EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Gad, Jamel & co Pourquoi les Marocains font rire le monde
actuel n° 97, vendredi 3 juin 2011
| More

Les Français les adorent, les Québécois aussi. Les Hollandais craquent pour nos comiques et même les Américains s’y mettent. Au Maroc, on manque  peut-être de pétrole, mais sûrement pas d’humour. Enquête sur une spécialité nationale à la veille du Marrakech du rire.


***

Devinette : qui fait rire la France ? Il suffit de regarder chaque année le top 50 des personnalités préférées des Français publié par le Journal du Dimanche pour repérer les trois premiers humoristes du classement (qui seront tous les trois au Marrakech du rire le week-end du 10 au 12 juin) : Gad Elmaleh (N°6), Florence Foresti (N°9) et Jamel Debbouze (N°13). Les deux tiers du podium sont donc des Marocains.

Au Québec, il n’y a pas de sondage de ce type, mais on connaît l’humoriste qui cartonne en ce moment à Montréal : Rachid Badouri, encore un Marocain. Une performance dans un pays qui organise le plus grand festival d’humour au monde :  2 000 spectacles, 2 millions de spectateurs et 800 artistes.

Le festival Juste pour rire, est d’ailleurs le modèle que Jamel voudrait reproduire à terme à Marrakech. Au Québec, Rachid Badouri a une émission de télé, « Peut contenir des Rachid », qui explose l’audience (1,5 million de téléspectateurs dans un pays de six millions de francophones), et le personnage de son père Mohamed qui n’arrête pas de le traiter de salopard et de lui dire « digage ! » est devenu si célèbre qu’il fait des pubs pour le loto québécois.

Au Pays-Bas, Najib Amhali, un natif de Nador, est capable de jouer les blédards de Hollande comme ceux du Rif avec le même bagout qui enchante les bataves. « Il est parfaitement intégré dans la société et son humour du terroir est parfaitement hollandais », commente A.H.F. van Aggelen, l’ambassadeur des Pays-Bas à Rabat.

Même les States sont touchées. Au pays des stand up, Mustapha El Atrassi fait plier en quatre le mythique Laugh Factory de Los Angeles  en lâchant : « N’ayez pas peur, je suis un bon musulman. Je prie cinq fois par jour. Et je prends des cours de pilotage. »

Un pays comme une BD

Le rire à la marocaine est un bon produit d’exportation. Et un véritable atout touristique. Car il n’y a pas que les humoristes qui amusent la galerie. Quand on a un peu roulé sa bosse, on est bien obligé de constater qu’il y a peu de pays au monde où l’on se marre autant. Visiter les Etats-Unis, c’est voyager dans un film.

Découvrir le Japon, c’est s’immerger dans un dessin animé. Vivre au Maroc, c’est passer sa vie à rencontrer des personnages de bande dessinée. On gesticule, on gigote, on mime, on se donne de grands airs, on grimace... Les Italiens parlent avec les mains. D’innombrables Marocains savent parler avec leur corps comme des personnages de pantomime et s’exprimer avec leur regard comme des héros de films muets, parfois même en rugissant.

Et puis il y a la langue. Comme le souligne Jamel (voir son interview page 29), il y a une musicalité comique dans la darija. « Chkoun ? wakha ! Zaâma, zid zid zid ! » On tend l’oreille dans la rue et c’est un festival d’onomatopées dignes d’une BD, yek ?

Du gardien de parking  à Madame Tazi

L’utilisation du français est aussi une source inépuisable d’inspiration comique pour les humoristes. Gad ne manque pas de le rappeler dans ses sketches comme dans le GPS marocain où une dame qu’il « fait pisser de rire » lui fait remarquer qu’il a les cheveux « assaisonnés » au lieu de poivre et sel. L’humour marocain n’est jamais loin de la poésie. Et le peuple est un gisement de personnages de fiction.

