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Imad Khater La politique autrement
actuel n°111, vendredi 7 octobre 2011
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Les dinosaures ont fait leur temps et la relÚve arrive. Chaque semaine, actuel présente les futurs leaders du pays...


***

Quand j’ai voulu faire de la politique, je n’ai pu me retrouver dans aucun parti ! », lance d’emblĂ©e Imad Khater. A 30 ans, ce podologue, doublĂ© d’un juriste d’affaires, est le vice-prĂ©sident du forum CompĂ©tences pour le Maroc. Il est Ă©galement un Ă©lĂ©ment remarquable de l’équipe derriĂšre la crĂ©ation d’un futur parti politique : le Printemps de la dĂ©mocratie marocaine (PDM).

A l’instar de nombre de ses congĂ©nĂšres, Imad s’intĂ©resse depuis longtemps Ă  la politique, mais sans que cela dĂ©passe le stade de la rĂ©flexion. « En 2007, je suis bien sĂ»r aller voter, mais je ne me souviens plus pour qui  », confie-t-il. Une anecdote qui en dit long sur l’état actuel du paysage politique qui déçoit de nombreux jeunes Marocains.

Observateur assidu du champ politique national, il martĂšle que ce sont « les mĂȘmes qui gĂšrent les choses depuis cinquante ans, sans aucun rĂ©sultat. Les jeunes n’ont pas droit de citĂ© au sein de leurs structures ».

Janvier dernier, en plein printemps arabe, lui et quelques amis prennent confiance et dĂ©cident de passer Ă  l’acte. NaĂźt alors l’idĂ©e d’une association « à vocation politique ». La mouvance suscitĂ©e par le 20-FĂ©vrier a servi de catalyseur, pour aboutir Ă  l’idĂ©e d’un parti politique : on n’est jamais mieux servi que par soi-mĂȘme.

A propos, pour ou contre le M20 ? Notre homme ne rĂ©flĂ©chit pas trop Ă  la question : « Ces jeunes ont investi les rues pour exprimer leurs revendications. Moi je prĂ©fĂšre passer Ă  la participation. Quand on crie ‘‘DĂ©gage !’’ Ă  certains, il faut bien quelqu’un pour les remplacer », explique-t-il.

Pour lui, il n’y a pas plus dangereux que de laisser la chaise vide. Il en a horreur : « On ne vote pas. On laisse des ripoux monter aux Ă©lections, et aprĂšs on se pointe chez eux pour leur demander des papiers administratifs. C’est contre-productif. »

C’est pourquoi CompĂ©tences pour le Maroc ou encore le futur parti s’assignent un objectif prioritaire : la participation politique.

Imad estime en effet que 63% des Marocains ont boudĂ© les urnes en 2007 – sans compter les millions de non-inscrits non rĂ©pertoriĂ©s – parce qu’ils ne se retrouvent dans aucune des structures politiques dĂ©jĂ  existantes. « Ils sont lĂ , ils savent tout mais attendent de nouvelles idĂ©es, du sang neuf surtout pour passer Ă  l’action », nous dit-il l’air confiant.

Quid de l’idĂ©ologie ? Faux dĂ©bat. « C’est quelque chose de compliquĂ©. La femme de mĂ©nage ou le petit ouvrier analphabĂšte n’y comprennent rien du tout. Pour les inciter Ă  voter et Ă  s’impliquer, il leur faut un programme cohĂ©rent, dans un langage limpide et accessible », explique-t-il.

Naturellement, il faut du temps pour ficeler un programme politique, et entre-temps Imad Khater nous donne quelques pistes Ă  suivre. « Si je ne me suis retrouvĂ© dans aucun parti, c’est parce qu’ils n’ont pas de dĂ©mocratie interne », dit-il.

Pour lui, c’est une condition sine qua non sans laquelle aucune formation politique ne peut se considĂ©rer comme telle. Pour Ă©tayer ses propos, il cite l’exemple du PDM dont les futurs statuts stipulent clairement que le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral ne peut excĂ©der qu’un seul mandat dans ses fonctions. « Les intentions peuvent ĂȘtre bonnes, mais la chaise est possessive ! » Difficile de penser le contraire.

Quand on l’interroge sur la monarchie parlementaire, la laĂŻcitĂ©, le rĂ©fĂ©rendum du 1er  juillet, le PAM et les autres sujets chauds, Imad ne se lĂąche pas. Il ne vous balancera pas ces phrases qui commencent par « Acha3b Yourid » (le peuple veut).

Il a ses propres mots. Ni pour ni contre, il dĂ©cline sa propre vision des choses. Celle que partagent probablement d’autres jeunes Marocains qu’on ne voit pas forcĂ©ment dans les manifs.

FlorilĂšge : « Peu importe la forme de la monarchie, pourvu qu’il y ait de la dĂ©mocratie » ; « La laĂŻcitĂ©, je ne suis pas contre, mais ça risque de crĂ©er des conflits »; « Je ne sais pas si la nouvelle Constitution est suffisante ou pas. L’important est qu’elle est meilleure que l’autre » ; « Le PAM ? Si les gens votent pour lui dĂ©mocratiquement, je ne m’y opposerai pas » 

Dire qu’entre les revendications du 20-FĂ©vrier et les contre-revendications du 9 mars, de pareilles idĂ©es passent quasiment inaperçues. MĂȘme s’il n’est pas trĂšs « excitant », ce point de vue « centriste » existe bel et bien, et il faudra faire avec
 dĂ©mocratie oblige !

Ali Hassan Eddehbi

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