EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Fin du permis de tuer  
Actuel n°62, samedi 25 septembre 2010
| More

Imaginez un chauffard. Il conduit à 100 km/h en ville (-6), sans sa ceinture (-1), il grille un feu (-4), prend un sens interdit (-4), refuse une priorité (-2). Bien sûr, il roule de nuit tous feux éteints (-3) dans une épave qui n’est pas passée au contrôle technique depuis des lustres (-3). Pour finir, il fait demi-tour sur une autoroute (-3) et conduit en sens inverse du trafic (-4). Ouf ! Il a fallu que notre chauffard commette toutes ces infractions pour atteindre son quota de 30 points. On peut enfin lui retirer son permis...


On a accusé Karim Ghellab de vouloir imposer un code de la route suédois aux Marocains et on a brocardé son système à points. Force est aujourd’hui de constater que notre nouveau code est bien éloigné de l’intransigeance scandinave. Le texte qui s’applique à partir du 1er octobre paraît même édulcoré au regard de l’hécatombe que subit le Maroc sur ses routes.

Et pourtant, que de négociations et de compromissions pour en arriver là ! La loi la plus importante du gouvernement El Fassi aura été paradoxalement bien peu soutenue par le Premier ministre. Il y a 18 mois quand le pays était paralysé par une violente grève des transports, Karim Ghellab était alors bien seul pour défendre son texte…

Aujourd’hui, dans sa version définitive, le code est loin du brulot qui déclencha un climat quasi insurrectionnel dans le Royaume. Les amendes ont été revues à la baisse et, surtout, toutes les garanties pour prémunir les automobilistes des policiers corrompus sont aujourd’hui mises en place.

Le ministre a beau jeu de nous déclarer que si « les citoyens veulent un système corrompu, ils l’auront ». En ce sens, la loi Ghellab toute édulcorée qu’elle soit, reste un texte de référence. La plupart des décrets d’applications sont parus, les procédures sont limpides, les recours balisés. C’est maintenant aux Marocains de décider s’ils veulent vivre dans un Etat de droit sur leurs routes. C’est au peuple de décider s’il préfère la culture du bakchich à la peur du gendarme. Et c’est aux autorités d’imposer ce civisme.

Car il y a l’esprit des lois et l’état d’esprit de ceux qui les appliquent ou les subissent. Le nouveau code pourrait agir comme un véritable test pour le Royaume, même s’il ne résoudra pas d’un coup de baguette magique l’éducation d’une population pour qui « l’autre » n’existe pas. Nos maisons sont impeccables à l’intérieur, mais nos rues sont des décharges à ciel ouvert...

Il est d’ailleurs révélateur que l’interdiction de l’usage compulsif du klaxon ne soit pas encore à l’ordre du jour. On réprime la violence routière, mais on tolère le droit d’aboyer. La nuisance sonore est pourtant un bon révélateur de notre indifférence à autrui. Comme le comportement des automobilistes sur les routes se révèle un bon indicateur de civilisation. Le civisme sur les routes devrait être intégré dans les indices de développement humains... Mais nous serions alors parmi les derniers !

Au volant, le Marocain se comporte comme un barbare. Ce n’est pas une fatalité. Les Français conduisaient aussi comme des sauvages il y a moins d’une génération. Mêmes les Américains n’ont pas toujours été ces automobilistes obéissants bloqués à 65 miles/h.

Il a fallu un arsenal répressif imposant pour sauver des milliers de vies. Même incomplet, même perfectible, nous avons désormais l’outil pour que notre permis de conduire ne se transforme plus en permis de tuer.

