EditoNouvelle GénérationDossierEconomiePolitiqueSociétéTendances & CulturePortraitBdVDiaporamaArchives
 
Follow actuel_maroc on Twitter
Follow actuel_maroc on Twitter
Mehdi Bensaid Le révolutionnaire pamiste
actuel n°112, vendredi 14 octobre 2011
| More

Les dinosaures ont fait leur temps et la relève arrive. Chaque semaine, actuel présente les futurs leaders du pays...


***

Mehdi Bensaid est installé dans le salon des locaux du Cercle des jeunes démocrates marocains (CJDM) dont il est le président. Look BCBG, rasé de près et porte-clefs à l’effigie d’Obama posé sur la table.

« Mon livre de chevet, c’est L’audace d’espérer (biographie du président américain, ndlr). Cet homme a des couilles. Durant les années 1960, les Noirs ne pouvaient même pas prendre le bus comme tout le monde, et aujourd’hui il est président », explique Mehdi, qui partage cette fascination avec tous ses amis du cercle.

Et tout comme son idole, Mehdi Bensaid ne manque pas d’ambition et d’idées. Il propose par exemple au PAM une académie pour les jeunes de 16 à 25 ans et non une jeunesse classique. Ces derniers jours, il jette un pavé dans la mare en lançant un ultimatum aux partis pour les inciter à inclure plus de jeunes dans les listes locales.

Dans le cas contraire, les jeunesses risquent de boycotter leurs formations lors des législatives anticipées. Côté ambition, à 27 ans, Mehdi Bensaid est non seulement président du Cercle des jeunes démocrates, affilié au Mouvement pour tous les démocrates (MTD) initié par Fouad Ali El Himma, il est également membre du Parti authenticité et modernité et président d’un petit club de football, Noujoum Salé.

Le jeune homme a déjà rencontré le roi pour lui remettre le record Guinness du plus grand drapeau du monde, qu’il avait réalisé avec ses camarades au Sahara. « C’était beaucoup de stress », dit-il en se remémorant le protocole royal.

Médiatisé, toujours prêt à débattre et défenseur de la transition démocratique menée par Mohammed VI, Mehdi Bensaid est perçu par ses détracteurs comme un Makhzanien. « Oui, Hassan II était un despote mais depuis 1999, le régime a changé et aujourd’hui il y a une opportunité de changer les choses, en ne focalisant pas sur les sujets qui fâchent », pense-t-il.

 

Mobiliser Descartes

Pourtant, rien ne prédisposait Mehdi Bensaid à « participer de l’intérieur », tant il a baigné jeune dans une ambiance de contestation. Fils de Samir Bensaid, un ancien d’Ilal Amam, et de Samira Kinani, aujourd’hui militante de l’AMDH, il accompagnait, enfant, sa mère au défilé du 1er mai où il l’entendait « gueuler contre Hassan II et le Makhzen ».

Son père était même en cavale lors des années de plomb, et Mehdi se souvient que sa mère organisait des rencontres discrètes pour qu’il le voie, de loin, déguisé. Et quand son père part en exil en France, Mehdi le rejoint pour y effectuer son collège. Il assiste aux fêtes de l’Huma, où il découvre le sacro-saint combat des gauchistes : la Palestine.

De retour au Maroc, il tente de mobiliser ses amis lycéens pour les manifestations pro-palestiniennes. « Tu te rends compte, des jeunes de Descartes, rigole-t-il, mais malgré tout, je réussissais à en avoir quelques-uns. »

Ce n’est qu’une fois de retour en France et à l’occasion d’un stage en Palestine que le jeune homme forge ses choix politiques. « Tout d’un coup, la libération du peuple palestinien qui était pour moi une évidence devenait plus complexe. Sur le terrain, j’ai découvert qu’à Gaza, c’était ‘‘à la guerre comme à la guerre’’. A Ramallah les gens voulaient une relation d’Etat à Etat avec Israël ; à Haïfa, les Palestiniens rêvaient d’un seul Etat laïque. J’ai alors demandé aux gens comment on pouvait les aider et ils m’ont répondu : devenez d’abord plus fort. Ça m’a fait réfléchir », se rappelle-t-il.