Hassan El Fad, qui se définit lui-même comme étant « aussi drôle qu’un croque-mort dans la vie », fait ses emplettes en ouvrant les yeux : « Je consomme l’humour des Marocains de la rue pour le transcrire sur scène. J’observe un gardien de parking et j’en fais un personnage. Les gardiens de parking sont très drôles car ils sont obligés d’être  foncièrement sociables. »

Son personnage de gardien est un monument de l’humour à la marocaine. Comme, à l’autre extrémité sociale, Madame Tazi a fait découvrir à la France et au Québec réunis, la ridicule arrogance de la riche Fassia. La caricature du bourgeois est un gimmick de l’humour dans tous les pays. La particularité marocaine, c’est que la version originale des personnages est aussi caricaturale en raison des comportements ostentatoires.

Un fin connaisseur des nuits casablancaises Simo Benbachir, sait décrypter sa matière à potins : « Les jet-setteurs du Sky bar ou du Carré rouge mériteraient tous un oscar pour le rôle qu’ils interprètent tous les soirs.

Ils se la jouent tellement qu’ils jouent parfaitement ! Quand ils viennent me faire la bise, ils attendent que je sois sous la lumière. Les Marocains qui consomment des litres de champagne mais veulent faire croire qu’ils sont vertueux sont de parfaits schizophrènes, donc de très bons acteurs. »

Et Simo de raconter l’histoire de ce type qui est parti un jour sans régler sa consommation de champagne car, en tant que musulman, il n’avait pas le droit de boire ; donc pourquoi irait-il payer ce qu’il n’avait pas le droit de consommer ?

Les gens odieux sont de « bons clients »… pour les comiques, et Simo se demande, après avoir fait rire tous ses copains étrangers avec des histoires comme celles-là, s’il ne va pas se lancer dans un one man show.

Un humour... juif

Mais s’il est facile de railler les mondains bling-bling, il est plus difficile de se moquer de soi-même. Et pourtant, l’autodérision est aussi une spécificité marocaine qu’on retrouve chez Jamel quand il affirme, en conférence de presse, que « quand t’es pas très grand, pas très beau, avec un bras dans la poche, je te jure que tu rentres nulle part.

Aujourd’hui, je fais 1m95, je suis beau, je suis élégant et on m’invite à toutes les tables. » L’autodérision, cette capacité à se moquer de soi-même, c’est un humour humble, très proche de l’humour juif.

Pas étonnant. « Les Juifs sont une composante importante de la société marocaine, rappelle le sociologue Khalil Jamal. Et si l’humour marocain s’exporte si bien, c’est parce que nous sommes un mélange extraordinaire de Berbères, d’Arabes, de Juifs, d’Andalous, d’Africains. Comme nous sommes représentatifs de plusieurs cultures, chacun peut y trouver quelque chose. D’où notre succès dans le monde. »

Mais les peuples où les cultures se mélangent ne produisent pas toujours des humoristes d’exception. Les Suisses, qui parlent quatre langues et importent des immigrés de tous les pays, sont plus spécialisés dans les banquiers, les horlogers, et les tennismen que dans les humoristes. Il y a d’autres particularités marocaines qui ont fait du pays un véritable royaume de l’humour.

D’abord, pour Khalil Jamal, son caractère méditerranéen : « Comme chez les Marseillais ou les Egyptiens, il y a chez nous une légèreté, une façon de se remettre en cause même quand on a vécu des drames.

Nous savons que la pluie ne dure jamais longtemps et que le soleil viendra vite après le ciel gris. Le climat permet aux gens de redevenir joyeux. » Le Maroc n’est pas le pays de l’humour noir. Il faut vivre dans les frimas britanniques ou belges pour s’adonner à cette discipline.

L’autre spécificité marocaine, c’est le caractère presque enfantin de l’humour populaire. Pour la chanteuse d’origine marrakchie, Sapho, « les Marocains rient comme des enfants, ce sont des enfants. Ils ne pratiquent pas un humour méchant, dépréciateur ».

La parole au sociologue : « Si on rattache ce caractère enfantin à l’analyse transactionnelle où il y a des catégories d’adultes sérieux, de parents protecteurs ou sévères et d’enfants soumis ou libres, on se rend compte que les Marocains ont souvent gardé un côté ‘‘enfant’’. On retrouve cette spontanéité chez Jamel Debbouze. Même quand il dit quelque chose de limite, ça passe grâce à sa gentillesse naturelle. »

Faire rire comme papa  et maman

Ce côté enfantin n’est pas une tare. C’est même la force des Marocains. Car il faut avoir de l’humour pour s’intégrer dans la société, dixit le sociologue : « En tout cas, ne pas en avoir est dramatique. L’humour aide les Marocains à vivre.