| More
Archives Edito
N°173 : Mauvaise vague  
N°172 : Nouveau souffle  
N°171 : CondamnĂ© Ă  rĂ©ussir 
N°170 : Urgence 
actuel N°169 : Le syndrome argentin 
N°168 : Hypocrisies 
N°167 : L’esprit ouvert 
N°166 : DĂ©gradants 
N°164/165 : Manque d’audace 
N°163 : Bravo l’artiste 
N°162 : Nouvelles du front 
N°161 : Baril de poudre 
N°160 : Choisir son camp 
N°159 : Capitalisme frileux  
N°158 : L’heure de vĂ©ritĂ© 
N°157 : Voyage au pays des bi 
N°155 : Un Etat grippĂ© 
N°154 : Capitalisme dĂ©pressif  
N°153 : Ramadanophobie 
N°152 : Excès de zèle  
N°151 : Le modèle samba  
N°150 : Il faut sauver le soldat Istiqlal 
N°149 : Vent liberticide 
N°148 : Win-win 
N°147 : Cannibales 
N°146 : Du pain et des jeux 
N°145 : Fâcheux oubli 
N°144 : Diversion islamiste 
N°143 : Du Nasdaq Ă  Casa 
N°142 : Symbole 
N°141 : A quitte ou double 
N°140 : La langue de Voltaire 
N°139 : Ministres ou militants ? 
N°138 : Aveuglement 
N°137 : Passages Ă  l’acte 
N°136 : Gouverner 
N°135 : Après nous le dĂ©luge 
N°134 : Ben Laden pas mort 
N°133 : Lettre Ă  Amina 
N°132 : Fantasmes 
N°131 : Les masques tombent 
N°130 : Vive la crise ! 
N°129 : LibertĂ©, mode d'emploi 
N°128 : De Davos Ă  Taza 
N°127 : Dans deux ans 
N°126 : L’envers du dĂ©cor 
N°125 : Vigilance 
N°124 : Un flĂ©au meurtrier 
N°123 : Premier faux pas 
N° 122 : Le douar des Noirs 
N°121 : Volte-face 
N° 120 : Nous sommes les 10% 
N°119 : Etat de grâce 
N°118 : La Ligue qatarie 
N°117 : La fin de la peur 
N°116 : Effet papillon 
N°115 : Qui osera  
N°114 : De la charia 
N°113 : Le vice de la vertu 
N°112 : Immature 
N°111 : Hold-up Ă©lectoral 
N°110 : Un triple Ă©chec 
N° 109 : La politique du pire 
N°108 : Triangle d’or ou… des Bermudes 
N°107 : Les politiques se cachent pour mourir 
N° 106 : MĂŞmes causes... mĂŞmes effets 
N° 104/105 : (DĂ©) raison d’Etat 
N°103 : EtĂ© meurtrier 
actuel 102 : RetraitĂ©s Ces grands oubliĂ©s  
actuel 101 : Faisons un rĂŞve 
N°100 : L’âge adulte 
N°99 : Tetes de Turc 
N° 98 : Nos ancĂŞtres les Berbères 
N° 97 : Urgence Marrakech 
N° 96 : Confusion 
N° 95 : Aux urnes citoyens 
Actuel n°94 : Confiance 
N°93 : Apprentis sorciers et chasse aux sorcières 
Actuel n°92 : ResponsabilitĂ© 
Actuel n°91 : L’heure des comptes a sonnĂ© 
Actuel n°90 : LuciditĂ© 
Actuel n°89 : Manager le changement 
Actuel n°88 : Encore plus royalistes que lui 
Actuel n°87 : Extrait du DOSSIER SPECIAL IMPOTS:   HALTE Ă€ LA FRAUDE
Actuel n°86 : Les faux amis 
Actuel n°85 : Â« M9 » 
Actuel n°84 : Osons! 
Actuel n°83 : Folie meurtrière  
Actuel n°82 : Effet papillon 
Actuel n°81 : Intifada numĂ©rique 
Actuel N°72 : Leçons d’un chaos 
Actuel n°69-70 : Urgence Ă  Laâyoune 
Actuel n°68 : SolidaritĂ© 
Actuel n°67 : Sous le soleil, exactement... 
Actuel n°66 : Retraites, le piège 
Actuel n°65 : Un parlement, pour quoi faire ? 
Actuel n°64 : Que fait la police ? 
Actuel n°63 : L’autre rĂ©forme 
Actuel n°62 : Fin du permis de tuer  
Actuel n°61 : Viva la restituciĂłn ! 
Actuel n°60 : Mouna et Sakineh 
N°59 : Garder espoir 
N°58 : Les stars et les racailles 
N°57 : Turbulences 
N°56 : Tous hypocrites ? 
N°55 : MĂ©pris 
N°54 : Le dĂ©bat politique : un match nul 
N°53 : Halte au prĂ© carrĂ© ! 
N°52 : Attention danger ! 
N°51 : Tunis, capitale culturelle du Maroc 
N°50 : Bon anniversaire ! 
N°49 : L’intolĂ©rance est intolĂ©rable 
N°48 : Mawazine galvanise 
N°47 : DĂ©mission 
N°46 : En toute impunitĂ© 
N°45 : Saga Africa 
N°44 : Vivre ensemble 
N°43 : L'UMA avant l'UPM 
N°42 : "Desert People" 
N°41 : Faire Preuve d’imagination 
N°40 : Discrimination positive 
N°39 : Monsieur 10% 
N°38 : Ascenseur bloquĂ© 
N°37 : DĂ©shĂ©rence sociale 
N°36 : Le Duo Infernal 
N°35 : PrĂ©somption d'innocence 
N°34 : Boss c’est bien, bosseur c’est mieux 
N°33 : CohĂ©sion sociale 
N°32 : Le tour des vices 
N°31 : Tous Sahraouis 
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter