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La source des femmes :  source de…
actuel n°115, vendredi 4 novembre 2011
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Le nouveau film du cinéaste roumain Radu Mihaileanu est en salle à Casablanca depuis le 2 novembre. La source des femmes a été sélectionnée dans la compétition officielle de Cannes 2011.


***

Le réalisateur de La source des femmes n’est autre que Radu Mihaileanu, dont l’un des plus grands succès demeure, Va, vis et deviens. Un film qui a obtenu le césar du meilleur scénario original au festival de Cannes. Depuis quelques années, l’auteur cumule les distinctions internationales.

Cette fois-ci, il revient avec un nouveau film tourné au Maroc. L’histoire est celle d’une contestation de femmes qui se traduit par une grève de l’amour. Seule revendication : obliger les hommes à partager leurs préoccupations quotidiennes et ramener l’eau au village.

Le réalisateur s’est entouré de têtes d’affiche à la notoriété internationale et d’étoiles montantes. Un casting parfait avec Biyouna, HiamAbbass, Leïla Bekhti, Hafsia Herzi, Sabrina Ouazani, Amal El Atrache… des femmes issues d’univers cinématographiques différents, de nationalités différentes, réunies autour d’une même cause.

Mais les bonnes causes ne font pas toujours les bons films. Et La source des femmes provoque des jugements contrastés à actuel.

 

Contre

L’histoire s’effiloche, le spectateur décroche

3 bonnes raisons d’économiser 50 dirhams

 

1  Un scĂ©nario qui ne tient pas la route

Il y a quelques maladresses qui font que ce film ne mérite pas le déplacement. D’abord un scénario émaillé de clichés, des danses folkloriques sans aucune consistance... On cherche l’éblouissement, on ne le trouve pas.

On cherche les dialogues tranchants, il n’y en a pas. On cherche l’originalité, elle s’en est allée dans des phrases toutes faites où les femmes se considèrent comme « des êtres à part entière » !!! Tout au long des répliques, la frustration s’accumule.

2 Mécanique grinçante !

Lorsqu’on est invité à voir le film d’un réalisateur aussi célèbre, on va aussi chercher l’écho de ses travaux antérieurs. La déception est grande. Rupture de ton, moments d’égarement qui touchent à la cohérence du récit… La beauté des images est contrebalancée par une construction à la mécanique grinçante. On a du mal à croire en la solidarité des femmes entre elles. Il n’y a rien qui scelle leur union. L’histoire s’effiloche. Le spectateur décroche !

 

3 Multiples brèches

Autre point faible de La source des femmes : des personnages manichéens, le bien et le mal sont clairement définis, aucune nuance, aucune zone d’ombre. Seulement, rien n’est plus détestable au cinéma que des personnages mal construits, au profil psychologique quasi inexistant.

Cela se traduit justement par des retournements de situations incompréhensibles. Au fur et à mesure que l’on avance dans le film, les petites brèches se transforment en failles !

Amira GĂ©hanne Khalfallah

 

Pour

Une interprétation aux petits oignons

 

3 bonnes raisons d’aller voir le film

 

1 Biyouna super star

Allez voir ce film pour Biyouna. Sous son masque de tragédienne grecque, l’actrice peut s’animer et glisser vers la farce pure. Son surnom dans le film, « le vieux fusil », lui va comme un gant. A chacune de ses apparitions, la gouaille beldi de cette comédienne hors norme transporte La source des femmes dans une autre dimension.

Lors d’une scène d’anthologie, elle engueule vertement son salafiste de fils dans une plaidoirie féministe qui serait peut-être ridicule si elle n’était pas portée par sa voix de stentor. Mais avec Biyouna, ça marche et on a subitement envie de donner une torgnole au petit barbu. L’actrice algérienne mériterait au moins un césar pour ce second rôle. Elle mériterait surtout maintenant un premier rôle à la mesure de son génie.

2 Des comédiens impec

Si Saleh Bakri joue un peu trop les bellâtres et si l’immense HiamAbbass est cantonnée dans un rôle de belledoche acariâtre totalement caricaturale, les autres comédiens se sortent de cette histoire manichéenne avec un certain panache.

Leila Bekhti n’a pas la tâche facile mais c’est une héroïne qui sait émouvoir, Hafsia Herzi compose une gamine énamourée, énervante et touchante, Sabrina Ouazani est resplendissante et sa bonne humeur mutine allège en de trop rares occasions ce film un peu lourd. Mais c’est un comédien masculin qui retient surtout l’attention et la caméra.

Radu Mihaileanu dit d’ailleurs de Mohamed  Madj qu’« il n’a mĂŞme pas besoin de parler pour exprimer ses Ă©motions. La camĂ©ra l’adore ». Dans une scène courte mais intense, alors que son fils est au bord du suicide, l’acteur marocain rĂ©ussit par un geste et un regard, Ă  transmettre en quelques secondes un tsunami d’émotions, avec une Ă©lĂ©gante pudeur.

3 Un embryon de comédie musicale.

La source des femmes est une fable et elle aurait peut-être mérité un traitement moins réaliste pour faire passer les messages. Trois à quatre fois pendant le film, la musique et les danses prennent le dessus et c’est épatant.

Les textes écrits par le réalisateur sont subtils et plutôt drôles, la chorégraphie est à la fois très traditionnelle et totalement déjantée. Le pitch aurait pu déboucher sur une comédie musicale formidable. Mais les quelques scènes de danses berbères sont déjà de purs moments de bonheur.

Eric Le Braz

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