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Industrie pharmaceutique : Maroc Innovation Santé veut plaider non coupable
actuel n°118, vendredi 25 novembre 2011
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Un mois après la diffusion du rapport du Conseil de la concurrence, la riposte des laboratoires étrangers pointés du doigt se fait toujours attendre. Dilemme : doivent-ils éviter la polémique ou réhabiliter leur image ?


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Les laboratoires pharmaceutiques étrangers implantés au Maroc sont toujours dans l’expectative. Les opérateurs interrogés disent vouloir éviter à tout prix la polémique. De fait, un mois après la diffusion du rapport du Conseil de la concurrence sur « la concurrentiabilité de l’industrie pharmaceutique », les laboratoires visés n’ont pas encore défini leur stratégie de riposte.

A ce jour, plusieurs questions restent en suspens. A commencer par la passivité dont ont fait preuve les filiales de groupes internationaux, lors de la publication du rapport préliminaire, en juillet dernier. Pourtant, le président du Conseil de la Concurrence, Abdelali Benamour les avait directement sollicitées pour exprimer leur avis sur l’étude initiée par le cabinet SIS Consultants.

Il faudra attendre la publication du rapport définitif, cinq mois plus tard, pour qu’elles sortent de leur mutisme. Les laboratoires épinglés notamment pour des pratiques anticoncurrentielles, à savoir Roche, Pfizer, Sanofi Aventis et Novartis, ne cessent, depuis, de qualifier les conclusions de diffamatoires et infondées. Tout en invoquant le fait qu’ils n’ont pas été consultés de manière officielle par le cabinet local.

Les opérateurs comptent désormais passer à l’offensive par le biais de leur association, Maroc Innovation Santé (MIS), qui regroupe toutes les filiales des multinationales. « A ce jour, nous n’avons pas encore statué sur la démarche exacte à adopter pour riposter aux allégations non fondées de SIS Consultants », reconnaît un industriel.

Parmi les principales défaillances relevées, la construction de l’étude sur le bilan comptable et non le bilan fiscal qui, lui, retrace les contributions fiscales des filiales. Pour rappel, l’étude de SIS Consultants qui couvre la période 2007/2009, pointe du doigt le contraste entre « d’un côté la situation du bilan des quatre laboratoires visés et, de l’autre, leur part de marché et les moyens financiers déployés pour promouvoir leurs médicaments ».

Fermeture d’usines locales

Parmi les pratiques dénoncées et qui sont largement connues et suivies par les autorités publiques (Office des changes, Direction des douanes et Direction des impôts), le recours abusif au prix de transfert entre filiale et maison mère.

Ce qui expliquerait, selon les consultants, le gap entre les chiffres d’affaires réalisés localement et les parts de marché contrôlées par ces laboratoires. Pourtant, selon une source industrielle bien informée ayant requis l’anonymat, l’une des sociétés visées se serait acquittée d’un montant d’impôt exceptionnellement élevé durant ces trois années en dépit d’un bilan déficitaire…

Autre argument avancé par les enseignes étrangères : la rigueur des procédures et le dispositif d’audit interne et externe, conforme aux standards internationaux, qui ne laisseraient aucune place à des malversations.

Mais force est de constater que la tendance actuelle est à la fermeture d’usines de production locale pour laisser place à de simples bureaux de représentation régionale, structures souples qui favoriseraient des flux d’importation de médicaments.

Un terrain favorable au recours au prix de transfert et au rapatriement des bénéfices vers les maisons mères. Pour exemple, Sanofi s’apprêterait à céder, dans les prochains mois, deux usines et à ouvrir un bureau commercial à vocation régionale.

Parmi les données relevées par les enquêteurs du cabinet SIS Consultants figure une importante anomalie qui, si elle était vérifiée, devrait alerter les autorités publiques. Il s’agit de la surévaluation des prévisions de ventes annuelles de certains produits.

Citant un ancien cadre, le cabinet explique que le laboratoire en question passe commande pour une quantité majorée qui sera réceptionnée et payée. Mais la commande comprend deux parties : l’une, correspondant aux prévisions réelles annuelles de ventes, aurait une date de péremption normale et éloignée ; l’autre serait constituée du même médicament, mais à la limite de la date de péremption.

Cette dernière est stockée avant d’être détruite par incinération. Après information des autorités sanitaires, le jeu consiste à déduire la valeur correspondant aux médicaments détruits des résultats financiers annuels. Ce qui permet de « rapatrier les bénéfices et de réaliser d’intelligentes évasions fiscales ».

