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Il faut sauver le soldat Istiqlal 
actuel n°150, jeudi 12 juillet 2012
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M’Hamed Douiri, nonagénaire. M’Hamed Boucetta, idem. Abdelkrim Ghallab, encore plus âgé. Ah, au centre, un petit jeunot : Abbas El Fassi qui aligne tout juste 72 ans ! Belle photo de famille que celle des dirigeants de l’Istiqlal… Il est vrai que certains de ces caciques sont de hauts responsables de cette formation depuis plus de soixante ans ! Le maintien de ces indéboulonnables « vieux » routiers de la politique marocaine n’est pas sans rappeler les mœurs staliniennes au sein du politburo soviétique. Chaque année, on sortait des tiroirs la même photo officielle de Staline, en prenant juste le soin de gommer ceux qui étaient tombés entre-temps en disgrâce.

A l’Istiqlal, les vieux tĂ©nors n’ont aucun souci Ă  se faire. La relève est lĂ . Les enfants El Fassi, ce « sang neuf » fait maison, sont appelĂ©s Ă  maintenir la lignĂ©e, puisqu’il n’est toujours pas question de laisser Ă©clore de nouveaux talents politiques ou de favoriser le renouvellement des Ă©lites. Dans ce parti, la rapiditĂ© de l’ascenseur politique est Ă©troitement liĂ©e aux liens de consanguinitĂ©. On y est très souvent dirigeant de père en fils. On grimpe facilement dans la hiĂ©rarchie du parti ou on devient ministre grâce Ă  la soliditĂ© des liens familiaux avec les barons du bureau politique. Gravir les Ă©chelons est la consĂ©quence plus ou moins directe d’un mariage contractĂ© avec le clan El Fassi. Le cas Abdelwahed El Fassi n’est qu’un exemple parmi d’autres. L’homme, qui est crĂ©ditĂ© d’une honnĂŞtetĂ© Ă  toute Ă©preuve, n’a d’autre mĂ©rite que celui d’être le propre fils de Si Allal, sans oublier ses autres connexions familiales avec les dirigeants du parti. Comment l’Istiqlal a-t-il rĂ©ussi Ă  faire de la « gĂ©rontocratie » et du « nĂ©potisme » le modus vivendi du parti ? Dès le dĂ©part, cette formation a Ă©tĂ© conçue comme une formidable Ă©curie partisane, au seul service de la famille El Fassi. Depuis toujours, les militants qui s’inscrivent au parti de Si Allal sont invitĂ©s Ă  faire serment sur le Coran qu’ils resteront fidèles au parti et Ă  son fondateur.  Cette formation fonctionne comme une secte, oĂą le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral n’a aucune chance s’il n’a pas hĂ©ritĂ© de la baraka des anciens. Le moment venu, il passera le tĂ©moin Ă  un hĂ©ritier qui aura, lui aussi, la bĂ©nĂ©diction de la gĂ©rontocratie. Ainsi l’Istiqlal apparaĂ®t-il comme un concentrĂ© de tout ce que la pratique politique dans ce pays a pu engendrer de nuisible au bon fonctionnement de la dĂ©mocratie. Un parti gangrĂ©nĂ© par le corporatisme, une formidable machine Ă  broyer les espĂ©rances. Un dĂ©litement qui est toutefois loin d’être propre Ă  l’Istiqlal. A gauche, les mĂŞmes causes gĂ©nèrent les mĂŞmes effets, et le parti de Ben Barka n’est pas le dernier Ă  avoir pris le pli en Ă©voluant petit Ă  petit d’une formation progressiste vers un clan d’apparatchiks oĂą le corporatisme et l’immobilisme sont rois. Dans les autres formations politiques, exception faite de l’extrĂŞme gauche et des islamistes du PJD, les forces de l’inertie s’accrochent toujours au pouvoir, tuant dans l’œuf toute tentative de renouvellement des Ă©lites. L’élan rĂ©formiste et le volontarisme d’un Chabat ne convainquent pas grand monde, mais il reste primordial de soutenir toute initiative censĂ©e libĂ©rer ce parti de l’emprise des « notables de la politique ». La politique n’use que si l’on s’en sert abusivement, et lorsque l’on a trop d’annĂ©es de mandat derrière soi, on est forcĂ©ment dĂ©passĂ©. Certes, la jeunesse n’est pas en soi une vertu, mais dès lors que l’on vient de changer de Constitution, avec les pressions de la rue arabe, la nĂ©cessitĂ© de rester en phase avec ces bouillonnements devrait imposer un rajeunissement, voire un salutaire saut de gĂ©nĂ©ration. La survie de l’Istiqlal, qui reste malgrĂ© tout un grand parti ne manquant pas de talents, demeure primordiale pour l’avenir de ce pays.

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