Il permet de débloquer des situations où les deux antagonistes sont persuadés d’avoir raison. C’est une façon de faire des concessions sans perdre sa dignité. » Quant au caractère expansif des Marocains qui savent maîtriser comme personne l’art de la gesticulation pédagogique, Khalil Jamel l’explique par l’ancrage d’une société rurale : « On crie, on parle fort, on bouge car on a de l’espace.

Dans les villes, les gens continuent à vivre à l’extérieur et n’ont pas changé leurs comportements. Quand on vit à l’extérieur, on s’extériorise. » Mais le sociologue craint aussi que l’apparition des cités étouffe cette sociabilité joviale.

 

Pas si sûr. Jamel a grandi dans des cages à lapins. Mais il y avait sa maman qui savait le faire pleurer de rire. Comme le papa de Gad était un as du mime. Tant que les Marocains auront des parents qui sauront transmettre un peu d’humour dans les gènes, ils continueront à faire rire le monde.

Dossier réalisé par Eric Le Braz

L’actualité des Blagues

1- Avant, à Jamaâ El Fna, on sautait sur les touristes. Maintenant on les fait sauter ! (blague qui circulait à Marrakech dès le lendemain de l’attentat !)

2- Un barbu entre dans un taxi. La radio est à plein tube. Le barbu s’énerve  « Il n’y avait pas de radio au temps du prophète, éteins ça ! » Le chauffeur s’exécute mais allume une cigarette. « Mécréant, il n’y avait pas de cigarette au temps du prophète, éteins ça ! » Le chauffeur pile alors soudainement. Et se retourne vers le barbu : « Il n’y avait pas de taxi du temps du prophète : dégage ! »

3- Un curieux joue des coudes pour voir un accident de voiture en répétant : « Je suis de la famille, je suis de la famille. » Il arrive devant la victime : c’est un âne.

4- Un Marocain cherche sa femme dans le marché, il heurte un Français qui lui dit : « Désolé, je cherche ma femme. » Le Marocain répond : « Moi aussi... et elle est comment ta femme ? » « Blonde, 1m75, minijupe noire, et toi ta femme ? » Le Marocain répond : « Liss tombi ! Viens on chirche la tienne. »

5- Un homme voulait être romantique. « Je veux écraser ton visage avec mon pied ! » Sa femme : « Pourquoi ?! » «Je veux être le premier Marocain à fouler le sol de la lune ! »

6- A un congrès d’émancipation de la femme, une Allemande parle : « J’ai avisé mon mari : prépare le dîner ! Le 1er jour, je n’ai rien vu, le 2e non plus, mais au bout du 3e, Helmut me prépara le dîner. » Une Italienne : « A partir de demain, tu nettoies la maison. Le 3e jour, Luigi avait passé l’aspirateur. » Une Marocaine : « Le 3e jour, j’ai commencé à revoir un peu de l’œil gauche ! »


Succès : Comedia fait le show

Le duo Zawaj, Bassou, Driss et Mehdi… jamais une émission n’a produit autant de talents connus et reconnus par des millions de téléspectateurs. Lancée il y a quelques années sur la première chaîne, l’émission Comedia Show, présentée par Rachid El Idrissi, fait un réel carton. La finale de l’édition 2011 a fait… 51% de parts d’audience, battant au passage tous les scores d’audience des émissions marocaines de téléréalité !

Mieux, les sketches sont repris à volontée sur les sites de partage de vidéo, et il suffit de taper « Comedia Show » sur YouTube par exemple pour crouler sous une déferlante d’enregistrements. Le duo Driss et Mehdi (2009) se taille la part du lion avec, excusez du peu, 734 490 visionnements !

« Le Marocain adore rire et faire rire. Le succès de Comedia l’a désormais prouvé, s’enorgueillit Yassine Zizi, coproducteur de l’émission. Nous n’avons aucun mal à trouver des talents. Chaque année c’est au moins égal ou meilleur en termes de qualité. On ne s’attendait pas à un tel succès, il faut l’avouer. C’est gratifiant mais aussi dangereux car la qualité ne devra jamais baisser. »

Les jeunes talents de Comedia ont été repérés par 2M, qui compte en embaucher certains pour faire carrière dans la chaîne et animer périodiquement les soirées. Un destin comparable à celui de l’humoriste Hanane El Fadili qui a percé à la télévision. « Notre émission a prouvé qu’il y avait des talents à foison. Il suffit juste de chercher », conclut Yassine Zizi. Vivement la cinquième édition, le printemps prochain.