Un secteur à vocation sociale

Réfutant ces pratiques qualifiées d’« allégations non fondées », les industriels réitèrent leur volonté d’éviter la polémique et réclament la tenue d’« Assises de la profession ». «L’industrie pharmaceutique devrait, à l’instar des autres activités, avoir ses assises.

Ce serait l’occasion, pour l’ensemble des parties prenantes et notamment les multinationales, de débattre sur la contribution et les solutions à envisager pour le développement de ce secteur à vocation sociale », soutient un responsable de laboratoire.

Etant entendu que la grande priorité pour le Maroc reste la facilitation de l’accès des populations aux soins, un des dossiers chauds à traiter par le prochain gouvernement. La future équipe aura du pain sur la planche pour faire toute la lumière sur ces pratiques douteuses si elles étaient confirmées.

Quoi qu’il en soit, si les laboratoires épinglés par le rapport du Conseil de la Concurrence continuent de faire profil bas, cela confortera les conclusions de SIS Consultants. Et leur image s’en trouvera sérieusement écornée.

Khadija El Hassani

Insuline : Sothema met la pression

Le bras de fer entre le Danois Novonordisk et Sothema n’est pas clos.  Le laboratoire marocain annonce la délocalisation de la production de l’insuline  en Algérie. Le gouvernement reste muet.

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Après deux ans de tractations, le laboratoire pharmaceutique Sothema décide de jeter l’éponge. La société, cotée à la Bourse de Casablanca, envisage sérieusement de transférer sa chaîne de production de l’insuline vers l’Algérie, machines et employés.

« Trente techniciens sur un total de 50 suivront le matériel, les 20 autres seront redéployés sur notre site de Casablanca. Autrement dit, le transfert ne se traduira par aucun licenciement », tient à souligner Omar Tazi, PDG de Sothema.

Ce transfert de la chaîne va, en revanche, se traduire par un arrêt de la fabrication de l’insuline au Maroc, mais aussi de produits de biotechnologie plus sophistiqués. Raison invoquée : l’absence de préférence nationale pour protéger la production locale et garantir une certaine indépendance à l’égard des fournisseurs internationaux.

Dans la ligne de mire de Sothema, le géant danois Novonordisk qui s’est montré particulièrement agressif au niveau du prix durant ces trois dernières années. « Au point de proposer, aujourd’hui, une insuline à un tarif inférieur au prix de la matière première !

C’est absolument intenable car nous perdons chaque mois pas moins de 500 000 dirhams », déplore le PDG de Sothema. Bien évidemment, le transfert de la chaîne de fabrication dotée de blocs stériles de dernière génération, et qui aura coûté pas moins de 100 millions de dirhams, ne s’effectuera pas du jour au lendemain, mais à l’horizon 2013. Ce qui laisse le temps aux autorités marocaines, éventuellement, de réagir.

Un enjeu énorme

En tout cas, Tazi caresse l’espoir que le prochain gouvernement ne restera pas insensible à ce problème et qu’il adoptera des mesures de sauvegarde de l’industrie locale. Un enjeu énorme pour le Maroc qui compte plus de 3,5 millions de diabétiques en 2010. De plus, la production locale a permis de réduire les dépenses publiques relatives aux traitements du diabète.

« Si Novonordisk a décidé de casser les prix ces dernières années, c’est pour obliger Sothema à arrêter la fabrication de l’insuline car nous ne cessons de remporter de nouvelles parts de marché en Afrique et au Moyen-Orient et cela commence à le gêner », soutient Tazi.

En misant sur l’Algérie, le PDG de Sothema sait que le potentiel est énorme et que son activité de production sera protégée. « La préférence nationale est adoptée par tous les pays arabes, à l’exception du Maroc, sous prétexte que nous sommes signataires d’accords de libre-échange ! »

Mais, poursuit-il, « même les Etats-Unis et l’Union européenne ont décidé de déroger à 240 mesures de l’OMC en instaurant des droits de douane sur certains produits pour protéger leur industrie ! » Une exception marocaine dont se passeraient volontiers quelques industries locales.

Mouna Kably


Lobby pour la préférence nationale

Sothema a saisi le Conseil de la concurrence et demandé l’application de la préférence nationale, une mesure encouragée par la Banque mondiale. Outre les Etats-Unis, l’UE et la Chine, elle est adoptée par l’Algérie et l’Egypte pour la sauvegarde de la production locale de l’insuline jugée comme stratégique.

L’Algérie a décidé, en 2010, de suspendre l’importation. Quant à l’Egypte, elle s’approvisionne auprès des producteurs locaux pour satisfaire les deux tiers de ses besoins, et recourt aux importations pour couvrir le tiers de la demande domestique.   M.K.

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