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Riad Essbai  Votez Docteur Ho
actuel n° 104/105, vendredi 22 juillet 2011
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Les dinosaures ont fait leur temps et la relÚve arrive. Chaque semaine, actuel présente les futurs leaders du pays...


 

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Docteur Ho, alias Robin des blogs et dans la vraie vie Riad Essbai, 34 ans, est un polĂ©miste-nĂ©. Il fait partie de cette nouvelle gĂ©nĂ©ration de bloggeurs engagĂ©s qui n’ont pas froid aux yeux. Le Robin des blogs ne se bat plus pour la veuve et l’orphelin, un combat des dĂ©buts qu’il avait menĂ© avec l’association « Millenium KĂ©nitra » pour les Ɠuvres sociales. Aujourd’hui, Docteur Ho est plutĂŽt actif sur la toile car il adore le dĂ©bat et cultive « la diffĂ©rence d’opinion ». Sa conscience politique, il l’élabore trĂšs jeune grĂące Ă  des cousins politisĂ©s et Ă  ses lectures. TrĂšs rouges au dĂ©but (Marx, LĂ©nine), elles virent Ă  droite parce qu’il n’apprĂ©cie pas le parti-pris traditionnellement antireligieux des mouvements de gauche.

Ses idĂ©es, libĂ©rales et conservatrices, il les assume et les crie sur les toits car pour lui, il est temps de faire de la politique autrement. « Je ne connais pas la demi-mesure, je suis virulent, je suis prĂȘt Ă  en venir aux mains pour dĂ©fendre mes avis, mais je respecte ceux des autres. Je dis juste : ne me stigmatisez pas », reconnaĂźt-il.

Ses prises de position peuvent ĂȘtre extrĂȘmes, « populistes », nous confie Nizar Bennamate, un bloggeur et membre du 20-FĂ©vrier qui le lit rĂ©guliĂšrement. Ses dĂ©tracteurs le considĂšrent aussi comme makhzanien. « Merci, je suis ce que je suis ! rĂ©torque-t-il, il faut dĂ©noncer l’Etat mais parfois, il faut aussi lui rendre justice quand il fait quelque chose de bien. Dans l’absolu, je voudrais juste que les gens dĂ©battent des idĂ©es, plus des personnes. »

 

« Ils ne sont pas tous pourris ! »

Sur l’islam et l’identitĂ©, Riad Essbai est intransigeant. Sans arborer le look islamiste et tout en Ă©tant pour le libre exercice de la foi (mais pas la laĂŻcitĂ©, un terme trop connotĂ© selon lui), il avait par exemple votĂ© PJD lors des Ă©lections de 2007. « Ce n’était pas pour l’idĂ©ologie. A l’époque, j’avais aimĂ© leur programme, le seul qui n’était pas un copier-coller des autres formations politiques. Ce parti avait de bonnes propositions notamment sur l’éducation. Depuis, j’ai Ă©tĂ© déçu et ce parti surfe trop sur la religion Ă  mon goĂ»t », explique-t-il. MĂȘme s’il ne sait toujours pas pour qui voter cette annĂ©e, Docteur Ho envisage
 de se prĂ©senter un jour aux Ă©lections ! « Je le dis Ă  tous mes amis : arrĂȘtez de dire que les politiques sont tous pourris, car d’abord ce n’est pas vrai, ensuite il faut se retrousser les manches pour que ça change. » Riad a dĂ©jĂ  reçu trois propositions pour rejoindre des partis politiques mais il les a dĂ©clinĂ©es. Et son rĂȘve de faire de la politique, il prĂ©fĂšre le tempĂ©rer en attendant que l’idĂ©e mĂ»risse. « Les partis ont compris qu’il leur faut la jeunesse active sur le Net pour regagner en lĂ©gitimitĂ©, mais les jeunes n’ont toujours pas leur place dans ces formations. Le jour oĂč il y aura un quota de jeunes Ă  la direction, oĂč un Ali Bouabid ou un Mounir Bensaleh deviendra secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’USFP, alors lĂ  oui, j’irai vers ces partis ! »

 

Mister Robin, docteur Geek

Que propose-t-il alors ? « CrĂ©er un parti politique de jeunes ? C’est une bonne idĂ©e, mais que fera-t-on avec un parti en plus. Dans l’immĂ©diat, il faut d’abord Ă©voluer vers la citoyennetĂ©. Le Marocain est vandale, il ne fait pas la queue, il est opportuniste, travaillons d’abord sur l’éveil des consciences », assĂšne-t-il.

Dans la vie de tous les jours, Docteur Ho est un touche-Ă -tout. Il travaille chez un opĂ©rateur tĂ©lĂ©phonique et dirige en parallĂšle une agence de conseil Ă©ditorial et webmarketing. MĂȘme lors de ses Ă©tudes, il aimait s’intĂ©resser Ă  tout : inscrit en filiĂšre Ă©conomie Ă  la fac, il a suivi « pour le plaisir », pendant plus d’une annĂ©e, les cours de mĂ©decine, prenant mĂȘme des notes. D’oĂč le surnom de Docteur Ho. « C’est mon ex qui m’a inspirĂ© ce nom. A cause des Ă©tudes mais aussi de ma tendance Ă  poser des questions Ă  tout-va. Elle me disait ‘‘prend la vie plus facilement, ça va finir par te perdre’’ », rigole-t-il. Il faut croire qu’elle s’est trompĂ©e, Robin des blogs ne perd pas le nord !

 

Zakaria Choukrallah

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