Kasparov est né à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, en 1963. Son talent pour les échecs apparaît très tôt et il subit un entraînement intensif. Les succès s’enchaînent rapidement. Il devient, à 22 ans, le plus jeune champion du monde d’échecs.
Par la suite, il défendra trois fois son titre contre Anatoly Karpov. Il faudra attendre le 2 novembre 2000 pour que son jeune compatriote Kramnik ravisse, par 13 nuls et 2 victoires, la couronne à celui qui, depuis quinze ans, imposait sa loi au monde des échecs. Depuis, il joue un rôle politique d’opposant à Poutine et il revient sur la scène en tant qu’entraîneur du nouveau champion du monde norvégien, Magnus Carlsen. Rencontre à Marrakech avec le meilleur joueur de tous les temps, le seul qui ait dépassé les 2 800 points Elo.
MA CITATION
Il y a plusieurs phrases qui m’ont marqué, toutes extraites de la littérature russe, néanmoins celle qui me revient le plus à l’esprit c’est : « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé », tirée du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.
MON FILM
J’ai bien peur de ne pas pouvoir répondre, car ça dépend de mon état d’esprit, de mon environnement ; à cet instant le fi lm qui colle le plus à mon humeur est Casablanca.
MA SOURCE D’INSPIRATION
Quand j’étais jeune, ma mère venait chaque jour me réveiller en me disant : « Si ce n’est pas toi, qui d’autre ? » Depuis cette phrase n’a cessé de résonner en moi. Je dirais que c’est le fait d’être conscient de la possibilité qu’on a de faire la différence, qui me motive pour entreprendre.
MON IDOLE
Je suis fasciné par tous les personnages qui ont justement changé le cours de l’Histoire, qui ont fait la différence grâce à la force de leur engagement comme Martin Luther King, Winston Churchill… des géants qui ont marqué l’Histoire grâce à des actes imprévisibles.
MA VILLE
J’hésite entre Paris, Barcelone, New York et Amsterdam. J’ai essayé d’être original (rires), la liste est longue… mais en d’autres circonstances, je me serais arrêté à Paris. Malheureusement, ça fait quelque temps que je n’y ai pas été. C’est une ville pleine de ressources et de surprises.
MA PARTIE D’ÉCHECS
J’ai toujours appartenu à ce jeu. J’ai fait et je fais d’autres choses mais les échecs, c’est ce qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Donc chaque partie que j’ai jouée a une grande importance pour moi en dehors du circuit dans lequel se tenaient les parties.
MA PREMIÈRE IMPRESSION DU MAROC
Je n’ai pas encore visité Marrakech, tout ce que je connais du Maroc, c’est les jardins d’Es Saadi. Après le départ de Magnus Carlsen, je prendrai le temps de découvrir la ville ainsi que le pays, ma femme m’en a déjà dit beaucoup de bien. Depuis mon arrivée j’ai apprécié l’esprit et l’atmosphère et puis ma famille se sent bien ici, je pense que c’est le signe qu’on reviendra plus souvent.
MES TROIS DATES
1963 L’année de ma naissance. C’est un jour qu’on ne peut pas ignorer, car il marque le début de toute une existence et c’est une nouvelle page de l’histoire qui s’écrit à partir de ce moment.
1985 L’année où j’ai gagné mon premier championnat du monde contre Karpov, j’avais 22ans à l’époque et c’est un moment intense, la concrétisation d’un travail de longue haleine. À partir de ce jour-là, je resterai invaincu jusqu’en 2000.
2005 L’année où j’ai annoncé que j’allais me retirer du monde des échecs. C’était juste après le tournoi de Linares. Ce n’est pas le genre de décision qu’on prend facilement..
Propos recueillis par Meriama Moutik |