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Aveuglement 
actuel n°138, vendredi 20 avril 2012
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La situation sécuritaire demeure globalement normale et satisfaisante, voire même réconfortante, sur l’ensemble du territoire national. » Répétons tous en chœur : « La situation sécuritaire demeure globalement normale et satisfaisante, voire même réconfortante… » Rien de mieux que la méthode Coué – ce père de la pensée positive – pour se convaincre que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de la sécurité marocaine.


Affirmer le contraire devant la représentation nationale trois mois seulement après avoir pris ses fonctions aurait été, en effet, un singulier aveu d’échec pour Mohand Laenser, ministre de l’Intérieur. Normale, satisfaisante et réconfortante, donc.


 

Osons une petite question. Ou plutôt plusieurs. Pertinentes. A moins qu’elles ne soient… impertinentes. A vous de juger. Les informations recueillies sur le terrain par les forces de sécurité remontent-elles jusqu’à notre ministre ? Ces informations font-elles l’objet d’un traitement au bénéfice de statistiques claires et transparentes ? Sont-elles mises à la disposition de l’opinion publique de telle sorte qu’elle puisse s’en faire une, d’opinion ? Car, il se trouvera toujours un ministre, dans un merveilleux exercice de langue de bois – à moins qu’elle ne soit de plomb – pour énoncer que « la situation sécuritaire demeure globalement normale et satisfaisante, voire même réconfortante… » sans crainte d’être démenti, si les éléments d’information qui concourent à cette affirmation ne sont pas transparents. Or, de transparence, aujourd’hui, il n’y a guère.

Lorsque l’omerta ministérielle s’érige en concept de communication, on nous permettra de douter du bien-fondé de quelques (trop) rassurantes déclarations. Lorsque la consigne du silence à l’égard des médias s’abat à tous les niveaux de responsabilité, on consentira à nous accorder le bénéfice du doute ! Il n’est pas sûr, exemple parmi d’autres, que les (vrais) amateurs de foot – et avec eux les dizaines de milliers de victimes de ce hooliganisme qui sévit dans et aux abords des stades, week-end après week-end – partagent avec Mohand Laenser l’idée que : « La situation sécuritaire demeure globalement normale et satisfaisante, voire même réconfortante… »

Spectateurs agressĂ©s, mobiliers dĂ©truits, bus saccagĂ©s, chauffeurs agressĂ©s, vitrines endommagĂ©es,  quartiers soumis aux bandes impunies, populations effrayĂ©es… La liste est longue, depuis trop d’annĂ©es, des violences exercĂ©es par de pseudo-supporters, qui vient singulièrement contredire l’optimisme ministĂ©riel. A combien de morts Ă  la sortie des stades Mohand Laenser reconnaĂ®tra-t-il que « la situation sĂ©curitaire » n’est peut-ĂŞtre pas aussi « normale, satisfaisante… » qu’il ne veut bien le dire ?... Le dernier dĂ©cès enregistrĂ©, samedi dernier aux abords du stade Mohammed V de Casablanca, rĂ©sonne comme un cinglant dĂ©menti aux propos rassurants tenus cette semaine devant les dĂ©putĂ©s. Car, cette mort-lĂ  n’est pas isolĂ©e. Elle vient s’ajouter Ă  bien d’autres meurtres commis par de dangereux individus agissant en toute impunitĂ©. Laenser n’est naturellement pas comptable des insuffisances de ses prĂ©dĂ©cesseurs. Mais il est des mots maladroits, en dĂ©calage total avec la rĂ©alitĂ© vĂ©cue par la population, qu’il serait prĂ©fĂ©rable d’éviter.

L’appareil répressif mis en place et renforcé au fil des événements dramatiques qui marquent l’histoire de nos stades montre, semaine après semaine, ses limites. Inappliquées, les dispositions ou recommandations prévues (billets numérotés, caméras de surveillance, stades interdits aux mineurs de moins de 16 ans non accompagnés, portiques de contrôle, interdiction des fumigènes, etc.) laissent place à d’insupportables violences dont personne ne sort indemne. Ni les milieux du football – clubs et fédération – ni les responsables de la sécurité. Et encore moins l’Intérieur, dont la population est en droit d’attendre qu’il contrôle enfin une situation intolérable au regard de l’ordre public. Pour combien de temps encore ?

 

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