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A quitte ou double 
actuel n°141, vendredi 11 mai 2012
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En installant, en ce dĂ©but de semaine, la toute nouvelle « Haute Instance du dialogue national sur la rĂ©forme de la Justice » (HIDNRJ), le roi ne prend pas seulement une initiative de nature Ă  marquer une nouvelle Ă©tape de son règne, il offre aussi ipso facto au nouveau gouvernement issu des urnes, une Ă©minente opportunitĂ© pour apparaĂ®tre, demain, comme le gouvernement  qui aura (ou non) rĂ©ussi LA rĂ©forme tant attendue. Cette rĂ©forme de la Justice sur laquelle maints gouvernements et autant de ministres de la Justice, depuis de longues annĂ©es, se sont cassĂ© les dents.  Dans son discours du 20 aoĂ»t 2009, Mohammed VI avait dĂ©jĂ  longuement sollicitĂ© les responsables politiques Ă  s’engager sur la voie de la rĂ©forme. En rĂ©unissant les reprĂ©sentants des plus hautes instances judiciaires, des organisations professionnelles les plus reprĂ©sentatives, aux cĂ´tĂ©s des acteurs et experts de la sociĂ©tĂ© civile, le roi prend clairement la main sur une indispensable rĂ©forme jusqu’ici restĂ©e lettre morte. Certes, quelques avancĂ©es ont pu ĂŞtre opĂ©rĂ©es, et notamment par Mohamed Taieb Naciri lors de son rapide passage au gouvernement de Abbas  El Fassi. Mais de peu de poids au regard des graves dysfonctionnements et des lacunes qui font le quotidien des professionnels, ces vĂ©ritables acteurs d’un Etat de droit, et qui nourrissent le ressentiment de l’opinion publique Ă  l’égard d’une institution qui n’inspire plus guère le respect.

Une justice qui n’est pas respectée ouvre la voie aux comportements les plus erratiques, en marge d’une légalité qui pourtant s’impose à tous. Et lorsque c’est l’Etat lui-même et certains de ses représentants qui s’affranchissent du respect dû à la loi, l’opinion est en droit de se poser la question du degré de confiance à (ne plus) leur accorder. De ce point de vue, la « jurisprudence » ne manque pas d’exemples qui gangrènent toute la filière de la Justice – d’enquêtes étouffées, de procédures bâclées, d’arrestations arbitraires, de défenses bafouées, de condamnations expéditives… et maintiennent, de ce point de vue, notre pays en marge des nations démocratiques, sous le regard courroucé de nos principaux partenaires.

Le diagnostic a dĂ©jĂ  maintes fois Ă©tĂ© posĂ©. Il convient nĂ©anmoins de se fĂ©liciter de la crĂ©ation de cette Haute Instance qui, par sa composition, doit ĂŞtre Ă  mĂŞme, au terme de ses travaux d’ici Ă  trois mois, de poser sereinement et sans concession les prioritĂ©s et objectifs Ă  atteindre, ainsi que les conditions de leur mise en Ĺ“uvre. L’indĂ©pendance de la justice ne se dĂ©crète pas. N’a-t-elle pas Ă©tĂ© rĂ©gulièrement revendiquĂ©e sans pour autant s’affirmer au bĂ©nĂ©fice des justiciables ? L’indĂ©pendance de la justice se vit au quotidien Ă  raison d’un cadre respectueux des institutions ; de professionnels formĂ©s, qualifiĂ©s et rĂ©munĂ©rĂ©s Ă  hauteur du rĂ´le majeur qu’ils exercent au sein de la sociĂ©té ; d’une organisation judiciaire rĂ©ellement indĂ©pendante du pouvoir lĂ©gislatif comme de l’exĂ©cutif. Dès lors, on mesure pour notre pays le chemin Ă  parcourir. Et combien est grande la responsabilitĂ© de cette Haute Instance du dialogue national sur la rĂ©forme de la Justice. Car si elle devait Ă©chouer, c’en serait fini de tout espoir de voir enfin Ă©voluer cette justice marocaine tant dĂ©criĂ©e. C’est dire si la responsabilitĂ© de ce gouvernement est ici engagĂ©e. S’il rĂ©ussit ce challenge, dans une dĂ©marche non partisane et au seul service de l’intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral, il restera dans les annales gouvernementales comme celui qui aura permis Ă  notre justice de jouer enfin pleinement son rĂ´le, en toute indĂ©pendance. Si tel n’était pas le cas, cet Ă©chec signerait le terrible revers d’une formation qui a fait de cette rĂ©forme l’un des piliers majeurs de son  engagement politique.

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