Z.C.


Entreview avec GAD ELMALEH

L’humour, c’est quelque chose de sérieux

 

Depuis ses premiers sketches, dans le « sas » de Lyautey, Gad Elmaleh est devenu l’un des comiques préférés des Marocains et des Français. Découvrez l’analyse nuancée d’un ex-étudiant en sciences politiques.

actuel : Pourquoi les deux comiques français les plus populaires – vous et Jamel â€“ sont aussi des Marocains ?

Gad Elmaleh : Sans être chauvin, je crois que l’humour fait partie de la culture marocaine. Il n’appartient pas qu’aux humoristes. Nous vivons dans une culture du non-dit, de la pudeur, de la gêne. Et l’humour, l’ironie, le deuxième degré permettent de faire passer les choses en utilisant des images.

 

Le résultat de cet humour pudique, c’est un mode comique subtil qui est rarement méchant…

Oui, par exemple, on se sert beaucoup de l’humour pour déclarer notre amitié. On se moque gentiment, on se donne des surnoms. Il y a un mélange d’audace et d’humilité qui est notre marque de fabrique. On n’ose jamais dépasser les bornes, de par notre éducation et notre histoire. Ça nous force à être créatif, à jouer avec notre corps, nos gestes, nos mimiques…

 

L’humour est-il aussi un legs des années de plomb ?

Certainement, les contraintes nous ont obligés à déjouer et à inventer des choses. Les humoristes sont en quelque sorte devenus une forme de haut-parleurs…

Comme Hassan El Fad, il y a un humour marocain involontaire dont vous vous inspirez dans vos sketches. Madame Tazi, le pilote d’avion, l’hôtel marocain, le GPS marocain, Coco…

On se sert du quotidien et on est gâté au Maroc ! Les Marocains nous nourrissent pour nos spectacles, car ils sont truculents. Mes personnages ont existé, Madame Tazi, la bourgeoise caricaturale, ou Abderrazak El Merhaoui qui, malgré une vie très dure, est bourré d’humour.

 

Le personnage qui a inspiré Coco a-t-il apprécié le film ?

Oui, il est son personnage et il a pensé que c’était un  film en son honneur !

 

Quels sont les prochains Marocains que vous allez croquer ?

Maintenant, je travaille sur les Français qui vivent à Marrakech, qui achètent des riads et pensent que c’est l’eldorado. Ce sont aussi des personnages hauts en couleur.

 

On découvrira ce sketch pendant le Marrakech du rire ?

Oui, ce sera une première. Mais qu’ils ne s’inquiètent pas, c’est un sketch assez tendre !

 

Quels sont vos points communs avec Jamel ? Entre le banlieusard et le Casablancais?

Le Maroc d’abord, Jamel est un mélange des deux cultures. Et même si nos vies ont été différentes, j’ai connu le choc de l’immigré. Mais nos vrais points communs, c’est que nous ne nous arrêtons jamais, nous observons en permanence. Nous avons aussi des valeurs communes, le sens de la famille. Et nous aimons les femmes !

 

L’humour marocain est-il aussi un humour juif ?

C’est une vraie question. Il y a une espèce de désespoir chez les sépharades qui trouvent une échappatoire grâce à l’humour. On peut le rapprocher de l’humour de tous les Marocains, notamment de ceux qui sont en errance et désœuvrés.

 

On riait beaucoup chez les Elmaleh ?

Oui, on se lançait des vannes avec mon frère et c’était à celui qui ferait la meilleure… mais on ne faisait pas les clowns. L’humour, c’est quelque chose de sérieux !

 

***

Entreview avec Jamel Debbouze

Tous les Marocains sont des clowns

Pourquoi Jamel fait-il rire la France entière ? Pour son humour de tchatcheur de banlieue, mâtiné de références marocaines. Mais surtout par sa personnalité sincère, généreuse et drôle. Comme maman.


