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Noor : Â«â€‰J’en ai marre ! »
actuel n°138, vendredi 20 avril 2012
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 Après la polĂ©mique autour de la censure Ă©ventuelle d’un Ă©pisode de la sĂ©rie Al Gharib sur Al Aoula, Noor, qui joue un rĂ´le de femme scorpion dans la sĂ©rie sort de ses gonds.

 

Info ou intox ? Sortie sur Scoop.ma, relayée par Demainonline puis de nombreux titres arabophones, la série Al Gharib (L’étranger) diffusée chaque mercredi soir sur Al Aoula (on en est au 10e épisode) aurait été « épurée » du 27e épisode, dont la guest star est Noor. « Le nom de Noor a été effacé du générique et toute référence au transsexuel a été éliminée avec l’accord de la réalisatrice », écrit le site Demainonline qui cite une source au sein de la télé : « Ce sont des ordres venus de très haut qui ont obligé la RTM à supprimer cet épisode. » Contactée par actuel, la réalisatrice de cette série, Leïla Triki, dément formellement ces accusations : « La presse fait une tempête dans un verre d’eau. Ce sont des rumeurs et de la désinformation. Les séquences de Noor que j’ai remises à la SNRT, qui est détentrice des droits, sont complètes. Et je n’ai reçu aucune information m’indiquant que l’épisode ne serait pas diffusé. » Nous non plus. Mais quand nous avons voulu vérifier les accusations de censure auprès de la direction de la programmation de la chaîne, nous n’avons reçu aucune réponse...

Pendant cette polémique, Noor était en tournage en Espagne. Nous l’avons rencontrée juste à son retour à Casa. Si elle confirme la version de Leïla Triki, c’est aussi une Noor meurtrie par les attaques, et particulièrement remontée contre le traitement médiatique dont elle s’estime victime, qui a tenu à asséner ses quatre vérités. Attention, ça déménage !

 

Quel est votre rĂ´le dans la sĂ©rie  Al Gharib ?

C’est une très jolie série mythologique qui raconte un voyage à la manière d’Ulysse. Cette série est en arabe classique et j’étais contente de sortir enfin de mes rôles de danseuses. Je joue Lady Scorpion, une femme qui vit dans une grotte. Le héros, à la recherche de sa bien-aimée, va rencontrer cette femme exceptionnellement belle. Mais dont la moitié du corps est celui d’un scorpion.

 

Si on coupe les scènes où vous apparaissez, à quoi ressemblerait l’épisode ?

Il perdra toute crédibilité car c’est Lady Scorpion qui éclaire le chemin du héros pour qu’il retrouve sa bien-aimée. Je suis la guest star de cet épisode. C’est un rôle primordial dans le voyage. Je ne vois pas comment ils peuvent supprimer cette partie. J’étais à la conférence de presse du film, j’étais dans la bande annonce. On m’a dit que j’étais épatante dans ce rôle. Moi, je suis une artiste. Même si on me proposait un rôle de gardien de voiture, j’accepterais. Mais qu’on ne crée pas de polémique si elle n’a pas lieu d’être ! On m’a soi-disant zappée de l’épisode. Mais ce n’est que du bla-bla. La réalisatrice n’a reçu aucun ordre. Si on fait sauter cet épisode ou si on le censure, ça fout en l’air toute la série !

  

Vous passez rarement à la télévision marocaine et vous vous en étiez plainte dans nos colonnes. Passer sur Al Aoula serait une première ?

Oui, c’est la première fois que je passe sur la Une. J’étais contente. Imaginez la frustration d’une artiste si on la censure. On passe beaucoup de grossièretés à la télé marocaine. On passe des chikhates, des danseuses vulgaires étrangères qui montrent leurs décolletés et leurs fesses, on montre des Libanaises avec des gros seins et beaucoup de botox et on les paye bien. On diffuse Shakira qui enlève son soutien-gorge avec un tout petit bustier sexy. Mais ce sont des stars étrangères. Merde, je suis une star Made in Morocco ! Je viens de Hay Mohammadi d’où sont sortis des grands noms de la scène artistique marocaine. On m’accepte quand je suis jolie sur le tapis rouge. On me passe dans les magazines. Et on croit que je n’existe pas parce que je ne passe pas à la télé marocaine ? Non ! J’ai un public qui m’aime. Car je suis une artiste. Je ne suis pas une prostituée, je ne suis pas une star du porno, je ne fais pas de mal à mon Maroc. Au contraire !