C’est cette expérience qui pousse Mehdi Bensaïd à envisager une participation différente à la politique. Il tente l’USFP, puis s’enthousiasme à la lecture de la plateforme du MTD qu’il décide de rejoindre en envoyant une « candidature spontanée » à la militante Khadija Rouissi. C’est ainsi que commence l’aventure.

Aujourd’hui, Mehdi Bensaid croit dur comme fer au changement de l’intérieur et à la bonne foi du roi. Et il espère une réconciliation politique de toutes les composantes politiques, à l’image de l’IER. Quant aux ambitions, elles sont intactes. Mehdi bataille pour décrocher une accréditation et se présenter. « Donnez-moi Salé, et vous verrez, j’écrase tous les autres ! »

Zakaria Choukrallah

| More
Archives Nouvelle Génération
N°172 : Anas Oulmidi : Espoir pour tous  
N°168 : Ghitta Laskrouif : Bon Chic Bonne Fripe  
N°166 : Amine Akesbi : The sky is the limit  
N°163 : Tarek Riahi : Le théâtre sans frontières  
N°162 : Adil Dfouf : PAM PAM boy  
N°161 : Mehdi Sekkouri : Le sport côté jardin  
N°160 : Hamza Tahiri Hassani : Il rafle la mise, ce Miz  
N°147 : Ali Janah : La volonté d’agir  
N°146 : Ismaïl Hamraoui : Alter Benkirane  
N°145 : Ali Kamouch : Au-delà des clichés  
N°144 : Merouane Harmach aka @Sniper_ma : Chef du gouvernement 2.0  
N°143 : Yasmine Laraqui :  Picture Perfect
N°142 : Sihame Arbib :  la belle au centre
N°141 : Si Simo Kilimaxi !  
N°140 : Rachid Sassy : Au nom de la colombe
N°139 : Fedwa Misk : Dilettante surbookée
N°138 : Mohamed El Yacoubi : I'm 22 years old and CEO
N°137 : Kamal Hachkar : La mémoire en partage
N°136 : Nabil Sebti L’audace d’espérer
N°135 : Aziz Dermoumi :  le jeune loup
N°134 : Mehdi Sahimi  Le beau-fils rêvé
N°133 : Noaman Sadik  Conservateur new look
N°129 : Ibtissame Lachgar  Betty, la rebelle
N°128 : Jaouad Essounani,  marocain de "Daba"
N°127 : Karim El Hajjaji  Ce que pense un jeune
N°126 : Soufiane Sbiti  Grand petit homme
N°125 : Oussama Tilfani   La rose et le livre
N°124 : Rabii El Ouafoudi,   L’optimiste
N°123 : Hosni Al Mokhliss  Le cœur et la raison
N° 122 : Anouar Zine,   libéral sans complexe
N°121 : Majdouline Lyazidi 
N° 120 : Montassir Sakhi,   A gauche toute
N°119 : Aicha Elabbasy,  Du soleil au croissant
N°118 : Oussama El Khlifi :  le grand malentendu
N°117 : Khalid El Bouqarii :  Tête de liste bien pensante
N°116 : Hilana Rizki :  Al Adl  dégage
N°115 : Mohamed Chakir,   ingénieur ès politique
N°114 : Soufiane Nehrou  
N°113 : Zineb Benlemkaddem   Février 2.0
N°112 : Mehdi Bensaid  Le révolutionnaire pamiste
N°111 : Imad Khater La politique autrement
N°110 : Rochdi Aoula Le Che de Tanger
N° 109 : Charafat Afailal  Pionnière de la jeunesse
N°108 : Mehdi Zahraoui Des chiffres et des lettres  
N°107 : Réda Sabri Il a tout d’un grand…  
N° 106 : Mehdi Mezouari Fier d’être apparatchik  
N° 104/105 : Riad Essbai   Votez Docteur Ho
N°103 : Aysha Knidiri Elle était une foi 
actuel 102 : Anas El Filali Les 3 vies de Big Brother 
actuel 101 : Khalid Baddou The debater 
N°99 : Najib Chaouki Libéral démocrate 
N° 98 : Mbarka Bouaida Libérale et open minded 
N° 97 : Youssef Belal La nouvelle gauche 
N° 96 : Mustapha El Khalfi L’Américain du PJD 
Actuel n°94 : Nizar Bennamate La tête chercheuse 
N°93 : Omar Balafrej Le grand frère 
 
 
actuel 2010 Réalisation - xclic
A propos Nous contacter