***

actuel : Pourquoi les deux comiques français les plus populaires – vous et Gad â€“ sont aussi des Marocains ?

Jamel Debbouze : Je pense qu’on a une tournure d’esprit suffisamment absurde pour faire rire la terre entière. Gad, sur scène, il fait ce qu’il veut. C’est physique, c’est dans nos gènes, dans nos corps. C’est le cÅ“ur qui fait marrer les gens. C’est presque plus fort que ce qu’on raconte.

On a un sens de l’absurde différent de celui des Anglais. Et on a une musicalité dans notre dialecte, il y a des mots marrants dans la langue marocaine. On n’a pas besoin de les expliquer ou de faire des jeux de mots. On a le sens du comique parce que tous les Marocains sont des clowns potentiels dans le sens noble du terme. Ma mère est la personne la plus drôle que je connaisse, c’est elle qui m’a donné envie de faire ce métier. Elle imitait mon grand-père, mon oncle, ma tante. Va comprendre pourquoi !

 

Ben oui, pourquoi ?

Il faudrait demander à des sociologues ou des historiens ; ça doit dater des Idrissides ou des Almoravides !

 

Les Almoravides n’étaient pas des rigolos pourtant !

C’est sûr.

C’est peut-être pour ça que l’humour s’est développé ; sous un régime dur, l’humour devient une respiration…

Peut-être. Qui sait. En France, on a décapité les nobles, les gens ont été libres de leurs faits et gestes. Et l’humour n’y est pas plus incisif qu’ailleurs.

 

Et comment est-il devenu incisif chez Jamel Debbouze ?

Dans mon enfance, les situations que nous vivions étaient aberrantes. Et on dédramatisait tout car tout était grave. Oui, vous avez raison, le rire part d’un drame. Regardez Chaplin : Le kid ou Le dictateur, c’est quand même terriblement triste. Mais son personnage dédramatise tout. Et ça marche.

 

L’humour de Jamel est-il un humour marocain ou un humour de banlieue ?

C’est un humour international l’ami. J’ai fait marrer des Anglais, des Chinois, des Moldaves... Je m’amuse de ce que j’ai vécu et ça a des résonances chez tout le monde. On a tous un père et une mère. On a tous eu faim un jour.

Enfin pas tous, mais beaucoup. Quand je parle du ramadan-surprise, on voit à quoi ça fait écho. Aujourd’hui, je parle du couple mixte. J’ai appelé mon fils Léon, ça a été un bordel dans ma famille ! Et tous ceux qui sont en couple me comprennent…

Jamel s’exporte ?

Oui, je suis allé jouer à Londres. Bientôt au Japon, aux Etats-Unis essentiellement pour la communauté française. Mais avec Astérix ou Amélie Poulain, il y a des gens qui me reconnaissent partout. A Central Park, j’ai été abordé par un Camerounais et une Chinoise !

 

Les Marocains vous font rire ?

Ah, ils me font pleurer de rire. Les conteurs de Jamaâ El Fna ont un sens de l’histoire époustouflant. Ils jouent avec tout : le visage, le son des mots, les yeux, comme les clowns.

 

On peut rire de tout ?

J’essaie de ne pas vexer les gens. Quand je m’endors le soir, je fais le bilan et je me dis : cette vanne-là, je n’étais pas obligé de la faire parce que ça a blessé. On peut rire de tout mais pas de n’importe qui.

 

A propos, il y a une personne qui n’aime pas beaucoup l’humour marocain. Quand je lui ai demandé si elle était plutôt Gad ou Jamel, elle m’a répondu par un borborygme, c’est Marine Le Pen… ça vous étonne ?

C’est vrai ? (Rires). Elle n’a pas répondu ? Je suis sûr que je la fais marrer.

