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Mehdi Zahraoui Des chiffres et des lettres  
actuel n°108, vendredi 16 septembre 2011
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Les dinosaures ont fait leur temps et la relève arrive. Chaque semaine, actuel présente les futurs leaders du pays...

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Techniquement, j’ai 21 ans. » Il parle comme ça Mehdi Zahraoui. Comme un ingénieur. Techniquement parlant, cet élève à l’INPT, blogueur et militant à Capdema est une curiosité dans le maelstrom qui agite le Maroc depuis le 20 février.

D’abord parce que, tout ingénieur qu’il soit, il s’intéresse aux débats citoyens, ce qui n’est pas courant au pays des matheux ; ensuite parce qu’en dépit de son jeune âge, il sait écrire avec talent, ce qui est encore plus rare ; et enfin parce qu’il sait manier l’ironie, et pas seulement les anathèmes et la langue de bois, ce qui le rend unique.

Son post « Je suis un excité, un traître, un suiviste et un chrétien » a fait le tour du web à l’approche du 20 février. Plus récemment, « Moncef Belkhayat, je t’aime » habille pour l’hiver le ministre amateur d’Audi A8 : « Notre ministre est visé par un complot universel organisé par l’USFP, Jankari, les franc-maçons et les martiens »...

Si la suite est du même acabit, Mehdi Zahraoui sait aussi être plus tranchant et plus frontal. « Je ne manie l’ironie que lorsque je suis ému. Je préfère les débats sereins. Mais je sais bien que mes notes humoristiques touchent une plus grande frange du web. »

Un « matheux » engagé

Mehdi s’est initié aux échanges d’idées avec son père, prof d’histoire-géo à Agadir. Muni d’un bac scientitifique, il fait une classe prépa avant d’entrer à l’INPT où il est aujourd’hui en deuxième année. Voilà pour le cursus.

Mais parallèlement à ses études, le Gadiri devenu Rbati n’a jamais cessé de suivre l’actualité. Lorsque la Tunisie commence à frémir, il reste scotché jusqu’à dix heures par jour devant ses écrans web ou hertzien. Il veut comprendre ce qui se passe.

Et s’engager en prime. Au début de l’année, il ouvre son blog et rejoint très vite le mouvement du 20 février. « Le jour de la première manif, j’ai été surpris par le monde que l’on avait attiré, j’ai eu le sentiment qu’on pouvait changer les choses. » Il déchante le lendemain, au premier tabassage d’un sit-in de l’AMDH...

Au fil des mois, il passe « de la joie à la dépression », entre manifs et dérapages, espoirs de réformes et mascarades de la campagne référendaire. Au final, « c’est un sentiment d’échec et surtout de frustration qui domine ». Le mouvement, quoi qu’en disent les organisateurs de manifs, n’a pas attiré les foules et les changements annoncés ne sont pas à la hauteur de l’espérance suscitée.

Surtout, dĂ©filer tous les dimanches – de moins en moins nombreux – n’est pas une fin en soi. « Le 20-FĂ©vrier est  un mouvement de contestation. J’avais aussi besoin de rĂ©flexion et de proposition. Avec Capdema, nous aurons une vĂ©ritable valeur ajoutĂ©e, une production intellectuelle. Mais nous ne serons pas pour autant des dĂ©mocrates de salon. Nous agirons, nous prendrons des positions. On ne peut pas ĂŞtre neutre aujourd’hui, il faut passer Ă  l’acte. »

Inspiré des lumières

Un engagement qui s’arrêtera au seuil des élections. Si la cellule de Capdema au Maroc veut participer à l’observation du scrutin, le jeune Mehdi n’envisage pas un instant de se présenter et ne voit pas ce qu’il irait faire sur « la liste nationale des parvenus ».

Derrière son air sérieux et affable, le jeune militant a la dent dure. Dans un post en réponse à la chronique anti-20-Février de Fouad Laroui, « Cher ami tu seras un démocrate », il écrit : « Dans votre chronique, vous avez étalé un degré de populisme et de malhonnêteté intellectuelle affligeant. C’est pour cette raison que je vous invite à revenir à la patrie pour passer une année chez les Marocains au lieu des Français. »

Mehdi Zahraoui se dit déçu par les intellectuels marocains. Un seul trouve grâce à ses yeux : « Mahdi Elmandjra n’a peur de rien. Il a toujours défendu l’Etat de droit sous les trois rois. » Mais la plupart de ses références ne sont pas marocaines.

S’il apprécie Khaïr-Eddine, il cite d’abord spontanément 1984 et L’Etranger dans son panthéon littéraire. Et se régale des philosophes des lumières (« les régimes démocratiques sont nés de leurs idées »)... comme de Machiavel. Techniquement, pour réussir en politique, c’est un bon dosage.

Eric Le Braz

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