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Mawazine, la parole aux artistes 
actuel n°93, vendredi 6 mai 2011
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A une quinzaine de jours du festival, les artistes marocains invités s’adonnent à cœur joie au jeu des questions-réponses. Découverte.


***

Pour la dixième édition du festival Mawazine à Rabat, les artistes ont pris part à des rencontres avec la presse nationale. L’occasion d’interviewer deux artistes marocains qui ont fait leurs preuves à l’étranger et au Maroc. Ils ont tous les deux hâte de rencontrer leur public marocain sur les scènes de Rabat.

L’un d’entre eux s’appelle Rhany Kabbadj, un dandy made in Morocco connu pour ses déhanchements sur scène sur cette musique cubaine qu’il a faite sienne. Son succès n’est plus à faire, ni au Maroc ni ailleurs.

C’est d’ailleurs un choix cornélien qu’a dû faire cet amoureux de la musique cubaine en rentrant définitivement au bled, il y a plus de trois années. Entre deux albums, ce sont des tournées mondiales qui occupent l’artiste passionné.

Son style à cheval entre la musique marocaine et celle d’Amérique latine, l’a d’emblée démarqué. Un style dans lequel tout le monde se retrouve !

Quant à Leila Elberrak, gagnante d’une précédente édition de Studio 2M et donc nouvelle venue dans le milieu, elle n’a pas manqué de se faire remarquer par les plus grands en chantant notamment avec Faudel ; un duo qui a fait, entre le Maghreb et la France, le succès d’une chanson d’été dont on se souviendra longtemps.

Les deux artistes, que l’on a coutume de programmer ensemble lors des interviews et tables rondes pour leurs affinités et leur admiration mutuelle, ne cachent pas leur fierté de participer au festival. Ils nous révèlent leur joie, leurs questionnements et même leurs frustrations…

Salma Bahraoui

Rhany «Je chanterai tant que le public me réclamera»

 

C’est votre troisième participation à Mawazine. Qu’est-ce que cela vous inspire d’être appelé parmi seulement 56 artistes ?

Je suis heureux de participer à ce dixième anniversaire. C’est un honneur pour moi de faire partie de cette élite artistique triée sur le volet, qui va représenter le Maroc dans un festival aussi bien organisé. Même si cela m’attriste de conforter encore une fois les artistes marocains dans leurs frustrations quant à un tas de manquements à leur égard. Je dois dire que les festivals marocains connaissent des discriminations en tout genre.

 

Quelles sont ces discriminations ?

Le fait d’être sous-payés par exemple. Ou le choix des scènes. Je connais beaucoup de personnes qui aimeraient assister à mon concert mais qui, dès qu’elles apprennent qu’il aura lieu sur la scène de Salé, se rétractent. Nous ne comprenons pas pourquoi les artistes marocains ne sont pas programmés sur les meilleures scènes ? C’est pourtant nous qui brandissons le drapeau national. Je déplore aussi le fait que la presse nationale ne suive pas assez les artistes émergents.

 

Les artistes qui chantent en darija ne sont pas très connus du public qui, d’ailleurs, ne s’intéresse pas à une langue qui est pourtant sienne...

Et bien, la conséquence d’un tel déni, c’est que mes chansons sont un pur succès ailleurs alors qu’elles sont largement méconnues dans mon propre pays. Je pense sérieusement qu’il est temps de ne plus regarder l’art et la culture comme un simple hobby. Ce secteur doit se professionnaliser.

 

Que pensez-vous de la polémique créée par les défenseurs et les détracteurs de Mawazine ?

En tant qu’artistes, je pense que nous ne sommes pas concernés par cette polémique. Par respect pour notre public, nous avons l’obligation d’aller nous produire sur scène. Aujourd’hui, si les anti-Mawazine parlent au nom d’un public, je respecterai leur avis et je ne me produirai pas. Par contre, s’ils parlent pour eux, dans ce cas-là aussi je respecterai leur avis qui est certainement fondé, mais je ne décevrai pas mon public.


Leila Elberrak «Plus de hogra!»

Lauréate du meilleur prix de Studio 2M, vous avez connu un parcours intéressant en peu d’années et aujourd’hui, vous allez vous produire pour la première fois à Mawazine. Quel est votre sentiment ?

Je suis comblée de pouvoir participer à cette dixième édition qui est également mon baptème du feu dans ce festival. De plus, pour une jeune artiste qui vient de débuter, il est d’autant plus flatteur pour moi d’associer mon nom à tout ce parterre de stars marocaines et étrangères qui brilleront dans le ciel de Rabat neuf soirs durant.

Cette édition coïncidera aussi avec la sortie de mon nouvel album, un projet produit par 2M qui réunira Hatim Ammor et moi. Malheureusement, nous souffrons toujours du manque d’un réseau de distribution qui puisse faire notre promotion.

 

Vous avez parlé du dénigrement de l’artiste marocain…

Je pense que la hogra est un terme qui évoque mieux cette discrimination dont on fait souvent l’objet. Nous aimerions tellement que les jeunes puissent s’identifier à nous. Pour ce faire, il faudrait avoir cette culture du « star-system », et puis, on ne devrait pas être assimilés au bas de gamme dans notre propre pays. Le fait que l’on nous programme sur la scène de Salé est discriminatoire en soi. Aussi, nous n’avons pas une chaîne culturelle qui puisse nous médiatiser. Je pense que le jour où il y aura une faculté des Arts dans chaque ville, il y aura un espoir pour la chanson marocaine.

 

Que pensez-vous de la polémique autour de l’organisation de Mawazine ?

C’est toujours bien d’avoir des avis différents, des gens pour et d’autres contre. Cela prouve qu’il y a une liberté d’expression et qu’on est un pays démocratique.

Je pense, quant à moi, qu’un festival comme Mawazine fait bouger le tourisme dans une ville censée être administrative ; et redore le blason du Maroc comme pays d’échange interculturel, ce qui est un grand apport en soi !

 

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