, Simo Benachir, l’ami des stars, couvre l’événement pour Nessma TV. Car ce soir, André Azoulay côtoie Nouzha Skalli. Mohamed Berrada et Rita Zniber sont venus sponsoriser cette soirée où l’on croise des ouléma, un archevêque, le conservateur du musée juif, un représentant de l’ambassade de France et la consule des Etats-Unis. Tout ce beau monde est venu « s’encanailler », la plupart pour la première fois, à Sidi Moumen. C’est en effet l’école culinaire du complexe Oum Kaltoum d’un des quartiers les plus sensibles de Casa qui régale la fine fleur des trois religions, ce vendredi 3 septembre.

L’ambiance est Ă  la cĂ©lĂ©bration de la tolĂ©rance et pourtant les discours sont graves. Presque alarmistes. Myam Berrada Biaz, secrĂ©taire gĂ©nĂ©rale de Marocains Pluriels lit un beau texte qui ressemble Ă  un manifeste dans lequel elle affirme : « Nous sommes des Marocains, fiers de nos diffĂ©rences, nous souhaitons parler de ce qui nous unit plutĂ´t que de ce qui nous divise. » Mais derrière cette dĂ©claration d’intention d’une « association d’utopistes farouchement et rĂ©solument  rĂ©alistes », il y a aussi la nostalgie d’un temps rĂ©volu « oĂą le ramadan Ă©tait, au-delĂ  de sa destination religieuse, une pĂ©riode de fĂŞte avant tout, joyeuse… ». Mais cette fĂŞte est « devenue plus austère, nous entendons plus de plaintes que de rĂ©jouissances… »

Azoulay enfonce le clou

Quelques discours plus tard, André Azoulay enfonce le clou. Solennel, le conseiller du roi martèle : « Nous avons collectivement régressé et le moment est venu de résister. » Et André Azoulay de fustiger toutes les intolérances. Depuis l’Amérique et « le faux débat sur la construction d’une mosquée près de Ground Zero » jusqu’à l’Europe et « ces sociétés avancées qui nous regardent souvent avec l’œil du procureur. Regardez ces vieilles peurs qui resurgissent partout… » Mais c’est le Maroc qui est, bien sûr, au centre de ses préoccupations : « Musulmans, juifs ou chrétiens, nous existons de la même façon. Le dire malheureusement n’est plus une chose banale comme cela l’était il y a vingt ans [...] Je fais partie de ceux qui ne veulent pas être les victimes de cette minorité qui prend en otage nos religions et nos valeurs. » Puis André Azoulay rejoint la table de Abdelaziz Al Idrissi, président du conseil des ouléma de Sidi Bernoussi. Ce dernier nous dira que l’islam est compatible avec les autres religions du livre : « Le ramadan est le mois de la compréhension mutuelle. La civilisation musulmane a toujours été une civilisation de tolérance entre les personnes qui ont en partage le monothéisme. Dans la doctrine musulmane, il n’y a aucune différence entre le Prophète et des prophètes comme Jésus ou Moïse. »

A la tribune, Nouzha Skalli assène que d’autres vertus peuvent aussi rassembler le Royaume : « L’identité religieuse n’est qu’une partie de la mosaïque marocaine. Il y a des tas de mosaïques en chacun de nous. Un Marocain n’est pas un Saoudien ou un Egyptien [...] Être Marocain, c’est plus qu’être arabo-musulman. » Et la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité de citer l’héritage amazigh, juif, méditerranéen, africain… Comme pour illustrer ces propos, la diva d’origine judéo-berbère, Françoise Atlan, chante a capella quelques airs en hébreu ou en judéo-espagnol, la langue des sépharades expulsés en 1492… Alors que s’élève sa voix incroyablement limpide, l’imam de la mosquée adjacente commence à psalmodier le Coran. Les deux langages et les deux rythmes se mêlent alors curieusement. « J’ai baissé ma voix pour m’adapter à la prière », nous confiera la chanteuse. Pendant un court moment, l’alliage rare des deux langues sacrées est devenu une étrange mélodie asynchrone et pourtant harmonieuse, comme la métaphore musicale d’une nation plurielle.

Eric Le Braz


INTERVIEW Abdelbari Zemzemi

« Derrière les excès se cache l’ignorance »

Pour l’imam et député Abdelbari Zemzemi, la tendance de certains à braver les interdits pendant le ramadan traduit une méconnaissance totale de la philosophie et des véritables enseignements du jeûne.

