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Hosni Al Mokhliss Le cĹ“ur et la raison
actuel n°123, vendredi 6 janvier 2012
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Les divergences idéologiques ont affaibli le M20, mais les idées brillantes de militants comme Hosni Al Mokhliss l’enrichissent.

Si le mouvement du 20-Février fait face à une crise d’effectif, cela ne veut pas dire qu’il est en manque d’inspiration. Hosni Al Mokhliss est l’un des jeunes vingtfévrieristes porteurs non seulement de banderoles mais aussi d’idées novatrices, voire même salvatrices.

 A 33 ans, il a derrière lui un riche parcours, ponctuĂ© d’épreuves, parfois difficiles, qui ont impactĂ© sa perception du monde. Son credo Ă  lui, c’est l’associatif. Ou plutĂ´t, le pĂ©dagogique. A 18 ans, baccalaurĂ©at en poche, il quitte son quartier natal de Ben Msik Ă  Casablanca pour Larache oĂą il suivra une formation d’instituteur.

 S’ensuit une affectation dans un coin reculĂ© près de Moulay Abdeslam, dans le nord oubliĂ© du Royaume. « J’y ai passĂ© cinq ans. J’en garde des flashs qui m’ont beaucoup marquĂ©. J’avais des Ă©lèves brillants qui quittaient l’école du jour au lendemain.

 Cela m’a profondĂ©ment touché », se souvient-il. Ce « sĂ©jour Ă  la montagne », il le partagera entre lecture et agriculture. « J’aidais un ami, que j’ai rencontrĂ© lĂ -bas, Ă  cultiver son champ. C’était le seul loisir Ă  cĂ´tĂ© de la lecture. » Ensuite, il quittera l’école rurale pour Barcelone oĂą il enseignera aux enfants des Marocains rĂ©sidant en Espagne.

 Â«â€‰J’y ai Ă©galement travaillĂ© avec une association dans l’accompagnement des mineurs clandestins », dit-il. La crise Ă©conomique le poussera Ă  abandonner cette activitĂ© qu’il « aime », et Ă  rentrer au bercail.

 

Un déclic nommé 20-Février

C’était en 2010, peu avant le déclenchement du Printemps arabe et du 20-Février. « Avant, j’étais actif essentiellement dans le volet pédagogique, bien que faisant partie de la section de Larache de l’AMDH », précise-t-il.

 Â«â€‰Je ne dis pas que je suis l’un des fondateurs du mouvement. J’ai assistĂ© Ă  la première assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale le 18 fĂ©vrier 2011, dont j’avais pris connaissance sur la page Facebook du mouvement. » Depuis, il ne quittera plus le M20 oĂą il se charge de la commission mĂ©diatique. C’est pourquoi il est de plus en plus en vue et sollicitĂ© par la presse.

 Mais il n’est pas un simple porte-parole cherchant Ă  faire la une des journaux. « Je reconnais que le mouvement a des problèmes. Je dĂ©plore ce qui s’est passĂ© dimanche dernier (1er janvier, ndlr). Les slogans anti-rĂ©gime brandis par certains manifestants font fuir les gens », regrette-t-il.

 Selon lui, le mouvement doit revoir son mode de fonctionnement pour continuer d’exister. « Le dĂ©part d’Al Adl a affectĂ© le mouvement... Personnellement, j’ai travaillĂ© avec eux, on avait de bonnes relations humaines, mais ce n’était pas eux qui dĂ©cidaient.

 Impossible de travailler avec des gens qui attendent les directives d’en haut », commente Hosni. A prĂ©sent, il faut trouver un moyen de dynamiser le mouvement. Et cette dynamique, passe, selon lui, par un bon dosage entre la protestation et le politique.

 

« On doit aller chercher le chocolat »

« Au Maroc, les gens n’ont pas atteint un degré de grogne qui les pousserait à sortir massivement avec le mouvement, chaque dimanche. » Il faut tenir compte de cet élément, explique notre militant qui insiste sur la distinction entre le volet protestataire et l’aspect politique.

 Il suggère mĂŞme l’exploration de nouvelles formes de protestation. « Regardez l’exemple de Greenpeace, cinq personnes manifestent d’une manière très crĂ©ative et cela fait le tour du monde ! Nous devrions peut-ĂŞtre nous inspirer de ce modèle. »

 L’idĂ©e est convaincante, mais elle doit ĂŞtre dĂ©battue et peaufinĂ©e. « Nous ne sommes pas en Egypte. Le mouvement ne rassemble pas des milliers de gens en colère dans les rues et les militants doivent faire avec cette rĂ©alitĂ©. A l’action politique de prendre le relais. Le politique et non pas la politique.

 C’est-Ă -dire ĂŞtre proche et Ă  l’écoute des gens, et non pas le fait de porter la cravate », ajoute-t-il. Pour ce faire, il faut un discours politique qui fixe une plateforme revendicative. En clair, le mouvement doit s’adapter Ă  la rĂ©alitĂ© marocaine et rĂ©flĂ©chir en tant que force d’opposition et de pression.

 Â«â€‰Au dĂ©part, nous avons fonctionnĂ© avec les Ă©motions, en voyant ce qui se passait ailleurs dans le monde arabe. Aujourd’hui, c’est la raison qui doit l’emporter », estime-t-il. Puis il illustre son propos : « Nous Ă©tions comme un enfant qui pleure pour avoir du chocolat. A prĂ©sent, nous devons chercher oĂą se trouve le chocolat et essayer de l’obtenir. » Son chocolat n’est autre que la dignitĂ©, la libertĂ© et la justice sociale.

Ali Hassan Eddehbi

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