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Retraites, le piège 
Actuel n°66, samedi 23 octobre 2010
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Les images font le tour de la planète. L’importance des manifestations, à Paris comme dans les grandes villes de province ; le blocage des trains, du métro et des transports publics, les avions cloués au sol à Roissy et plus encore à Orly ; le blocage des dépôts de carburants et les interminables queues dans des stations essence à sec… en cet automne 2010, la France offre le spectacle d’un pays en crise. Nicolas Sarkozy, l’hyperprésident qui rêvait de faire passer sa réforme des retraites comme une lettre à la poste, au terme de quelques rounds de négociations, doit aujourd’hui composer avec un mouvement social et une opposition dont l’ardeur revendicative ne faiblit pas.

Cette longue tradition française qui voit régulièrement la rue s’enflammer est parfois perçue, de l’étranger, comme le talon d’Achille d’un pays qui peine à se réformer. Alain Juppé et Dominique de Villepin, tous deux anciens Premiers ministres, en avaient naguère fait les frais. Le premier lors d’un blocage généralisé du pays à l’automne 1995 pour protester, déjà, contre une réforme des retraites et de la sécurité sociale. Le second, en mars 2006, lors de la contestation contre le CPE (Contrat première embauche) qui avait mis toute la jeunesse dans la rue. Un CPE finalement retiré. Or, que disent aujourd’hui, forts de leur expérience, ces deux anciens Premiers ministres ? Que « face à l’incompréhension », et alors que « le pays connaît l’agitation », que « les désordres dans les lycées » et « les manifestations de voie publique mettent en danger la sécurité des jeunes »… le gouvernement serait bien inspiré de jouer l’apaisement et de rechercher le consensus le plus large sur une réforme majeure qui engage l’avenir de tous les salariés.

L’issue ne fait pourtant guère de doute. Le Parlement devrait bien adopter la réforme qui porte de 60 à 62 ans l’âge légal de la retraite et permettre ainsi à la France de sauver, au moins provisoirement, son système de retraite par répartition. Mais cette victoire pourrait rapidement apparaître pour Nicolas Sarkozy et sa majorité comme une simple victoire à la Pyrrhus. Car le président de la République, qui a préféré le passage en force au dialogue et à la négociation, se retrouve singulièrement fragilisé au sein d’une opinion publique qui le place désormais au plus bas dans les sondages.

L’arrogance d’un Président volontiers donneur de leçons, qui a concentré à l’Elysée la quasi-totalité des pouvoirs, érigé l’activisme effréné en méthode de gouvernement, provoqué l’agacement dans nombre de capitales – de Berlin à Washington – en se posant en sauveur de la crise financière ou de la paix au Proche-Orient, a nourri son impopularité grandissante. Si Nicolas Sarkozy a, sur la réforme des retraites, à l’évidence raison sur le fond, la méthode employée a réveillé l’esprit frondeur d’une nation qui se refuse à se voir imposer une réforme réputée socialement injuste, sans être préalablement réellement consultée.

Comparaison n’est pas raison. La pyramide des âges ou le nombre de cotisants ne sont en rien équivalents. On se gardera donc de comparer notre pays à notre partenaire, aujourd’hui en délicatesse. Le dossier des retraites n’en est pas moins urgent. Les travaux du cabinet Actuaria, les recommandations de la commission technique en faveur d’un allongement de l’âge de la retraite porté de 60 à 62 ans, devaient conduire au dépôt d’un projet de loi, en accompagnement du projet de la loi de Finances 2011. Il n’en sera apparemment rien. Au moment où le financement des prochaines retraites par les principaux organismes concernés – CNSS et CMR principalement – se voit menacé, est-il raisonnable d’invoquer le rendez-vous électoral de 2012 pour, surtout, ne rien changer ?

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