Mois de records en matière de piété et de recueillement, le ramadan est de plus en plus associé à tous les interdits que bravent nombre de Marocains la nuit tombée, de la consommation de drogue à la prostitution. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Que les Marocains continuent de respecter le ramadan et se rapprochent par tous les moyens de leur créateur est pour moi la preuve que notre société va bien et que la religion musulmane y est enracinée. Les phénomènes dont vous parlez traduisent, quant à eux, une volonté de certains de concilier l’inconciliable et, surtout, une méconnaissance totale de la philosophie et des véritables enseignements du jeûne. D’un esprit de dévotion et d’abandon à Dieu, nous sommes passés à une logique de privation suivie d’un festival où tous les vices sont permis après la rupture du jeûne.

Qu’en est-il de la violence physique et verbale et du nombre croissant d’accidents de la circulation pendant le jour ?

Cela tient au vide et à l’irritation que peut engendrer le manque. Alors, on se défoule. Ces attitudes sont d’autant plus incompréhensibles que les auteurs de ces actes répréhensibles sont des jeûneurs constants. Ils respectent le ramadan de manière spontanée, voire naturelle. Ils devraient donc être en paix avec eux-mêmes. Ce n’est malheureusement pas le cas.

Certains pointent du doigt l’impact négatif du ramadan sur la productivité et sur nos habitudes de travail et de consommation. Le mois du jeûne est-il compatible avec la modernité ?

Il est vrai que la productivité de nombreux travailleurs baisse pendant ce mois. Mais ce n’est pas le cas pour des secteurs aussi vitaux que l’agriculture et l’agroalimentaire, dont la demande en produits bat tous les records. Idem pour les services et des filières comme les télécommunications, mais aussi les industries du textile. D’autant que l’islam n’oblige pas les personnes ayant des emplois éprouvants physiquement à jeûner. Notre religion n’oblige pas à aller au-delà de ses capacités. Mais prendre le ramadan comme prétexte pour ne pas travailler, cela revient à tricher.

Certaines fatwas autorisent les jeûneurs à prendre des médicaments sans boire d’eau pendant la journée. Vous en êtes partisan d’ailleurs. D’autres donnent aux fumeurs la possibilité de fumer pendant le jeûne… Qu’est-ce qui est véritablement proscrit pendant le ramadan ?

Ce qui est prouvé dans le Coran et la Sunna est qu’il faut s’abstenir de manger, de boire et de faire l’amour. Toutes les autres interdictions émanent d’ouléma ou de conseils qui sont subordonnés à des rites particuliers. Et au-delà des trois interdictions précitées, aucune autre proscription n’est à prendre pour une vérité absolue. Et tout est affaire d’Ijtihad.

Propos recueillis par Tarik Qattab

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Fiction Et si ramadan Ă©tait halal !

Pour imaginer ce texte, nous avons consulté de nombreuses exégèses, compulsé les écrits et recueilli le sentiment de Marocains de toutes les couches sociales.

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Quelques jours à la veille de l’aïd, au siège de la CGEM, tous les plateaux sont animés. Cajolés de près par Horani, Anas Sefrioui et Moulay Hafid Alami enterrent la hache de guerre autour d’un ftour à la frugalité surprenante : des dattes, des jus, du café et du lait. Alami qui s’est débarrassé de sa Bentley et de sa Maserati au profit des œuvres sociales de la CNIA vantait les délices du don. L’objet de la réunion ? Les dispositions à prendre pour distribuer Zakat el Fitr, cet impôt qui met fin au mois sacré. Cette fois-ci, tous les patrons se sont mis d’accord pour une rallonge supplémentaire, histoire de réunir un montant conséquent. Sur la question de la distribution, les avis diffèrent ; les uns voulant consacrer l’argent à l’achat de fournitures scolaires, les autres aux produits de première nécessité alors que d’autres encore comme Anas Sefrioui préfèreraient investir la cagnotte dans la construction de logements sociaux, spécialité du promoteur. Sur le plan individuel, Zakat el Fitr est une sorte d’impôt dû pour purifier chaque musulman de tout ce qui aurait pu entacher son jeûne tels des propos obscènes ou autres écarts de conduite. Sur le plan social, cette aumône permet aux déshérités de passer l’aïd dans les meilleures conditions.

Le ramadan touchant à sa fin, on le regretterait presque tant ce mois sacré a été vécu dans la sérénité par toute la population. Il a surtout permis de profiter de cette atmosphère si spéciale pour se « bonifier », histoire de rendre la vie en société plus apréciable. Tous les ouléma s’accordent à le reconnaître : les jeûneurs sont appelés à rivaliser de bienveillance et de bonnes actions, non seulement en termes de prières, mais également dans les relations avec leurs semblables. En effet, dans toutes les couches de la société, la générosité augmente sensiblement durant le ramadan. Le Coran ayant été révélé durant ce mois, celui-ci est considéré comme idéal pour méditer sur le sens d’une spiritualité ouverte sur l’autre.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, le Coran rappelle qu’il ne s’agit pas d’un livre sacré « inédit » ; et ceux qui veulent appréhender les vérités premières doivent absolument se référer aux révélations antérieures, essentiellement la Bible et les évangiles. Belle leçon de tolérance !

Mois de recueillement, le ramadan est forcément l’occasion pour une grande partie des Marocains de faire taire leurs mauvais penchants. La revanche de Dr Jekyl sur Mister Hyde ! Ainsi, d’après les statistiques du ministère de l’Intérieur, le taux de criminalité a tellement chuté durant ce mois que la DGSN a décidé de réduire au minimum ses effectifs, renvoyant ses policiers à l’académie Royale de police de Kénitra pour des sessions de formation professionnelle. Même topo au niveau des urgences du pays où le taux de victimes d’agressions en a été réduit à sa plus simple expression. Conducteurs souriants, employés affables, policiers serviables... même le moqadem du coin refuse le bakchich ; l’atmosphère de fraternité est si contagieuse que de nombreuses cliniques se sont engagées à offrir des cures de désintoxication gratuites aux fumeurs invétérés et autres amoureux de joints.

Quant aux accros du sexe, le mois sacré est l’occasion rêvée pour décrocher. D’après les spécialistes de la question, l’abstinence due au jeûne est en principe un rempart solide contre les pensées coquines de la journée qui pourraient conduire à des orgies après le coucher du soleil. Une fois n’est pas coutume, l’Association de lutte contre le sida a consacré une grosse partie des fonds du dernier Téléthon pour proposer aux péripatéticiennes au chômage des activités génératrices de revenus. L’ALCS compte ainsi faire d’une pierre deux coups : rendre la joie à ces filles en compensant le manque à gagner du mois de ramadan et les arracher définitivement aux affres du trottoir.

Le mois de ramadan, c’est certes un mois de jeûne, mais qui dit jeûne ne dit pas rupture d’activités. « Le travail est un acte d’adoration », disait le prophète de l’islam. Effectivement, dès neuf heures du matin, les administrations comme les bureaux ressemblent à des ruches, et dans certains départements, les fonctionnaires zélés doivent être mis de force à la porte avant la prière du coucher du soleil (maghrib). A la télé, on a carrément pris le parti de la pub citoyenne : des spots diffusés en boucle expliquent aux gens ce qu’est le jeûne, apprennent aux musulmans la tolérance, dénoncent les excès qui pourraient marquer ce mois de recueillement.

Nulle contrainte en religion

Dans une récente émission sur 2M, Mustapha Ramid croisait le fer avec Bernard-Henri Levy, invité pour l’occasion. Le second accusait le verrouillage religieux de l’identité d’ouvrir grandement la porte à l’enfermement de plus en plus poussé dont sont victimes des Marocains en pays d’islam. Ramid, qui avait pour une fois remisé sa hargne du juif, expliquait que si l’Occident refusait de se prévaloir de son passé chrétien, n’en déplaise à ses détracteurs, un pays comme le Maroc vivait toujours dans un présent musulman. « Faut-il pour autant dénigrer les valeurs de laïcité et d’universalité ? », répliquait l’intellectuel français qui revenait tout bronzé de son séjour à Marrakech. Et Ramid d’approuver citant cette fois-ci le Coran : « Nulle contrainte en religion », expliquant que l’islam est tout sauf l’obscurantisme de certaines vieilles obédiences wahhabites féodales.

Pour les téléspectateurs qui en redemandent, il suffit de zapper sur Al Oula pour tomber nez à nez avec le rendez-vous hebdomadaire animé par le patron des Habous lui-même. Pour une fois, Ahmed Toufiq, remise au placard son tablier de ministre et laisse place à l’intellectuel musulman. Chaque vendredi, l’auteur du Temps des Soufis s’applique avec un relatif succès à démolir l’assujettissement intellectuel de l’islam marocain au salafisme radical. Le romancier doublé de l’historien revisite ainsi la relation qu’ont les Marocains avec la religion pour prouver que les rigoristes religieux n’ont jamais participé de l’identité spirituelle de ce pays et qu’il est temps de revenir à l’âge d’or de l’apogée du soufisme au Maroc. Il en profite pour remettre au passage la paternité de la réduction de la femme à une dimension sexuelle, l’obligeant à voiler son visage et ses cheveux, fut-elle une fillette de 8 ans, à ses auteurs : des tribus bornées de l’Arabie. Héritière de ces communautés qui enterraient les petites filles vivantes pour éviter le « déshonneur ».

Filmé et retransmis par de nombreuses chaînes américaines, le ramadan made in Morocco a rendu un grand service à Obama qui réussit à retourner en sa faveur la fameuse accusation « d’être musulman » !

Abdellatif El Azizi

NB : Toute ressemblance avec des personnages ou des situations existant ou ayant déjà existé n’est que le fruit d’un pur hasard.

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