De présumés espions aux arrêts au Maroc, en passant par les rapports de services belges ou hollandais qui accusent les services marocains d’activisme, le moins que l’on puisse dire, c’est que la communauté du renseignement est en ébullition. Ces grands déballages au timing bien calculé révèlent une guerre de l’ombre qui fait rage dans ce monde passionnant de l’espionnage.
Les journalistes, c’est connu, raffolent d’histoires d’espionnage. Les médias ibériques s’en sont donnés à cœur joie pour commenter l’histoire scabreuse d’un faux imam marocain installé en Espagne et employé par les services locaux. L’imam de la mosquée Algar du village de Carthagène, près de Valence, accusé de harcèlement sexuel et de tentative de viol de fillettes marocaines âgées de 6 à 11 ans, serait de surcroît un agent des services espagnols.
C’est le quotidien local de Valence La Verdad qui a ouvert le bal en affirmant que les bureaux du CNI (services espagnols) ont tenté d’étouffer l’affaire au lendemain des plaintes déposées par des parents. Pour enfoncer le clou, le quotidien espagnol ABC a indiqué que les services espagnols ont recruté l’imam (Amine B.) en 2004, juste après les attentats du 11 mars de Madrid. « Le concerné rédigeait des rapports périodiques sur ses compatriotes et sur les islamistes au profit des services espagnols », ajoute le quotidien. On apprend aussi que le faux imam mais véritable espion résidait en Espagne depuis 18 ans, qu’il était rentré à Tanger le 3 février dernier et que les agents des services espagnols opérant au Maroc suivaient tous ses mouvements, de peur qu’il ne révèle ses connexions espagnoles aux Marocains. Les agents auraient ainsi convaincu l’imam de retourner en Espagne, en lui garantissant une mise en liberté rapide en cas d’incarcération…
Quelques semaines auparavant, c’est en Belgique que les services de renseignements tentent de retourner la situation à leur avantage en accusant leurs homologues marocains d’avoir concocté un dossier préfabriqué pour faire tomber Belliraj et son réseau. Ce dernier aurait été « un tuyauteur en or » pour les services belges. Au lendemain de son arrestation en 2008, le quotidien flamand De Tijd affirmait que Belliraj a « donné des informations cruciales » à la Sûreté de l'Etat, « ce qui a permis de déjouer un attentat dans un autre pays européen ». Au Maroc, Abdelkader Belliraj qui a été condamné à la perpétuité en 2009, est accusé d'avoir fomenté des attentats avec d'autres suspects.
Au lendemain de son arrestation, le parquet fédéral avait qualifié de « sérieuse » l'enquête qui a permis aux autorités marocaines de démanteler la cellule terroriste présumée dirigée par le Belgo-Marocain. Ce qui n’a pas empêché les services belges, apparemment dépités qu’un de leur agent ait été « cuisiné » longuement par les services marocains, de rendre public en janvier 2010 un rapport particulièrement virulent sur l’affaire. Le texte de la Sûreté de l’Etat belge (équivalent de la DGED) est explicite : « Le Maroc peut être cité à titre d’exemple afin d'illustrer ce travail d’activité de renseignement par un service étranger vis-à-vis d’une communauté en Belgique. En 2008, la Sûreté de l’État a demandé le rappel de trois officiers du renseignement, travaillant sous couverture diplomatique à l’ambassade du Maroc, en raison des activités clandestines de renseignement qu’ils menaient en Belgique. »
Déballages
Même son de cloche du côté des services hollandais, l’AIVD, dont le dernier rapport annuel attire l’attention sur « le travail des services de renseignements marocains qui visent surtout à surveiller les processus de radicalisation, la prévention d’attentats au Maroc et l’affiliation à des groupes d’opposition interdits au Maroc ». L’ AIVD rappelle que les renseignements marocains ont tenté de monter un réseau d’information aux Pays-Bas. Ces services ont également essayé d’accéder à des banques de données confidentielles. «Dans ce but, le service de renseignement marocain a, en 2008, recruté des fonctionnaires de police néerlandais d’origine marocaine. Sur dénonciation de l’AIVD, un certain nombre de diplomates marocains en poste aux Pays-Bas ont été rappelés au Maroc », précise le rapport. En juillet dernier, les autorités néerlandaises avaient décidé de poursuivre en justice Redouane Lemhaouli, ancien commissaire de police de Rotterdam. Le fonctionnaire d’origine marocaine soupçonné « d’avoir transmis des informations issues des registres de police au gouvernement marocain entre 2006 et mai 2008 » avait été démis de ses fonctions. Dans la foulée, deux personnes en poste à l'ambassade du Maroc aux Pays-Bas avaient été rappelées par Rabat après des protestations du ministre néerlandais des Affaires étrangères à ce sujet, qu'il avait qualifié « d'affaire particulièrement fâcheuse ».
Pourquoi ces déballages à répétition et qu’est-ce qui a attisé une guerre des services où les us et coutumes du renseignement font que le linge sale est souvent lavé en famille ? Les spécialistes de la question voient dans ce regain de tension entre les services marocains et les James Bond étrangers des raisons conjoncturelles dont la discrétion du palais. « Avec l’avènement du nouveau règne, les services étrangers n’ont plus rien à se mettre sous la dent. Sous Hassan II, chaque officine avait ses entrées au palais, certains services allaient allègrement au-delà du second cercle et des gens comme Basri ou encore le général Harchi, ex-patron de la DGED, avaient des relations étroites avec les patrons des services d’autres pays.
Aujourd’hui, ces mêmes services étrangers sont dans le flou total par rapport à ce qui se décide en haut lieu », analyse un journaliste espagnol bien informé. De plus, les enjeux actuels sont tels que les espions ne s’occupent plus seulement de questions de défense, de sécurité ou de terrorisme mais frayent dans des domaines aussi divers que la stratégie politique, les enjeux pétroliers ou économiques... D’où « cet amour inconsidéré » pour le Royaume, jugé par les services étrangers comme un pays à la croisée de centres d’intérêts. Ceci peut expliquer la recrudescence de cette guerre du renseignement au Maroc devenu un terrain de manœuvre privilégié pour les services secrets de nombreux pays.
Le Mossad: Éternels cousins
La disparition de l’ex-numéro deux du Mossad, David Kimche, décédé en Israël le 9 mars 2010, a rompu l’une des dernières courroies de transmission entre le Mossad et le Maroc. Ambassadeur informel entre Rabat et Tel-Aviv depuis les années 1960, cet espion qui entretenait des relations étroites avec la communauté juive marocaine, en connaît un bout sur l’affaire Ben Barka qui aurait d’ailleurs été recruté par le Mossad comme l’affirme Shmuël Segev, journaliste israélien, dans son ouvrage La filière marocaine. Kimche est aussi décrit par Ian Black et Benny Morris, auteurs de Guerres secrètes d’Israël, comme l’homme qui a facilité l’entrée du général Oufkir dans les bonnes grâces du Mossad et lui aurait fourni une aide logistique pour organiser à Paris l'enlèvement de Ben Barka devenu trop encombrant pour les Israéliens. Oufkir comme le général Dlimi sont rentrés à plusieurs reprises en Israël, munis d’un passeport israélien délivré à Paris. Mais les relations avec le Maroc n’ont pas toujours été au beau fixe. En effet, une effroyable bavure va mettre fi n à ces relations privilégiées. Le 7 janvier 1974, à Lillehammer en Norvège, Ahmed Bouchiki, le frère du fondateur des Gipsy Kings, est tué par balles. Il avait été confondu avec Ali Hassan Salameh, le cerveau du massacre de Munich. Israël reconnaîtra la bavure et versera, en 1996, des dommages et intérêts à la famille Bouchiki. Aujourd’hui, les homme de Dagan recrutent à tour de bras des Marocaines qui hantent les cabarets de luxe libanais pour piéger des dignitaires arabes.
La DGSE : Chasse gardée !
Ce n’est pas pour rien que l’ex-patron de la direction stratégie de la DGSE, Bruno Joubert, vient d’être nommé ambassadeur de la France au Maroc. Il connaît bien l’Afrique, le Maghreb en général, et le Maroc en particulier. De 1977 à 2001, il a travaillé sur les dossiers africains à la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). « Depuis une décennie, la DGSE a profondément réorienté ses missions sur le Maroc », souligne un proche de ces milieux. Qui rappelle que vers la fi n des années 90, un bateau-espion, Le Berry, qui patrouillait en Méditerranée, a été utilisé par la DGSE aussi bien pour se faire une idée précise de l’évolution de « la sale guerre » en Algérie que pour intercepter toutes les communications en rapport avec des négociations de gros contrats au Maroc ou en Tunisie. La DGSE possède des ordinateurs Cray qui permettent de collecter et de fusionner le renseignement tout en cassant les codes de cryptographie. La désignation par Sarkozy d’un coordonnateur national du renseignement, l'ambassadeur Bernard Bajolet, ne changera rien à la donne puisque la nomination de Patrick Calvar - ancien responsable du renseignement intérieur et un habitué de Rabat -, comme directeur du renseignement de la DGSE en dit long sur la volonté de l’Elysée de préserver ses relais au Maroc.
Le CNI : Le Maroc à tout prix
Les services de renseignements espagnols n’ont pas assez de leurs dizaines d’espions pour surveiller le Royaume. Le Maroc est la Mecque des barbouzes espagnoles qui n’ont aucun scrupule à se faire remplacer régulièrement. C’est ce qui s’est passé l’année dernière à Tétouan et à Nador où ces « honorables correspondants » ont été priés de quitter les lieux en raison d’un prosélytisme offensif effectué à découvert. Au menu des agents espagnols affectés au Maroc, la montée de l'islamisme en Espagne, le dossier de Sebta et Melilla, l'émigration clandestine, le trafic de drogue et le Sahara. Au Maroc, le CNI fait feu de tout bois pour recruter au sein des milieux d'af faires, des ONG ou encore parmi les couples mixtes. Dans cette guerre sans merci que se livrent les services des deux pays, les patrons des officines se regardent en chiens de faïence. Du côté marocain, le général Harchi a sauté après l’incident de l’îlot Leila. En Espagne, après la démission d’Alberto Saiz, directeur du CNI (Centre national d'intelligence) en 2009, les médias espagnols ont accusé les services marocains d’être derrière une série d'articles à charge du quotidien El Mundo, qui l'accusaient, photos à l’appui, d'utiliser des fonds publics pour financer des voyages privés. Il a été remplacé par le général Félix Sanz Roldan, un proche de José Luis Rodriguez Zapatero.
Le DRS : Les frères ennemis
Le DRS algérien qui a remplacé la Sécurité militaire (SM), la police politique du régime depuis 1962, est depuis 1990 sous la coupe du général major Mohamed Médiène, dit « Toufik », un ennemi irréductible du Royaume. Ses trois directions principales : la Direction du contre-espionnage (DCE), la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), et les services extérieurs de la DRS, la DDSE dont les agents s’occupent en priorité du Maroc. Particulièrement efficaces, les agents de la DRS font preuve d’un activisme étonnant aussi bien en Espagne, en France qu’aux EtatsUnis où ils traquent le moindre faux pas du Maroc en matière de droits de l’Homme ou de diplomatie. Héritiers d’une tradition du KGB communiste, les services algériens excellent notamment dans la manipulation. En Espagne où la DRS a réussi à faire publier pas moins de 60 ouvrages espagnols sur le Polisario sans compter un lobbying actif aux États-Unis. L’affaire Aminatou Hadaïr avait été menée de main de maître par les services algériens qui ont réussi à en faire « une Gandhi sahraouie » alors que, depuis plusieurs années, les Algériens, par Front Polisario interposé, manipulent des groupes de jeunes à Laâyoune notamment, pour provoquer une « Intifada sahraouie »
La CIA : L'Amérique chez elle ?
Que fait la CIA au Maroc ? Le journal The Washington Post avait révélé quelques mois à peine après le 11 septembre l'existence d'un réseau mondial de prisons secrètes, géré par l’agence américaine. Le quotidien précisait que de telles prisons se trouveraient entre autres au Maroc, en Afghanistan et dans des pays d'Europe de l'Est. Au-delà de ces connexions conjoncturelles, le Maroc est un centre névralgique pour les services américains. Ce n’est donc pas étonnant que la CIA ait une antenne au Maroc. Depuis 2001, plusieurs délégations représentant différents services américains de renseignement dont le FBI, la CIA et la NSA ont effectué des visites secrètes au Maroc dans le cadre de la coopération antiterroriste avec les services marocains. Les hommes de Leon Edward Panetta ont un bureau à Rabat qui tourne à plein régime pour mener des activités d’espionnage et n’hésitent pas à entretenir des « rapports cordiaux » avec des hommes politiques, la société civile et même des journalistes. Ce qui n’est pas une exception : les services de renseignements des États-Unis ont mis au point une méthodologie d’ingérence qui leur permet de pénétrer et d’infiltrer tous les secteurs de la société civile dans des pays présentant des intérêts économiques et stratégiques. C’est justement le cas du Maroc où la base d’écoute de la National Security Agency (NSA), et les drones qui surveillent les frontières algéro-marocaines sont d’un apport précieux qui complète le travail des agents de la CIA. En plus de la NSA, le NRO (National Reconnaissance Office) est l’oreille de l’Amérique dans le monde. Grâce notamment à ses satellites espions de reconnaissance et d’écoute (Keyhole, Lacrosse ou Rhyolite) qui permettent la transmission des images en temps réel.
Dossier réalisé par Abdellatif El Azizi |
Le spleen de nos agents
Agent secret, le métier ne fait plus rêver si l’on en croit les échos qui nous parviennent de tous les services… Cela fait bien longtemps que les candidats ne se bousculent plus au portillon. La normalisation des services - notamment la DGED où les dérapages ne sont plus permis et où les agents sont non seulement tenus à une culture du résultat mais également soumis à des restrictions financières drastiques -, a éloigné les métiers du renseignement des clichés véhiculés par le cinéma ou les romans de gare. Les salaires ne sont pas mirobolants même si les primes sont conséquentes et surtout, les temps ont bien changé. « Depuis l’arrivée de Yassine Mansouri, il reste difficile, même pour un gradé des services de se servir de ses fonctions pour s’enrichir, comme le faisaient allègrement les anciens qui ont bâti des fortunes colossales », précise un cadre. Résultat, ces emplois très spéciaux qui exigent, de plus en plus, des compétences techniques, linguistiques et psychologiques pointues font que l’espionnage à la marocaine manque cruellement de bras et de cerveaux. Alors que plus que si des services comme la CIA ou le Mossad proposent des offres d’emploi sur le Net, et que le FSB russe offre (officiellement) des primes alléchantes aux agents doubles, chez nous, le recrutement reste toujours aussi discret. Les fonctionnaires et contractuels du renseignement qui étaient notamment recrutés parmi les flics, les officiers de l’armée, les historiens ou les politologues d’antan, n’ont plus la cote ; aujourd’hui, les services apprécient davantage les journalistes, les sociologues et même les ingénieurs en informatique électronique ou les scientifiques.
Technologies Les miracles des écoutes
Paranoïaques, ne lisez pas ce qui suit. En juillet 2008, une vingtaine de parlementaires sont épinglés pour corruption et frappés d’inéligibilité lors du renouvellement du tiers de la Chambre des conseillers. Une première qui a fait jaser à l’époque. Et pour cause : ce coup de fi let spectaculaire a été rendu possible grâce aux écoutes téléphoniques. À l’instar de tous les pays du monde, les différents services de renseignements marocains disposent d’un important arsenal pour fi ltrer nos conversations téléphoniques, mails, sms et allées et venues quand la sécurité nationale est en jeu ou quand une enquête est ouverte. Depuis les attentats du 16 mai 2003, cet attirail a été renforcé grâce notamment à l’expertise américaine. Peu d’informations filtrent sur les dédales très secrets de nos chambres d’écoutes. Si la NSA (National Security Agency) américaine dispose de hubs connectés aux plus grands opérateurs nationaux, le Maroc a également fait du chemin en la matière. Au quartier général de la DGST à Témara, les opérateurs de la PCR (Police des communications radioélectriques) fournissent chaque jour des rapports sur les communications nationales et internationales… et ce depuis les années 1960, quand Hassan II a modernisé ce service pour se prémunir des coups d’État. Le modus operandi est à la fois simple à comprendre et difficile à maîtriser par nos services vu le flot de données. Au sein de super serveurs informatiques, un tri par mot clé est effectué grâce aux technologies de reconnaissance vocale et d’écriture (pour les mails et les fax par exemple). En dehors des murs de la DGST, la traque continue. Si auparavant il fallait un branchement filaire pour capter les discussions, le GSM fournit désormais des informations bien plus précises. Même s’il est en veille, un téléphone mobile fournit la position (grâce à l’antenne relais), sans parler de l’heure des appels, des numéros contactés, etc. Grâce à la biométrie (carte nationale, passeport), la police dispose d’informations consultables en un clic. Si on ajoute à cela les caméras de surveillance qui équipent de plus en plus l’espace public (dans le jargon, on appelle cela « surveillance par CCTV », closed circuit television system, système de télévision en circuit fermé), il va de soi que Big Brother a les moyens de nous surveiller. Z. C
