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Rahal, l’insatiable appĂ©tit du traiteur des rois
Actuel n°60, jeudi 9 septembre 2010
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Il y a 64 ans, Rahal Essoulami, venu de son Marrakech natal, lançait, Ă  partir d’une modeste pĂątisserie dans l’ancienne mĂ©dina de Casablanca, les bases du mĂ©tier de traiteur. Depuis, ses fils ont repris le flambeau.


***

OĂč s’arrĂȘtera le groupe Rahal ? L’enseigne qu’on ne prĂ©sente plus ratisse large : de la restauration collective Ă  la pĂątisserie fine, en passant par les industries touristique et cinĂ©matographique, sans oublier le business des call centers. La petite affaire de feu Rahal Essoulami, fondĂ©e en 1946, a grandi et fait des petits. Aujourd’hui sa rĂ©putation dĂ©passe nos frontiĂšres. Sous l’Ɠil averti du fils aĂźnĂ©, Abdelkarim, l’entreprise lĂ©guĂ©e par le pĂšre revĂȘt dĂ©sormais un nouveau visage. Le traiteur des rois, comme on le surnomme, est aujourd’hui l’un des grands employeurs du pays. Il est surtout le groupe le plus sollicitĂ© de sa branche, et pas seulement au Maroc. Ses clients ? Une belle brochette de chefs d’Etats, des princes, des stars et autres hommes d’affaires. Les mailles de ce rĂ©seau ont Ă©tĂ© tissĂ©es du temps du fondateur, Rahal pĂšre, qui, en vĂ©ritable pionnier, a posĂ© les jalons du mĂ©tier au Maroc. Car, jusque-lĂ , seules les « tabbakhates » rĂ©gnaient en maĂźtresses absolues sur la cuisine des rĂ©ceptions.

Travailleur infatigable

Parti quasiment de rien, comme aiment Ă  le rĂ©pĂ©ter ses fils, le traiteur a tracĂ© son chemin progressivement, Ă  force de volontĂ© et de tĂ©nacitĂ©. Travailleur infatigable, Rahal Ă©tait sur tous les fronts : gĂ©rer sa petite pĂątisserie dans l’ancienne mĂ©dina de Casablanca, chercher de nouvelles recettes et de nouveaux clients... mais aussi de nouveaux crĂ©neaux porteurs. En effet, l’activitĂ© de la pĂątisserie Ă©tait saisonniĂšre et ne suffisait pas Ă  nourrir une famille de sept enfants. A l’affĂ»t des bonnes affaires, il n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  se lancer dans de nouvelles aventures qui s’avĂ©reront porteuses. C’est ainsi qu’en Ă©tĂ©, il se faisait livrer des camions de melons et de pastĂšques pour les revendre. Il collectait aussi des noyaux d’abricot qu’il cĂšdait aux usines de colle Ă  Casablanca. Pendant la fĂȘte du sacrifice (AĂŻd Al Adha), il n’hĂ©sitait pas Ă  se convertir en revendeur de foin pour moutons
 Autant de modestes « filons » qui lui ont permis de constituer un capital rĂ©investi dans son activitĂ© de prĂ©dilection : la restauration. C’est ainsi, qu’il ouvre, en 1970, une salle des fĂȘtes, la premiĂšre de l’époque, et avec elle naĂźt la marque phare du groupe, Manzeh Diafa. C’est cette enseigne qui va illustrer le label Rahal, aujourd’hui porte-drapeau de la gastronomie marocaine. Elle se dĂ©veloppera petit Ă  petit et finira par marquer les esprits. C’est le point de dĂ©part de la mutation du mĂ©tier de traiteur dans le Royaume. « A l’époque, personne ne disposait d’un grand espace dĂ©diĂ© aux rĂ©ceptions de plusieurs centaines de convives. MĂȘme les hĂŽtels n’étaient pas Ă©quipĂ©s pour organiser de grands Ă©vĂ©nements », se souvient le management du groupe. Une insuffisance que le traiteur comblera sans tarder et qui fera de lui le maĂźtre traiteur le plus sollicitĂ© Ă  la fois par les grandes familles et par les partis politiques.

Coup de pouce providentiel

PrĂ©sent dans tous les Ă©vĂ©nements nationaux d’importance, il doit son vĂ©ritable essor Ă  un coup de pouce providentiel du Palais royal, lorsque Hassan II fait appel Ă  ses services. C’était un jour de novembre 1978, qui restera Ă  jamais gravĂ© dans la mĂ©moire de la famille. Il marque, en effet, le dĂ©but de la success story. S’ensuit alors une restructuration de ce qui Ă©tait une petite affaire familiale pour aboutir Ă  la crĂ©ation de la sociĂ©tĂ© Manzeh Diafa, qui deviendra, quelques annĂ©es plus tard, le noyau dur du groupe et servira de tremplin vers la conquĂȘte de nouveaux marchĂ©s. Cependant, le groupe Rahal ne voit le jour comme entitĂ© juridique qu’à la fin des annĂ©es 90. Son dĂ©veloppement se fera, petit Ă  petit, autour du fleuron Manzeh Diafa qui rĂ©alise une bonne partie de son chiffre d’affaires Ă  l’étranger.

Aujourd’hui, Karim Rahal est Ă  la tĂȘte du groupe, secondĂ© par ses frĂšres et sa sƓur. Tout en Ă©largissant le champ d’activitĂ©s, il veille Ă  ne pas s’éloigner du cƓur de mĂ©tier du groupe. Ainsi, depuis 2000, Rahal mĂšne une stratĂ©gie de diversification tous azimuts avec la crĂ©ation d’une douzaine d’entreprises et l’émergence de nouvelles activitĂ©s sectorielles. La famille Rahal a su exploiter tous les atouts pour donner Ă  son entreprise l’élan nĂ©cessaire. « Le partage des tĂąches s’est fait de maniĂšre naturelle puisque les frĂšres Rahal sont professionnellement complĂ©mentaires », souligne le prĂ©sident du groupe. Chacun, selon son parcours, sa formation, ses domaines de compĂ©tence, s’est orientĂ© dans une branche. Il n’était pas question pour les fils Rahal de vivre comme des rentiers. « Cela n’a jamais traversĂ© l’esprit d’aucun d’entre nous », rĂ©pĂštent invariablement les dignes hĂ©ritiers. TrĂšs jeunes, ils comprennent qu’ils devront, Ă  leur tour, apporter leur contribution Ă  l’édifice. Dans la famille Rahal, la culture entrepreneuriale se transmet d’une gĂ©nĂ©ration Ă  l’autre. La saga n’est, Ă  l’évidence, pas terminĂ©e...

Khadija El Hassani

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