Son père, je l’ai fait mourir de rire.  Je l’ai croisé une fois à l’aéroport,  il m’a dit : « J’adore ce que vous faites ! »  Je lui ai répondu : « Moi, je déteste  ce que vous faites ! »

Quant à Marine, c’est sûr que Gad Elmaleh l’a fait mourir de rire. Tu ne peux pas lutter contre ça.

| More
Archives Dossier
N°173 : Train de vie de l’Etat : Ces agences inutiles et budgétivores
N°172 : Hopital public : Grand corps malade en quete de soins 
N°171 : Les rendez-vous manqués de la démocratie 
N°170 : Royal Air Maroc : Champion du monde du redressement  
actuel N°169 : Fiscalité  du  tabac : Une réforme incomplète  
N°168 : Cannabis :  Une légalisation qui rapporterait 20 milliards...
N°167 : Chabat est-il fou 
N°166 : Les naufragés de Comarit 
N°164/165 : Justice et liberté : Détention préventive  
N°163 : Loi de Finances 2013 : Le  budget de  tous  les dangers  
N°162 : Sortir de l’hypocrisie 
N°161 : Abdelkrim : Genèse d’une interview historique 
N°160 : Ecoles privées : El Ouafa s'en va-t-en guerre  
N°159 : Ex-prisonniers du Polisario : Voyage au bout de l’enfer  
N°158 : Rentrée sociale :  Les syndicats pointent une concertation en trompe l'oeil
N°157 : Binationaux : J’ai deux amours...  
N°155 : Emigration : Entre rêve et désillusion 
N°154 : MRE : Ils sont rentrés, ils ont réussi  
N°153 : 50 Marocains à la conquête du monde 
N°152 : Mohammed VI : Stratégie gagnante 
N°151 : Economie 2000-2012 : le grand virage 
N°150 : Ramadan : Le péril jeûne  
N°149 : Où s’amuser cet été 
N°148 : Couples mixtes : Amours sans frontières  
N°147 : Pourquoi ne peut-on plus voir le nu en peinture ? 
N°146 : La déferlante des malls 
N°145 : Quand le Maroc était américain 
N°144 : L’université se privatise 
N°143 : Cheikh Maghraoui :  Cet homme est dangereux
N°142 : Affaire Benallou :  Une nouvelle bombe à retardement
N°141 : Etre Noir au Maroc 
N°140 : Faut-il abandonner le français ? 
N°139 : Entretien avec Hamid Benalfdil : DG du CRI du Grand Casablanca.
N°138 : Le sexe au temps du célibat 
N°137 : ONG: La face cachée de la société civile
N°136 : Le modèle turc : Mythe ou réalité ?
N°135 : Caisse marocaine des retraites : La bombe à retardement
N°134 : Qui a tué Amina ? 
N°133 : Moralisation de la vie publique : Le spectre de la campagne d’assainissement plane
N°132 : Délinquance :  Le Maroc a peur
N°131 : 14 femmes  pour Benkirane
N°130 : Le réveil des salafistes  Demain la charia ?
N°129 : Dilapidation des deniers publics:  Benallou et l'ONDA... pour commencer
N°128 : DSK   Le marocain
N°127 : Conservation foncière : pièges, magouilles, corruption
N°126 : Les enfants perdus  de Casablanca
N°125 : PJD  Les rois du marketing
N°124 : Le 20-Février s'essoufle...  mais le Maroc bouillonne
N°123 : Protectorat,   Cent ans sans solitude
N° 122 : Formation du gouvernement,  Ca coince et ca grince
N°121 : Portables, Internet, documents biométriques…  Flicage, mode d’emploi
N° 120 : Sondage exclusif :  Benkirane, Monsieur 82%
N°119 : Pourquoi le Maroc ne sera pas   islamiste
N°118 : Mohammed VI versus al-Assad,   Au nom du père
N°117 : Gouvernement :   Cabinets ministériels, de l’ombre à la lumière
N°116 : Plan social :  les sacrifiés de la RAM
N°115 : Coup d’Etat :   Skhirat, L’histoire du putsch revue et corrigée
N°114 : Politique fiction  Et le gagnant est ...
N°113 : Le dernier combat de   Mohamed Leftah
N°112 : Portrait Abdelbari Zemzmi
N°111 : Harcèlement sexuel et moral  Un sport national
N°110 : Bilan  Le code de la déroute
