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Viva la restituciĂłn ! 
Actuel n°61, samedi 18 septembre 2010
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C’est une terre encerclée par la Méditerranée aux portes de l’Atlantique. Une terre ? Plutôt un confetti, résidu d’un empire qui domina le monde et qui veut encore asservir quelques cailloux, symboles anachroniques d’une grandeur disparue.


Des siècles durant, cette presqu’île minuscule fut musulmane. Elle appartient depuis d’autres siècles à un Royaume d’outre-mer qui persiste à naviguer à contre-courant de l’histoire. La puissance étrangère, nostalgique de son passé colonial, maintient contre vents et marées son emprise militaire sur ce territoire incongru. Cette persistance de la colonisation est pathétique. Et pourtant, la restitution de ce territoire occupé n’est nullement à l’ordre du jour.

Vous avez bien sûr reconnu ce rocher annexé par… le Royaume-Uni en 1704. Gibraltar est une épine plantée dans le corps espagnol. Et qui pourrait reprocher à Madrid de réclamer la restitution de cette enclave ? Certainement pas le Maroc… Mais « faites ce que je dis, pas ce que je fais » : depuis des siècles, l’Espagne qui revendique Gibraltar continue d’occuper Sebta, Melilia et les îlots alentour. Cette position paradoxale et intenable a provoqué une énième crise cet été et de nouvelles tensions cette semaine avec la visite de Mariano Rajoy, le président du Partido Popular espagnol aux festivités célébrant les 513 ans d’occupation de Melilia. Le PP est un habitué des coups de menton nationalistes. Pendant la crise estivale, l’ancien Premier ministre José Maria Aznar s’était empressé de jeter de l’huile sur le feu en se rendant à Melilia pour soutenir ses habitants « harcelés » par le Maroc. Car en Espagne, les enclaves ne sont pas une question stratégique ou morale, elles sont d’abord un enjeu électoral. Et le PP règne en maître dans les présides en attendant la reconquista du pouvoir central que lui promettent les sondages.

Sauf que les vainqueurs du moment risquent de déchanter à terme, par la faute… des Marocaines. Une étude de l’Institut espagnol de statistiques nous apprend que 34 % des nouveaux-nés de Melilia ont une mère musulmane. Plus fécondes que les Espagnoles, les Marocaines sont en train de changer radicalement la physionomie de l’enclave. Cette revanche des berceaux se traduit par un bouleversement de la hiérarchie des prénoms dans l’état-civil. Dans les années 60, Antonio devançait Francisco et José. Dans les années 2000, Mohamed est médaille d’or, Adam obtient l’argent et Bilal le bronze. D’ici une ou deux générations, il est probable que les vainqueurs des élections à Melilia s’appellent Ismaël (quatrième au top ten) et pas Alejandro (cinquième et premier ibérique).

Ce « suicide démographique » fait paniquer la presse espagnole. Mais il constitue certainement une bonne nouvelle pour la résolution de ce différend séculaire. Plus rien ne justifiera le maintien sous domination espagnole d’un préside où les Marocains sont majoritaires. Sauf si ces derniers le souhaitent pour des raisons de niveau de vie. Mais comme le réclamait déjà en son temps Mohamed Benaïssa, une option « Un pays, deux systèmes » qui a fait ses preuves lors du retour de Hong Kong dans le giron chinois, sera alors tout à fait envisageable. Et même souhaitable. En cas de restitution, il serait dommage de nier la spécificité de Sebta et Melilia. Il faudra au contraire préserver ces îlots de propreté, de dynamisme économique et de (relative) bonne gouvernance. Et il ne restera plus alors qu’à décoloniser Gibraltar…

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