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Confusion 
actuel n° 96, vendredi 27 mai 2011
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La répression systématique de toutes les manifestations, y compris celles du 20-Février, tolérées jusque-là, marque un dangereux tournant. A l’intelligence dont les pouvoirs publics et les jeunes avaient fait preuve, s’est substituée une confrontation qui va crescendo. Aujourd’hui tout le monde défile, sans respecter les dispositions légales devant régir le droit de manifester.


***

Il faut saluer la grande maturité dont les uns et les autres ont fait preuve jusqu’à présent. A l’aveugle endiguement, les autorités ont préféré jouer la carte du laisser-faire, et du dialogue informel avec les têtes de pont des manifestants.

Et reconnaissons au 20-Février son caractère pacifique ; les casseurs ont été contenus. Qu’est-ce qui a pu changer alors ? Du côté de l’Etat, il y a d’abord le risque de voir les manifestations se prolonger indéfiniment dans le temps.

Il y a ensuite le durcissement du ton de certains manifestants. Il y a, enfin, le choix fait par certaines coordinations du 20-Février d’investir non seulement les grandes artères, mais aussi les quartiers populaires, et de s’attaquer au symbole de la toute puissance de l’Etat, le « siège » de la DGST en l’occurrence. A cela s’ajoute la fébrilité à l’approche de la présentation du texte de la nouvelle Constitution.

Mais si le tabassage est justifié, ce dont on est en droit de douter, on peut alors se demander pourquoi les greffiers et les fonctionnaires de la Conservation foncière qui bloquent le pays depuis des mois n’ont, eux, jamais connu la matraque.

On peut aussi regretter le silence assourdissant de l’élite marocaine qui ne prend pas ses responsabilités en appelant au calme. Les hommes d’affaires n’ont-ils rien à dire ? Il y a pourtant un vrai message à exprimer et qui ne passe pas par la répression : c’est qu’il y a un temps pour tout. Les manifestations catégorielles provoquent un sentiment d’exaspération. Ce pays n’a pas les moyens de se payer une grève générale larvée et permanente.

Du côté du 20-Février, le mouvement semble faire les frais de ce qui a fait son succès : sa spontanéité. Son manque d’organisation est parfois flagrant. Ainsi, les pique-niqueurs tabassés, le dimanche 15 mai aux abords du « centre de Témara », ont poursuivi leur manifestation à Témara ville. Alors que les instructions adressées aux forces de l’ordre n’avaient pas bougé d’un iota. Résultat, on a envoyé des personnes au casse-pipe.

Ouvert à tous les courants, apolitique et sans idéologie servant de référence, le 20-Février a également accepté dans ses rangs des militants qui sont nettement plus organisés, autrement plus nombreux et qui, eux, défendent un projet : les activistes d’Al Adl Wal Ihssane.

Les propos sont édulcorés, la présence limitée et les positions larges. Mais Al Adl, et c’est d’ailleurs la crainte exprimée par certains jeunes du 20-Février, impose peu à peu sa mainmise sur le mouvement.

Le passage d’un mouvement représentatif de toutes les sensibilités qui traversent la société vers un mouvement adliste, qui tolère – pour le moment – l’existence dans ses effectifs de quelques minorités, est une menace réelle.

Néanmoins, la répression systématique des manifestations, y compris celles des corps de métiers, ne servira qu’à alimenter le discours de la jamaâ et à la conforter dans sa démarche. Aux uns et aux autres de rester vigilants… parce que personne n’a le droit de nous usurper le droit d’être, un jour, une démocratie pleine et entière.

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