 

Mais s’il y a vraiment censure, que direz-vous ?

Les gens qui censurent doivent être censurés. Ce sont des hypocrites. Ils s’acharnent sur Noor car c’est gratuit. La pauvre, elle ne revendique jamais rien. Elle est facilement attaquable. Montrez-nous les censeurs, qu’on les connaisse pour savoir s’ils sont aptes à le faire. Pourquoi mélanger la vie privée d’une artiste avec son activité sociale ? Mais rien ne confirme qu’il y ait une censure. D’ailleurs pourquoi y en aurait-il ?

 

Car on ne voudrait pas voir une vedette transsexuelle sur les Ă©crans...

Je ne suis pas une transsexuelle qui fait du porno, je ne suis pas une transsexuelle qui fait le trottoir, je n’ai pas créé d’association de transsexuels. Je suis une femme née avec un problème génital. Je suis née hermaphrodite. Je ne suis pas seule au Maroc à être née avec un double sexe. Je connais beaucoup de parents qui ont des enfants avec des anomalies génitales, c’est-à-dire entre le petit zizi d’un garçon et le sexe d’une fille. Il faut alors impérativement trancher via la médecine pour savoir qui domine le plus, le côté femme ou le côté homme.

Donc, je n’ai rien fait de mal. Je ne suis pas unique. Ça existe dans les versets coraniques. C’est le fait que je sois une star marocaine qui me rend différente. Car je suis populaire. Mais en tant qu’artiste ! Qu’on arrête de parler de la sexualité des artistes. Car si on commence, on va être surpris. Ils passent des homosexuels à longueur de journée à la télévision marocaine. C’est flagrant.

 

Est-ce si grave ?

Regardez ceux qui dansent avec une touche de fond de teint et du mascara. Il y a des animateurs homos sur la Une et 2M. Des lesbiennes déclarées. Je ne donnerai pas de noms. L’opinion publique le sait. Ce n’est pas parce qu’ils se cachent derrière une moustache et une cravate. Mais je ne vais jamais me cacher derrière un costard. Je suis une femme. Dieu m’a créée et m’a donné une mission dans cette vie. Je suis une mère, j’aime mes parents, j’aime mon public, j’aime les gens, j’aime la vie. Je ne bois jamais, je ne fume jamais. On ne parle jamais de mon côté sain. Juste de mon côté sexuel. Pourquoi veut-on me dénuder ? A part TelQuel et actuel, personne n’a parlé de mon one woman show. Les titres arabophones se foutent de mes activités artistiques. Personne n’a parlé de mon succès à la télé polonaise.

Quand j’ai dansé pour l’Institut culturel français en clôture du salon du livre, je n’ai eu qu’une retombée médiatique sur Al Massae pour faire un titre provocateur autour d’une photo où je suis avec Noureddine Ayouch. Tout ça pour dire encore que j’ai été opérée ? Pourquoi ne parle-t-on que de ça ?

 

Parce que ça fait partie du mythe...

Mais ils auraient pu mettre ma photo sur scène. Quand Haïfa vient, ils disent qu’elle est belle et qu’elle séduit le public. Mais quand c’est Noor, on dit juste : « Elle a changé de sexe à Lausanne en 2004. » Mais j’en ai marre ! S’il vous plaît, ne croyez plus ce qui se dit dans la presse arabophone. On m’a même inventé un nouveau prénom. On a dit que je m’appelais Abdelkader. Mais c’est incroyable, ce sont des conneries ! On parle toujours d’un changement de sexe. Mais ils ne m’ont jamais vue avec une moustache et une paire de couilles ! Je suis toujours la même. Si je suis plus jolie qu’avant, c’est parce que je suis une femme épanouie ! Est-ce qu’ils veulent que je me suicide ? Est-ce qu’ils veulent me dégoûter de mon pays ? Eh bien non, je suis marocaine. Vive le roi ! J’aime mon Maroc, je mourrai ici.

Propos recueillis par Eric Le Braz

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