N° 109 : L’ONDA  Grosses tensions et petites combines
N°108 : Placements Comment sauvegarder son patrimoine  
N°107 : Impôt sur la fortune El Fassi lance un pavé dans la mare  
N° 106 : Interview 
N° 104/105 : Presse étrangère/Maroc Le grand malentendu  
N°103 : Le temps de l’amazigh  
actuel 102 : Référendum Ecrasante victoire du Oui  
actuel 101 : Fatéma Oufkir : Le roi et moi 
N°100 : 100 indignations et 100 solutions pour le Maroc 
N°99 : Projet constitutionnel Le roi et nous  
N° 98 : Pédophilie  : Tolerance zero 
N° 97 : Gad, Jamel & co Pourquoi les Marocains font rire le monde
N° 96 : L’horreur carcérale 
N° 95 : Enseignement privé : Le piège  
Actuel n°94 : Moi, Adil, 25 ans, marchand de chaussures et terroriste  
N°93 : Ces cliniques qui nous ruinent 
Actuel n°92 : Â«â€‰Nos attentes sont plus grandes que le 20-Février »  
Actuel n°92 : Trois jeunesses 
Actuel n°92 : Attentat : Le jeudi noir de la ville ocre  
Actuel n°92 : Révolutions et attentats Sale temps pour Zenagui 
Actuel n°92 : Mais que veulent les jeunes ? 
Actuel n°92 : Il n’y pas que le 20-Février…  
Actuel n°92 : Qui cherche à déstabiliser le pays ?  
Actuel n°91 : Le grand nettoyage 
Actuel n°90 : Le retour des adlistes 
Actuel n°89 : Ruby : sexe, mensonges et vidéo 
Actuel n°88 : Impôts : Halte à la fraude 
Actuel n°87 : Hassan II TV c’est fini 
Actuel n°86 : Marine Le Pen : L’islam, les Arabes et moi 
Actuel n°85 : Vive le Maroc libre 
Actuel n°84 : Rumeurs, intox : à qui profite le crime ? 
Actuel n°83 : ET MAINTENANT ? Une marche pour la démocratie
Actuel n°81 : Sale temps pour les tyrans 
Actuel N°72 : Aquablanca : La faillite d’un système  
Actuel n°69-70 : Benguerir sur les traces de Settat 
Actuel n°68 : Art, sexe et religion : le spectre de la censure 
Actuel n°67 : Dans les entrailles de Derb Ghallef 
Actuel n°66 : Ces FQIHS pour VIP 
Actuel n°65 : RNI, le grand politic show 
Actuel n°64 : Bourse de Casablanca, des raisons d’espérer 
Actuel n°63 : Ex-ministres :  y a-t-il une vie après le pouvoir ?
Actuel n°62 : Le code de la route expliqué par Ghellab
Actuel n°61 : La vie sexuelle des Saoudiennes… racontée par une Marocaine
Actuel n°60 : Chikhates, shit et chicha 
N°59 : Eric Gerets, la fin du suspense ?
N°58 : Onze ans, onze projets 
N°57 : Raid sur le kif 
N°56 : Sea, Sun & Ramadan 
N°55 : Casablanca, mais qui est responsable de cette pagaille ?
N°54 : Ces ex-gauchistes qui nous gouvernent 
N°53 : Au cÅ“ur de la prostitution marocaine en Espagne 
N°52 : Diplômés chômeurs : le gouvernement pris au piège
N°51 : 2M : Succès public, fiasco critique
N°50 : L’amérique et nous 
N°49 : Crise, le Maroc en danger ?
N°48 : Les 30 Rbatis qui comptent 
N°47 : Pourquoi El Fassi doit partir 
N°46 : Chirurgie esthétique :  plus belle, tu meurs
N°45 : McKinsey dans la ligne de mire  
N°44 : Trafic sur les biens des étrangers 
N°43 : Avec les évadés de Tindouf 
N°42 : GCM / Tamesna : Un scandale en béton !
N°41 : ONA - SNI: Ils ont osé
N°40 : Enseignement: Missions à tout prix
N°39 : Le Maroc, terre d'accueil des espions 
N°38 : Bleu Blanc Beurk 
N°37 : Boutchichis Les francs-maçons du Maroc
N°36 : Hamid Chabat réveille les vieux démons
N°35 : Vies brisées 
N°34 : Maires Ceux qui bossent et ceux qui bullent
N°33 : Botola Combien gagnent nos joueurs
N°32 : Sexe, alcool, haschich, jeux… Les 7 vices des Marocains
N°31 : Tanger Le dossier noir des inondations
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter