Découvert et propulsé par Ali’n Productions, Hicham Lasri est sans nul doute un des espoirs du cinéma marocain. Auteur (son roman Static a été sélectionné pour le prix Grand Atlas et a remporté le prix 2M), dramaturge (il a écrit une pièce de théâtre Krêve) et scénariste, il réalise cet été son premier long-métrage, attendu par tous les cinéphiles. Les années quatre-vingt, la marginalité, la violence… un Maroc(k) inédit, celui de Hicham Lasri, entre absurde et vitriol, dans un univers à la Mad Max. Quand il écrit, Hicham Lasri est un véritable ovni dans la littérature marocaine. Maintenant qu’il tourne, on peut s’attendre à un film extraterrestre. Un Roméo et Juliette ou un West Side Story à la sauce marocaine, sans musique. Une histoire d’amour entre deux marginaux. Sauf que les frères de la jeune fille, des truands, ne voient pas d’un bon œil l’idylle. Le film, qui sera en noir et blanc, est nourri par les meilleures références. La preuve par les choix du réalisateur.

MON FILM CULTE

Depuis quelques années, c’est Pickpocket de Bresson. Un cinéaste dont la rigueur et la rigidité me fascinent. Son approche de la circulation de l’argent, de l’émotion et du pouvoir est d’une précision diabolique. Avant, j’aimais plutôt les films comme Impitoyable de Clint Eastwood parce qu’il traite d’une manière magistrale de quelque chose qui me travaille et m’interpelle : comment une simple histoire peut se transformer en mythe. Et bien avant encore, mon film de chevet était Fight Club que je considère comme la meilleure réflexion qui ait été faite sur l’immaturité et sur la manière de responsabiliser des irresponsables. Et, enfin, quelques mots que j’ai toujours voulu placer : ce film, qui date de 1999, finit avec la destruction de deux tours, et ce, deux ans avant le 11 septembre.

MON REALISATEUR FETICHE

Woody Allen. J’admire cette capacité à être original à l’insu de tout le monde. Zelig est un film concept qui enterre la plupart des cinéastes vivants. Stardust Memories est, quant à lui, un pur joyau de finesse et d’approche visuelle.

MON LIVRE DE CHEVET

Mes auteurs de chevets depuis dix ans sont J.G. Ballard, Mohammed Khaïr-Eddine, Philip K. Dick, Bret Easton Ellis et Chuck Palahniuk. Le dernier livre de fiction que j’ai lu est Pygmy de Chuck Palahniuk.

MON AMBITION

L’accomplissement dans ce que je fais.

MA MUSIQUE

Je suis en phase de terminer mon prochain roman que je ne peux écrire qu’en écoutant Metallica. Donc, depuis le mois de septembre, je suis branché trash metal.

MES COMEDIENS PREFERES

Wallace & Gromit.

MON REGRET

« Life is bitch then you fucking die » : ça ne sert donc à rien d’avoir des regrets.

Propos recueillis par Bahaa Trabelsi