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RĂ©da Sabri Il a tout d’un grand…  
actuel n°107, vendredi 9 septembre 2011
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Les dinosaures ont fait leur temps et la relève arrive. Chaque semaine, actuel présente les futurs leaders du pays...


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Il y a quelques années, les écrans publicitaires présentaient un modèle d’entrée de gamme d’un constructeur automobile avec ce slogan : « Elle a tout d’une grande… » Comparaison n’est pas raison.

Et pourtant, c’est bien cette formule qui vient à l’esprit lorsque vous quittez Réda Sabri, membre fondateur et porte-parole de la toute récente ADI (Alliance des indépendants), au terme de quatre-vingt-dix minutes d’une conversation qui vous laisse quasi KO debout tant ce jeune homme – aux certitudes bien forgées – semble déjà rompu à toutes les ficelles du métier, celles de ces hommes politiques qui semblent le fasciner.

A 28 ans, ce jeune homme bien né a choisi, au terme de deux années de prépa HEC à Paris, d’un diplôme d’ESC décroché au CERAM de Nice, et d’une première expérience professionnelle au sein de la banque d’affaires de la Société Générale, de rentrer au Maroc pour « participer au développement du pays » et « mettre à contribution [son] retour d’expérience ».

A 28 ans ?... Voilà qui pourrait paraître bien présomptueux. Mais voilà, 28 ans, c’est précisément l’âge auquel l’un de ses modèles en politique – un certain Nicolas Sarkozy – forçait son propre destin en se faisant élire maire de Neuilly-sur-Seine au nez et à la barbe d’un vieux routier nommé Charles Pasqua… De l’actuel président de la République française, Réda Sabri semble ne rien ignorer.

C’est d’ailleurs l’une de ses biographies, écrite par la journaliste Catherine Nay (Un pouvoir nommé désir), qui a forgé son admiration envers un homme dont il se plaît à vanter le « déterminisme » et la « combativité ». Une admiration également partagée à l’égard de François Mitterrand auquel il reconnaît une réelle « vision », un « charisme » et un « leadership » qui en ont fait un personnage clé de la Ve République.

Il faut dire que le jeune Réda est « tombé » en politique au cœur d’une période singulièrement effervescente et riche en débats. Pour un jeune étudiant marocain débarquant à Paris, passionné par l’actualité et sensible au débat, la préparation de la campagne présidentielle de 2002, et le résultat qui s’en est suivi – avec un Jospin éliminé et un Le Pen au second tour – auront constitué une entrée en matière de premier choix.

Le jeune Casaoui a rapidement trouvé à Paris de quoi nourrir son intérêt pour le débat politique. « J’ai vécu toutes les échéances électorales, dit-il avec gourmandise. Les présidentielles de 2002 et de 2007, les législatives, les municipales… J’ai participé à de nombreux meetings, de toutes formations politiques.

J’ai réellement été piqué par la politique… » Une « piqûre » alors déclinée en prépa, puis à l’ESC, où le jeune homme sera de toutes les initiatives qui permettent de susciter le « débat ». « Quand on a des idées, des convictions, affirme-t-il, on a le devoir de les défendre et de les faire partager. Quand il y a un débat, j’y vais à fond. C’est mon apprentissage. »

Alors, lorsqu’en 2008 il rentre au pays, le jeune cadre devenu « Brand PR manager » chez Procter & Gamble, s’est très vite « intĂ©ressĂ©  Ă  la politique au Maroc », avec ses « particularitĂ©s locales ». Est-ce parce que « très tĂ´t », il avait « remarqué » qu’il « était de droite » ?

Réda Sabri se sent alors des affinités avec le RNI, et plus particulièrement un homme : Salaheddine Mezouar. « C’est quelqu’un qui ne vient pas du sérail, mais du monde des affaires. Il a su faire ses preuves à l’Industrie, puis à l’Economie et aux Finances. » Un homme « qui a une vision, qui se projette à long terme… »

Réda Sabri rêve d’un monde de la politique qui verrait les leaders de la société civile, des acteurs du monde des affaires, prendre le pas sur les vieux caciques de la politique qui n’appréhendent le service public que comme une rente. Le RNI, avec sa cohorte de ministres issus du monde de l’entreprise, est donc tout naturellement sa famille.

Pour autant, le porte-parole de la toute nouvelle « Alliance des indépendants » ­– créée par une bande de jeunes cadres issus du privé comme du public, politisés ou non, encartés ou non – revendique une totale liberté à l’égard du RNI.

Née dans l’effervescence des débats du printemps arabe, et de l’éclosion de multiples initiatives, de Capdema à Café Politis et autres Nbni Bladi, l’ADI entend se revendiquer comme un think tank, de nature à nourrir la liberté d’expression gagnée ces derniers mois, et à enrichir le corpus idéologique du RNI.

L’ambition est grande, la structuration en devenir, et le chantier imposant. « Les jeunes doivent investir le champ politique. C’est leur intégration dans les institutions du Royaume qui les réconciliera avec la chose publique », observe celui qui entend faire de l’ADI un « vivier » pour le RNI.

Dès lors, tout est possible. Et quand on lui demande s’il envisage, par exemple, d’être candidat aux prochaines municipales, son regard demeurerait presque incrédule : « Vous oubliez les législatives de 2011… Ce n’est pas une idée que j’écarte. Si le parti fait appel à moi, je me mettrai à sa disposition. »

Quand on vous dit qu’il a tout d’un grand…

Henri Loizeau

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