Données personnelles Des secrets de polichinelle
Au-delà de l’incident diplomatique qu’elle a provoqué, la récente liquidation du dirigeant du Hamas Mahmoud al-Mabhouh à Dubaï interpelle sur le respect des libertés publiques. Les minutes précédant l’assassinat, perpétré probablement par des agents du Mossad (service de renseignement externe israélien), ont été filmées au détail près par les caméras de surveillance de l’hôtel. Et l’identité des tueurs présumés a été rendue publique quelques heures après l’exécution. Ce qui a servi à dénoncer de présumés assassins, peut très bien être utilisé à l’encontre de simples citoyens. Au États-Unis, le Patriot Act a grandement facilité l’interception des conversations téléphoniques. En France, on estime à 200 000 le nombre d'écoutes sauvages non autorisées dans un cadre légal. Soit dix fois plus que celles qui transitent normalement par un juge... Qu’en est-il pour le Maroc ? La loi antiterroriste votée au lendemain des attentats de 2003 et bien avant elle le code de procédure pénale (adopté le 14 juin 2001) ont mis à mal l’article 11 de la Constitution qui stipule que la correspondance est privée. Les articles 40 et 49 de la loi antiterroriste donnent toutes les latitudes « a u Parquet pour agir à travers les écoutes téléphoniques et l'interception des correspondances via les divers moyens de communication » . En guise de garde-fou, une loi sur la protection des données personnelles a été promulguée. Elle n’attend plus que la mise en place d’une commission pour être exécutable. Mais là encore, les impératifs de « sécurité nationale » la désamorcent et facilitent les dépassements. Bref, la loi existe mais ne met personne à l’abri. Que ce soit au Maroc ou ailleurs. Z. C.
Le renseignement pour les nuls
Agent de pénétration
C’est le summum du renseignement : tous les services du monde rêvent de pouvoir placer un tel agent dans un service de renseignement étranger dans le but d’y collecter le maximum d’informations. Ces génies de l’espionnage, principalement attachés à analyser les qualités et la psychologie des hommes qui les entourent, doivent être capables de saisir l’ambiance régnant dans un pays, une organisation ou un système politique.
Agent double
Dans le jargon des officines, tous les patrons craignent le processus MICE (Money, Ideology, Constraint, Ego). La peur de voir un agent de renseignement retourné par une agence d’un pays adverse, et amené à trahir tout en continuant à travailler dans son service. Les motivations sont souvent liées à l’argent, à l’idéologie politique ou au chantage (sexuel, entre autres).
Diplomates
Faux diplomates et vrais espions, les professionnels du renseignement qui opèrent sous une couverture dite légale, dans une ambassade en tant qu’attachés militaires, directeurs de n’importe quel service sont légion. Leur activisme est surveillé de près et en cas de dérapage, ils sont priés de quitter illico le pays hôte.
Spécialistes de la provoc
Ces fauteurs de troubles professionnels doivent d’abord infiltrer des groupes clandestins avant de leur faire commettre des actes illégaux, qui ont pour objectif essentiel de les discréditer auprès de l’opinion publique. Les salafistes de tout poil en connaissent un bout sur le procédé.
Lobbyistes
Ils sont recrutés dans le but de promouvoir les intérêts d’un pays donné. Hommes politiques, écrivains, députés, ils sont approchés en fonction de l’influence ou plus encore de l’autorité qu’ils représentent pour tenter d’infl uencer l’opinion publique.
Agent dormant
« La taupe » est le type même de l’agent secret implanté dans un pays étranger, exerçant une activité normale, « une sorte de monsieur tout le monde », dont les activités sont gelées pour une période donnée, avant d’être « réveillées » pour une mission précise.
Honorable correspondant
Un honorable correspondant est un collaborateur bénévole des services secrets. Il s'agit d’autochtones, travaillant dans de grandes entreprises nationales ou le plus souvent dans des sociétés privées à l'étranger, qui acceptent de collaborer avec les services. |
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