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Majdouline Lyazidi 
actuel n°121, vendredi 16 décembre 2011
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Son objectif est de défendre les droits des femmes. Le moyen est d’organiser une « slutwalk » au Maroc… sous un gouvernement PJD !


Comme beaucoup d’autres femmes, Majdouline Lyazidi, étudiante en médiation culturelle, âgée de 21 ans, n’en peut plus de la phallocratie régnante dans les rues, les bureaux et autres lieux publics au Maroc.

Mais, elle, décide de passer à l’action pour briser le tabou. Elle lance alors le mouvement « Woman-shoufouch », né sur facebook, et qui prévoit, entre autres actions, d’organiser une marche pour dénoncer le harcèlement sexuel envers les femmes.

La fameuse slutwalk (marche des salopes), inspirée d’un concept né en avril dernier au Canada. Ce mouvement est contre un certain discours ambiant : celui qui justifie le harcèlement sexuel par les tenues des femmes qui seraient beaucoup trop dévoilées !

« Les femmes ne devraient plus s’habiller comme des salopes », avait déclaré un officier de la police canadien devant des étudiantes, déclenchant une véritable vague de protestations qui a fini par atteindre les rives du Royaume. Comme l’on est en terre d’islam, la franchise sera rebaptisée Woman-shoufouch, histoire de ne pas heurter les âmes sensibles. Une appellation tirée du fameux « Manchoufouch », l’expression de drague la plus répandue au Maroc.

 

D’abord, circuler en paix

Membre d’Amnesty International Maroc depuis 2008 et sympathisante de l’Association marocaine des droits humains depuis 2009, elle reste quand même assez sobre dans ses revendications féministes.

« Nous avons encore un long chemin à parcourir pour parvenir à arracher nos droits de femme… à commencer par le droit de circuler en paix dans la rue, sans être victime d’agressions verbales ou physiques. » Elle lance donc la version qui tiendra compte des spécificités de la société marocaine.

« On ne marchera quand même pas à moitié nues », assure la jeune femme. Malgré ces précisions, Majdouline et son mouvement ont fait l’objet de plusieurs critiques. La première est un grand classique : « Ce concept vient d’Occident et doit être donc rejeté », disent les plus hermétiques.

A ceux-là, elle répond « j’avais l’idée d’organiser une marche contre le harcèlement sexuel, l’agression verbale et physique depuis l’âge de 12 ans, mais je n’y ai songé sérieusement qu’en découvrant les slutwalks ». D’autres, plus subtils, avancent que la conjoncture arabe actuelle ne s’y prête pas.

 

« Benkirane est favorable à notre marche »

Le groupe qui compte plus de 4 200 membres sur la toile, femmes et hommes, reste décidé à ne pas baisser les bras. Ainsi même si l’on n’en parle plus, l’idée reste à l’ordre du jour. « Nous nous apprêtons toujours à organiser la marche Woman-Shoufouch contre toutes formes d’agressions dont sont victimes les femmes au Maroc. »

Si d’aucuns croient que la marche a de moins en moins de chances d’être tenue sous un gouvernement PJD, la jeune femme reste optimiste. « Ma foi, attendons encore un peu avant de juger, martèle Majdouline. Tout ce que je sais, c’est que M. Abdelilah Benkirane s’est prononcé en faveur de notre marche, d’après l’interview publiée par Qandisha.ma ».

Reste qu’au-delà d’un buzz du moment, Woman-Shoufouch est une initiative créée avant tout dans le but de sensibiliser la société et de lutter contre le harcèlement sexuel. La fameuse marche n’est qu’un point à l’ordre du jour. « ça se fera finalement en avril, si tout se passe bien et que nous parvenons à décrocher notre autorisation… Nous avons préféré retarder la date afin de pouvoir mener une campagne de sensibilisation – ce qui est plus intéressant et bien plus pertinent que d’organiser juste une marche à cette fin », nuance-t-elle.

Plus loin, sur le volet politique, elle ajoute que la victoire du parti de la lampe ne marque que le début de l’aventure et qu’il faut attendre la suite pour pouvoir en juger. « Toutefois, j’espère que ce nouveau gouvernement saura orienter ce vent de changement qui souffle sur le Maroc depuis bien des mois », poursuit-elle.

 

Un vent de changement auquel elle adhère sans pour autant faire partie des jeunes vingtfévrieristes. Si elle n’est pas sortie le 20 février dernier, elle affirme qu’elle « ne peut pas être contre un mouvement de jeunes qui militent pour le changement, mais nos combats sont différents et ne se rejoignent que sur la question de l’égalité des droits, des libertés et des chances pour les deux sexes ». Des promesses sur lesquelles elle attend l’actuel gouvernement. Comme d’autres de ses concitoyens. Y compris les 20% qui ne lui font pas confiance…

Ali Hassan Eddehbi

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